Que des filles au club, une chance ?

Certains clubs en France sont plus connus pour leurs filles ou n’ont même que des filles dans leurs licenciés. Une situation qui peut avoir des avantages, notamment en termes de subventions… mais qui présente aussi de gros inconvénients.

 

 

 

 

En foot, quand on parle de Juvisy, Hénin-Beaumont ou Soyaux, on pense immédiatement aux filles. Si certains de ces clubs ont eu leur équipe masculine à une époque, comme Soyaux, avant 1982, la plupart ont fait scission, pour donner plus de moyens aux filles. Mais les moyens, justement c’est ce qui fait la grande différence entre les clubs masculins et féminins. « On a de la chance le sport féminin est à la mode, donc au niveau des politiques publiques on est aidé, la mairie notamment nous a toujours soutenus », se félicite Bruno Dalla-Libera, dirigeant du club de Saint-Memmie (82 licenciées, seul club entièrement féminin de Champagne-Ardenne).

« Au niveau des entreprises par contre, ça ne se bouscule pas pour mettre son logo sur les maillots des filles » regrette-il, en reconnaissant que les filles de Reims ont « un plus beau survêtement ».  La raison : les sponsors donnent pour un club connu, peu importe qu’il le soit finalement davantage pour ses équipes masculines. Hénin-Beaumont, en difficulté depuis plusieurs années, a notamment subi cette difficulté de trouver des partenaires économiques.

 

Difficile de partager les terrains entre les équipes masculines et féminines

Même son de cloche du côté de Juvisy (270 filles), qui fait figure d’irréductibles gauloises dans le championnat de D1 au milieu des filles de l’OL, ou du PSG ou encore de l’OM, des Girondins en D2, des clubs devenus gros… grâce aux hommes. « C’est dur d’accrocher des sponsors, c’est vrai, après quand on réussi à avoir des sous, chez nous on est sûr qu’ils vont aux filles, dans les clubs mixtes ce n’est pas aussi sûr, certains attirent les subventions en mettant les filles en avant, mais on ne sait pas ou va réellement l’argent, même si c’est vrai qu’elles profitent des infrastructures du LOSC, de l’OL ou autres… », complète André Antonini, le secrétaire général du club de l’Essonne. Pour lui, cela peut même être « difficile » d’avoir deux équipes de sexes différents en haut niveau. « Il faut partager les terrains, étudier les horaires… », et à ce jeu-là « cela dépend des personnes, mais ce ne sont pas souvent les filles qui sont mises en avant, même si elles sont en D1 ». Pour ces clubs, au contraire, les filles sont la fierté des dirigeants.

Il se sont impliqués pour elles, et tout comme les supporters , ils les poussent à fond. « On a nos supporters, même si on ne peut pas en vivre, il y a trop de clubs de foot en région parisienne pour cela, mais ils sont vraiment là pour les filles c’est indiscutable », constate André Antonini, même s’il reconnaît que le plus dur, « c’est de les attirer la première fois : au début ils préféreraient tous voir des garçons, puis finalement c’est plus technique et ils se prennent au jeu ». Le club charentais de Soyaux peut lui aussi s’appuyer, à chaque rencontre à domicile, sur des supporters fidèles. C’est la force de ces clubs, fiers de leurs filles.

 

 

Crédit photo : TFC

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