Sandrine Dusang : « S’il y a un coach qui peut battre l’OL… »

À l’approche du choc de Division 1 féminine entre le Paris Saint-Germain et l’Olympique lyonnais pour le compte de la 11e journée, notre consultante Sandrine Dusng livre son regard sur les deux techniciens de la rencontre : Patrice Lair et Gérard Prêcheur. Deux coaches qui n’ont pas forcément un style opposé mais qui peuvent influer sur le sort de la rencontre ce samedi.

 

 

 

Ce samedi, le PSG reçoit l’OL, Patrice Lair contre Gérard Prêcheur, va-t-on avoir une opposition de styles ?
S.D : « Peut-être pas une opposition de styles car ce n’est pas sûr qu’il soient opposés. En revanche, c’est sûr que cela va être un combat, car en fonction de la physionomie du match il faudra faire des choix tactiques pour répondre à l’adversaire. Le coach aura un vrai rôle à jouer.

 

Le 3-5-2 est plutôt à la mode dans les deux équipes, on pourrait revoir ce schéma reconduit samedi ?
– Avec les effectifs ce serait jouable, je ne sais pas s’il y a une équipe qui l’a plus pratiqué que l’autre. Avec l’attaque de Lyon je ne suis pas certaine que cela serait pertinent de jouer à trois derrière pour Paris*. L’attaque de Lyon, on voit les dégâts que cela fait. Paris n’a pas marqué à foison même si l’équipe n’a pas encaissé de buts, pour moi c’est un risque. Après Patrice est peut-être assez fou pour le faire et puis quelque part cela pourrait être le message « même pas peur ».

 

Patrice Lair est-il l’homme qui peut battre Lyon ?
– Cela pourrait, même si l’équipe a un peu changé. Il connait bien l’équipe et au-delà il connait bien les individualités aussi. Il a sans doute des pistes sur certaines joueuses, des éléments où appuyer pour faire mal. S’il y a un coach qui peut battre l’OL c’est bien Patrice Lair.

 

Comment définiriez-vous le style Lair ?
– Je trouve qu’ils se ressemblent pas mal car ce sont deux caractères forts, surtout deux passionnés, deux grand techniciens, deux hommes très pointilleux qui en demandent beaucoup, qui sont très exigeants avec leurs joueuses, qui ont tous les deux une voix assez forte. Patrice c’est même une grande gueule même s’il s’est un peu calmé. Finalement ils sont assez proches l’un de l’autre dans leur façon de manager.

 

Quel est l’impact de Patrice Lair sur le PSG ?
– Il est évident que son arrivée a une incidence, il apporte quelque chose de neuf, sa façon de manager les filles se ressent au-delà du changement d’entraineur et il y a forcément la patte Patrice Lair. Il pousse les filles dans leurs travers pour qu’elles donnent le meilleur. Elles sont capables d’embêter Lyon. Si personne n’a été capable de leur mettre un but c’est aussi synonyme de quelque chose qu’ils ont beaucoup travaillé et je pense que Patrice en a pris conscience et travaille là-dessus. Il incorpore des jeunes, ce qui pouvait manquer du temps de Farid Benstiti qui leur avait un peu moins laissé leur chance et cela donne de la confiance un peu à tout le monde.

 

Et le style Prêcheur ?
– Gérard a été formateur à l’INF Clairefontaine donc il est peut-être un peu plus tacticien. À Clairefontaine, il était plus ou moins obligé de le faire car il avait des jeunes joueuses en face de lui et cela faisait partie de la culture qu’il devait leur inculquer. Il devait construire son équipe alors que Patrice avait des joueuses déjà formées et accomplies pour la plupart. Au fil des saisons, j’ai le sentiment que Patrice a vu que le côté tactique avait de plus en plus d’importance.

 

C’était une suite logique pour Gérard Prêcheur d’arriver à Lyon ?
– Pour moi ça l’a été. Prêcheur c’est le meilleur entraineur que j’ai eu, peut-être parce que je l’ai eu en formation. Ok il en demande beaucoup mais c’est toujours pour faire en sorte que tout fonctionne et de nous tirer vers le haut. On sent qu’il est passionné et qu’il a envie de booster son équipe au maximum, il bosse sur tous les aspects.

 

Lequel est plus à même de sublimer ses joueuses ?
– Les deux sont capables de le faire. Ils sont capables de donner de la voix pour te montrer comment inverser la tendance, et ils sont capables de prendre des actes pour inverser la tendance et la physionomie d’une rencontre. Ils sont tellement à fond que l’on a l’impression qu’ils ne se noient jamais, tu as l’impression qu’ils ont la réponse tout de suite. Alors que parfois il y a des coaches qui seraient dépassés et qui prendraient un peu de temps pour agir. Chez eux c’est comme si c’était naturel.

 

Gérard Prêcheur a-t-il fait progresser Lyon ?
– Elles n’ont pas progressé au niveau technique ou physique car il y avait tout ça déjà. Au niveau de la maîtrise il a apporté quelque chose. Elles prennent le temps quand il faut, parfois la transition défense-attaque se faisait quasi systématiquement, maintenant désormais elles mettent plus le pied sur le ballon. C’est une preuve de maturité pour une équipe, être capable de gérer les temps forts et les temps faibles. »

 

* La défense à trois du PSG dépendra de la présence ou non d’Erika, sortie sur blessure contre Juvisy samedi dernier.

 

Crédit photo : olweb, parisfans

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