Stéphanie Frappart – L’arbitre centrale pionnière en Ligue 2

Stéphanie Frappart est la première femme à officier en tant qu’arbitre centrale en Ligue 2. Une promotion logique et méritée pour celle qui, très tôt, a eu le goût de l’arbitrage. Portrait…

 

 

 

 

Niort–Brest, le 8 août 2014. Stéphanie Frappart fait ses premiers pas en tant qu’arbitre centrale en Ligue 2. Un événement puisqu’elle est la première femme à évoluer dans ce rôle à ce niveau. Une rencontre loin d’être « quelque chose d’insurmontable » pour celle qui compte seize ans d’arbitrage derrière elle. « Le comportement des joueurs reste le même, souligne-t-elle. Si je prends les bonnes décisions, je n’ai pas à être contestée. Si les décisions ne sont pas bonnes, la contestation sera la même que pour un homme ».

 

Accompagnée par la Fédération, elle s’est préparée physiquement à la Ligue 2 et a travaillé l’approche technique et tactique des équipes. Médiatisée depuis sa promotion, elle espère que « cela va susciter des vocations. Le fait de voir une femme sur un terrain de foot peut permettre à d’autres de vouloir évoluer. J’espère que ce seront d’autres arbitres, d’autres dirigeantes… qui n’osent pas se lancer dans le football ».

 

La jeune trentenaire est, elle, tombée dedans petite. A 10 ans, elle intègre une équipe féminine. A 13 ans, elle veut apprendre les règles de sa discipline alors que personne dans son entourage familial n’a cette vocation. Après deux cours de formation théorique, elle arbitre benjamins et poussins. Son premier contact sur le terrain avec des joueurs.

 

De rencontres de football à 7 puis à 11, des U13 aux U17, elle officie essentiellement chez les garçons. Ce qui la construit : « l’arbitrage, c’est une vraie école de la vie. Où l’on apprend à évoluer, à former sa personnalité ». A 20 ans, alors qu’elle mène de front études en faculté de sport, entraînements au sein de son équipe et arbitrage, elle choisit le sifflet. « Je me suis dit que j’avais peut-être plus de chances d’évoluer, sachant qu’à l’époque le foot féminin était très peu développé ».

 

Etape par étape, elle avance. Après la CFA2, la CFA, le National, en parallèle de la D1 féminine. « Que l’on soit arbitre ou joueur, on est tous des compétiteurs. On se dit : « Quel est le niveau sur lequel je peux aller le plus vite possible ? », sans pour autant rêver d’être arbitre de L1 ». La titulaire d’un master en management du sport se spécialise dans l’arbitrage central. « J’avais plus la fibre d’être au cœur du jeu, au contact des joueurs et joueuses ».

 

Face à eux, elle s’impose naturellement et avec pédagogie. Si les joueurs font « peut-être preuve de plus de retenue avec une arbitre femme »,« la contestation est là parce que la compétition prime sur l’aspect humain. […] Je pense qu’une des qualités à avoir, c’est d’être à la fois dans l’application des règles et ouvert au dialogue ».

 

Quatrième arbitre en Ligue 1, cette cadre d’une Fédération sportive et gymnique du travail officie aussi lors des rencontres internationales féminines. La finale de l’Euro des moins de 19 ans en Turquie reste une « expérience inoubliable ». De même que le France – Pologne, en 2011, à Lens : une « vraie belle fête du foot féminin ». Aujourd’hui, elle rêve de participer à une grande compétition internationale en tant qu’arbitre. L’Euro 2017 est à sa portée.

 

 

 

 

 

 

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