USA : La Fédé attaque le syndicat des joueuses en justice

Quelques mois à peine après le bras de fer qui avait opposé les Matildas à la Fédération australienne, c’est désormais entre le syndicat des joueuses de l’équipe des Etats-Unis et la Fédération que le torchon brûle. Cette dernière a attaqué le syndicat en justice pour confirmer l’existence d’une convention collective, remise en cause par les championnes du monde en titre

 

 

Hier, la Fédération états-unienne, l’US Soccer, a attaqué en justice le syndicat des joueuses de la sélection (USWNTPA), représenté par Richard Nichols. En jeu, la validité de l’accord liant la fédération aux joueuses, puisqu’il avait été révélé en 2013 qu’aucune nouvelle convention collective n’avait été signée après l’expiration de la précédente fin 2012.

Aujourd’hui, Nichols et le syndicat remettent en cause la validité du MOU (memo of understanding, un simple accord entre les deux parties pour continuer selon la dernière convention sans qu’une nouvelle ne soit signée) et pourraient décider de faire grève voire de se retirer des Jeux Olympiques, dont les qualifications dans la zone CONCACAF débuteront la semaine prochaine. Les joueuses ne veulent plus de ce statu quo.

S’il est peu probable -pour de nombreuses raisons- que l’équipe des Etats-Unis, championne du monde en titre, rate les Jeux Olympiques dont elle sera la favorite, le syndicat a donc décidé de faire pression pour faire évoluer les termes d’une convention collective inchangée depuis de nombreuses années désormais, alors que les échéances importantes s’annoncent*.

 

Quelles conséquences à prévoir ?

Le dossier est donc désormais dans les mains de la justice, qui devra décider de la validité de l’accord entre les deux parties. Si le tribunal devait décider de la non-validité de l’accord, les joueuses seraient donc dans une position de force pour négocier une nouvelle convention collective qui leur permettrait entre autres de revoir leurs émoluments à la hausse et d’exiger un meilleur traitement (rappelons la grève récente de l’USWNT qui avait refusé de jouer un match à Hawaii, dénonçant les conditions d’entrainement, etc).

La décision de non-validité de l’accord permettrait -probablement- également aux joueuses de négocier la possibilité d’évoluer hors des Etats-Unis, et notamment en Europe, ce qui, jusqu’à présent, leur fermait la porte de la sélection, comme la cas récent de Lindsey Horan (qui a quitté le PSG pour Portland cet hiver) l’illustre parfaitement. Si la Fédération devait avoir gain de cause, cela lui octroierait un répit de plusieurs mois avant d’engager des négociations pour un nouvel accord avec le syndicat des joueuses qui ont été sacrées championnes du monde en 2015, pour la première fois depuis 1999.

 

Le précédent australien

En septembre dernier, les Matildas s’étaient mises en grève après l’échec des négociations avec la fédération australienne pour la signature d’une nouvelle convention collective, la précédente ayant expiré après la Coupe du Monde. Les joueuses avaient obtenu gain de cause deux mois plus tard, en novembre. Si les deux situations sont différentes, elles permettent tout de même de se pencher sur la question du fonctionnement à part de ces pays où les internationales sont employées par la fédération et non pas par les clubs dans lesquels elles évoluent.

 

 

*Qualifications pour les JO (10-21 février), Jeux Olympiques (3-20 août), « She Believes Cup » (3-9 mars), NWSL (début de la saison 2016 dans deux mois)

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