La grande famille

Alors que se profile d’ici quelques semaines un Euro féminin de handball qui attire déjà tous les regards, la Coupe du monde de football pourrait également marquer les esprits et laisser dans le sport français une trace indélébile. Foot et hand, même combat !

Une belle photo de famille. C’est dans son nouvel et magnifique écrin de la Maison de Handball, que s’est tenue, en effet, le 27 août dernier, à Créteil, la présentation – très photogénique – de rentrée de la Ligue Féminine, célébrant cette année son dixième anniversaire. Un évènement qui a aussi fait la part belle à la cérémonie des Trophées All-Star de la saison 2017-2018. Cerise sur le gâteau, joueuses, entraîneurs, présidents, journalistes et personnalités du monde sportif étaient conviés à ce festin de championnes.

Respect et ouverture

De g. à d., Laura Georges, Claudia Tagbo (humoriste-actrice), Marinette Pichon, Laure Lepailleur et Nodjialem Myaro

Fini les frontières entre les sports, vive le hors-jeu et surtout le jeu sous toutes ses formes et ses subtiles déclinaisons. Pour immortaliser le cliché, Laura Georges, emblème de l’équipe de France de football, 188 sélections, qui a mis cette année un terme à sa carrière, était présente pour l’occasion. L’actuelle secrétaire générale de la FFF était accompagnée d’une certaine Marinette Pichon, ancienne meilleure buteuse de l’équipe de France et de Laure Lepailleur, ancienne internationale, elle aussi. Foot, hand, même passion, même combat ! La présence de trois footballeuses au cœur d’une présentation dédiée aux festivités « handballistiques » n’est pas anodine. Loin de là. Une impression validée par le discours, empreint de respect et d’ouverture, de Cécile Mantel, responsable de la Ligue féminine de handball : « Oui, il y a des passerelles et beaucoup de respect entre les deux disciplines, des projets communs aussi. On avait vraiment envie de marquer le coup et de se soutenir mutuellement pour relever chacun de nos défis. Il y a un parallèle entre l’organisation de l’Euro de hand féminin et la Coupe du monde». « En effet les comités d’organisation de l’EHF EURO 2018 féminin de handball et de la Coupe du Monde féminine de la FIFA travaillent main dans la main. Plusieurs échanges et réunions ont déjà eu lieu entre ces deux entités afin de pouvoir faire quelques opérations de communication mais aussi des relations presse conjointement », corrobore Audrey Tort, responsable communication de l’EHF Euro 2018. « Nous avons souhaité initier cette démarche pour montrer que nous étions une grande famille, celle du sport, poursuit Cécile Mantel. En même temps, nous avions souhaité entendre le témoignage de Laura Georges dont la reconversion est une inspiration pour d’autres athlètes, comme a pu l’être celle de Nodjialem Myaro, la présidente de la LFH, elle aussi ancienne internationale ».

Surfer sur les Bleus de Griezmann

Une famille qui pourra bien sûr surfer sur l’élan positif de la Coupe du monde insufflé par les troupes bleues de Kylian Mbappé et autres Antoine Griezmann. Et cette saison, après les lauriers de champions du monde récoltés en Russie, tous les regards seront irrémédiablement tournés vers les terrains de hand, qui vont nous offrir en France, du 29 novembre au 16 décembre 2018, un Euro féminin, déployé sur 5 sites à Brest, Montbéliard, Nancy, Nantes, Paris. De quoi donner un véritable coup de projecteur à cet évènement majeur pour le hand féminin français, tout auréolé d’une couronne de championne du monde reçue en décembre dernier.

Lors de cette conférence de rentrée, l’accent a également été mis, outre sur la présence des footballeuses, et donc, en filigrane, de l’organisation de la 8e édition de la Coupe du Monde féminine de football qui sera donnée en France (7 juin au 7 juillet). Une première dans un pays qui attend beaucoup de son équipe nationale, dont la meilleure performance remonte à 2011 avec une demi-finale de Coupe du Monde. En effet, après plusieurs quarts de finale perdus (Mondial 2015 et Euro 2009, 2013 et 2017), les Bleues de Corinne Diacre rêvent de suivre les sillons dominateurs incarnés par l’Olympique Lyonnais, enchaînant les succès nationaux et européens. Comme pour ses homologues du hand, l’équipe de France espère frapper un grand coup et marquer les esprits, en laissant une trace indélébile dans le paysage sportif français.

« Cet événement mobilisera nos villes, nos régions, les clubs amateurs, les clubs professionnels et le public français. Le football féminin est en plein essor, notamment en France. Ce sera une réussite sportive et populaire, j’en suis persuadé », souscrit pleinement Noël Le Graët, président de la FFF. Il n’a pas tort. L’histoire est en marche, et le public français n’attend que cela. Retransmise pour la première fois sur TF1, gage d’une notoriété croissante, le football pratiqué par les femmes, dont la D1 s’est invitée sur Canal+ en septembre dernier, a dans ses pieds une occasion en or de démocratiser ses exploits et montrer au monde entier ses stars naissantes ou confirmées. Sur le plan économique, le jeu en vaut bien la chandelle.

Tous les voyants sont au vert

Que ce soit pour le hand ou le foot, tous les voyants sont au vert. Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé, se ruant littéralement sur les précieux sésames, comme pour mieux scruter la richesse de ces compétitions. Deux tournois qui ont déjà attiré sponsors et de nouveaux partenaires économiques, séduits par la scénographie de ce nouvel espace lucratif. Enfin, n’oublions pas que les deux fédérations peuvent gagner en visibilité et attirer de nouvelles licenciées. A condition de pouvoir transformer, sur le terrain, toutes ces belles promesses qui ne demandent aujourd’hui qu’à être pleinement assumées.


Crédits photos : LFH/Fabrice Aygalenq

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