Rachida, l’autre (sœur) Majri

Le tournoi « Footworking » aura lieu la semaine prochaine (Samedi 19 Novembre). Avant l’événement, Foot d’Elles vous propose un nouveau portrait. Celui de Rachida Majri, jumelle d’Amel, internationale de l’OL. Passionnée par le sport, elle est aujourd’hui entraîneure et salariée d’un club rhodanien.

 

 

 
Le tournoi de Footworking aura lieu la semaine prochaine (Samedi 19 novembre) à l’Urban Soccer de Saint-Priest, en région lyonnaise. Le thème de l’événement : « Femmes en entreprise, et jeunes diplômées attirées par le ballon rond ». Tout au long de la journée, des équipes féminines composées de salariées, de cadres d’entreprises, et de jeunes diplômées, s’affronteront avant un échange et une rencontre avec des sportives de la région en fin de tournoi.

 

Son nom ne vous est sans doute pas inconnu. Rachida est la jumelle d’Amel Majri, internationale française évoluant au plus haut niveau avec l’Olympique lyonnais. Mais c’est aussi et surtout une grande amatrice de sport et de football en particulier. Cette passion qu’elle partage avec sa soeur depuis son plus jeune âge est une véritable affaire de famille. Interview de celle qui est désormais entraîneure d’une équipe féminine et salariée du club de l’ES Genas. 

 

 

Quel regard portez-vous sur votre carrière sportive ?

R.M : « J’ai évolué au sein de plusieurs clubs réputés pour leurs équipes féminines. Cela a commencé par Pierre-Bénite. Je suis ensuite partie tenter ma chance à Caluire avant de rejoindre l’Olympique lyonnais, où j’ai évolué pendant trois saisons. Je pense avoir fait un parcours au cours duquel j’ai évolué, tant en termes de niveau de jeu que d’ambition.

 

Avez-vous toujours eu cette envie de pratiquer le football ?

– Il est vrai que j’avais pour objectif de pratiquer ma passion dans un club. J’ai débuté le football à l’âge de dix-sept ans. Avant, je jouais en bas de chez moi avec ma sœur (Amel Majri) et mes amis. Je ne regrette pas d’avoir franchi la porte d’un club de foot, car je me suis vite aperçue que cela me correspondait très bien. Je n’ai pas joué longtemps en club (4 ans seulement), mais je garde cependant d’excellents souvenirs avec les équipes que j’ai pues côtoyer.

 

Comment s’est passée votre reconversion ?

– J’ai toujours voulu continuer dans le domaine du football. Lorsque j’évoluais encore à Lyon, les dirigeants du club de l’ES Genas m’ont contactée afin de me proposer un poste d’entraîneur auprès de l’équipe féminine U18 Ligue. J’ai un peu hésité avant de faire mon choix, notamment parce qu’il fallait quitter l’OL, mais j’ai finalement accepté le challenge. Avec du recul, je suis très satisfaite d’avoir pris cette décision. Si c’était à refaire, je le referai. Aujourd’hui, mon temps est entièrement consacré à ce poste d’entraîneur. Je participe à la vie du club, aux réunions, ainsi qu’aux formations. Je vais cette année passer mon brevet de monitrice de football.

 

Pratiquer le football ne vous a pas manqué ?

– Au début, c’était difficile. Voir son équipe s’entraîner sur le terrain alors que l’on se trouve sur le banc de touche, la transition ne s’est pas faite immédiatement. Cependant, je suis contente d’être entraîneure, c’est un poste que j’ai appris à aimer au fil des rencontres. Aujourd’hui, je ne regrette absolument pas mon choix. A Genas, j’ai fait une année en tant que bénévole, j’ai franchi les paliers, et je suis désormais salariée du club. Je suis à la tête de l’équipe féminine U18 pour la troisième saison.

 

Quelles sont votre approche et votre vision d’une équipe ?

– J’insiste énormément sur la cohésion de groupe. Je pars du principe que, si les joueuses sont soudées et font les efforts nécessaires les unes pour les autres, alors les performances vont être de qualité. J’ai toujours voulu avoir des filles qui viennent à l’entraînement avec une vraie envie de jouer et de progresser. Lors de mon arrivée, j’ai essayé d’instaurer certains principes, et j’ai dit à mes joueuses que je voulais voir de la motivation sur le terrain, et une bonne entente entre elles. A Genas, je pense que les choses se sont mises en place petit à petit, et que nous sommes arrivées à créer quelque chose de très positif. Je suis proche de mes joueuses. Nous faisons des activités ensemble en dehors du football, nous organisons des repas d’avant-match, et des sorties. J’apprécie les qualités éducatives et de dépassement de soi que véhiculent les sports collectifs.

 

 

<< J’apprécie les qualités éducatives et de dépassement de soi que véhiculent les sports collectifs >>

 

 

Quelles sont les différences entre être joueuse et devenir entraîneur ?

– Cela réside surtout dans l’approche que l’on se fait de la pratique du football. Avant, j’allais à l’entraînement, j’évoluais sur le terrain avec mes coéquipières. Aujourd’hui, c’est moi qui dirige ! Je pense que l’on change un peu sa philosophie et sa vision du jeu, même si l’objectif reste toujours le même : remporter un maximum de matches. Mon expérience de joueuse m’a beaucoup apporté lors de mon arrivée au poste d’entraîneur à Genas. Je m’appuie aujourd’hui sur tout ce que j’ai pu apprendre afin de le transmettre à mes joueuses. Je pense que cela fonctionne plutôt bien, car nous réalisons de bonnes performances (lors des deux dernières saisons, les U18 de l’ES Genas ont successivement terminé aux troisième et deuxième places. Cette saison, le club en est déjà à trois victoires en quatre rencontres disputées au moment où nous écrivons).

 

Comment se passe votre vie avec Amel Majri, votre sœur ?

– Nous sommes arrivées dans le domaine du football quasiment en même temps. C’est ma jumelle, et nous partageons la même passion, je trouve cela formidable. Contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, nous ne parlons pas toujours de football lorsque nous sommes ensemble. Je sais qu’Amel commence à être reconnue dans domaine du foot, et je la fais régulièrement intervenir sur certains de nos matches et entraînements. Je sais que c’est un plus pour mes joueuses. Je parlais tout à l’heure de cohésion de groupe, dans cette optique, je propose notamment à mon groupe des petites séances vidéos où des professionnelles de l’Olympique lyonnais se filment et passent des petits mots d’encouragement et des conseils à notre équipe. Je trouve cela génial, elles sont restées très accessibles. »

 

Des joueuses qui, pour plusieurs d’entre elles, seront présentes la semaine prochaine au Footworking. Rachida Majri participera également à cet événement. 

 

 

 

 

 

 

Volet 1 : Paoline Ekambi, la basketteuse-entrepreneuse

Volet 2 : Contitech-Anoflex, un projet pour l’égalité

Volet 3 : Carole Bretteville : « Je n’ai jamais compris pourquoi le sport avait un sexe »

 

 

Propos recueillis par Benjamin Roux

 

 

Crédits photos : Facebook Rachida Majri.

blender bitcoin bitcoin mixer bitcoin blender blender io cryptomixer