S. Mathivet (Dijon) : « Assumer et gérer notre statut de favori »

Après 23 ans passés au FCF Juvisy et deux saisons à la DTN en tant que coordinatrice du Pôle France, Sandrine Mathivet a, cet été, décidé de remettre la tenue d’entraineur en s’engageant avec le Dijon FCO (D2). Pour Foot d’Elles, la technicienne évoque ses débuts avec le club, ses ambitions, et nous explique pourquoi elle a fait ce choix. Entretien.

 

 

 

Après les deux premières journées, le Dijon FCO est seul en tête de son groupe grâce à ses victoires face au Puy (2-1) et Yzeure (4-0). Pour le moment, on dirait que tout se passe bien ?
S.M : « Avec deux victoires au compteur et une place de leader oui tout va bien pour l’instant, mais la saison vient à peine de démarrer alors chaque chose en son temps. Nous avons gagné nos deux matches, même si face au Puy cela avait été un peu laborieux en terme de contenu. Contre Yzeure nous avons montré un meilleur visage. Les filles ont mis les consignes en application, ont été très disciplinées défensivement, et relativement intéressantes dans le jeu. En marquant coup sur coup à la 20e et à la 25e minute, nous avons en quelque sorte assommé l’adversaire, ce qui nous a permis de davantage imposer notre jeu ensuite.

 

Quels enseignements avez-vous tiré de ces deux premières rencontres, et comment préparez-vous celle de ce week-end face au promu clermontois ?
En résumé, je pense qu’il faut surtout s’attacher à la performance de notre second match et travailler sur notre jeu avant de penser à l’adversaire. Nous devons analyser ce qui a bien fonctionné et ce qui nous a mis en difficulté jusque là. Ensuite nous travaillons là-dessus pour gommer un maximum de points faibles et renforcer nos points forts. Pour éviter de tomber dans la facilité, je ne veux pas faire de différence entre un match contre un promu et un match contre un prétendant à la montée. Cela pourra sans doute nous éviter de mauvaises surprises.

 

Dijon fait partie des favoris et prétendants à la montée. Quelles sont les véritables ambitions du club pour cette saison 2016-2017 ?
Dijon a beaucoup d’ambitions, mais cette saison l’objectif premier est la montée en D1 évidemment. Nous avons ce statut de prétendant, voire de favori, alors derrière il faut que les joueuses soient prêtes à l’assumer, mais aussi et surtout à le gérer. Nous serons attendues sur tous les matches et tout le monde voudra nous accrocher. Il faut que nous soyons très sérieux sur l’ensemble des rencontres. Avec un nouveau Président pour la section féminine (Sébastien Larcier), mon embauche à plein temps, etc, le club essaie vraiment de se structurer et de faire avancer les choses.

 

En tant qu’entraîneur, qu’espérez-vous pouvoir apporter au Dijon FCO et à votre équipe ?
J’espère pouvoir apporter une certaine évolution au club et l’aider à aller vers quelque chose qui se rapproche de plus en plus du professionnalisme. Pour cela il faut parfois briser certaines habitudes et se mettre davantage d’exigences. Avec mon expérience et mes idées, j’espère aussi pouvoir faire évoluer la statut de la joueuse, puisque bien sûr certaines d’entre elles travaillent ou entrainent les plus jeunes. C’est une bonne chose mais il faut trouver le juste milieu pour que cela ne les empêchent pas de s’épanouir, de se déplacer sur deux jours, et d’être performantes sur le terrain. Sur le plan footballistique, de très bonnes choses ont été faites ces trois dernières années avec les précédents coachs, mais j’espère modestement pouvoir m’appuyer sur mon expérience pour apporter encore plus de rigueur et faire progresser l’équipe, notamment dans la gestion des gros matches. Il faut apprendre à gérer les tournants d’une saison, garder la tête froide et parfois prendre un peu de recul. J’ai aussi dit aux filles qu’il fallait encore plus se focaliser sur les détails car le haut-niveau se joue souvent là-dessus. Placement, replacement, attaque de balle, hygiène de vie, petits « bobos » à soigner… Ce sont autant de détails qui peuvent faire la différence.

 

La saison dernière, vous étiez coordinatrice du Pôle France à l’INSEP. Que retenez-vous de cette expérience ?
Cela m’a permis de m’ouvrir sur autre chose que du « purement foot » et de voir une structuration complète de ce que peut être une entité ou un club. Le côté administratif, le médical, le terrain… L’INSEP a vraiment été une expérience en plus, et aussi quelque chose de fort humainement. Tu te retrouves dans un cadre spécial, rencontre des personnes venant d’autres disciplines, et tout ceci est vraiment enrichissant d’un point de vue sportif mais surtout humain. Le fait que Didier Brasse ait été nommé directeur du Pôle m’a également permis de remettre un peu le pied à l’étrier niveau terrain et d’échanger sur le contenus de ses entrainements. Cela a été très plaisant et intéressant.

 

Qu’est ce qui vous a amené à quitter ce poste à l’INSEP pour finalement retrouver un poste d’entraineur en club ?
Sur ce poste de coordinatrice, il y avait une partie administrative que je n’aimais pas du tout. Pas que cela ne soit pas intéressant, mais ce n’est juste clairement pas mon truc. J’avais besoin de retrouver le terrain, de reformer un staff, de gérer une équipe. Cela me manquait d’entrainer et j’avais vraiment envie d’un nouveau challenge.

 

Enfin, pourquoi votre choix s’est-il orienté sur le Dijon FCO ?
Tout simplement parce que le projet que l’on m’a proposé était beau et intéressant. Olivier Delcourt, Président du club, et Sébastien Larcier, Président de la section féminine sont convaincus par ce que l’on peut faire avec l’équipe féminine. Ils ont vraiment envie de faire bouger les choses et moi aussi, alors j’ai rapidement été séduite par le projet du DFCO. Avec un poste à plein temps, le club m’a offert une situation plus confortable qui me permet de m’investir à fond dans le développement de la section féminine et dans les choses à mettre en place pour atteindre nos objectifs ».

 

 

Propos recueillis par Sandrine Dusang

 

  

Crédit photo : dfco.fr

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