PSG : la fin d’un cycle ?

L’humiliation subie au Parc OL ce dimanche pour le compte de la demi-finale aller de Ligue des champions par le Paris Saint-Germain face à l’Olympique Lyonnais (7-0) a mis en lumière certaines interrogations qui planaient depuis un moment : le PSG est-il en fin de cycle ? Farid Benstiti est-il encore l’homme de la situation ? Eléments de réponse.

 

 

 

« Au sein du club, il faut qu’on mène une réflexion sur le long terme pour savoir ce que l’on doit faire sur cette équipe féminine. Ce n’est pas un problème d’argent mais d’état d’esprit ». Cette phrase, recueillie par l’Equipe, est signée Farid Benstiti juste après la déroute face à l’Olympique Lyonnais ce dimanche en demi-finale aller de Ligue des champions (défaite 7-0). Lus comme cela, ces quelques mots sont au final symptomatiques d’un PSG devenu professionnel depuis 2011 mais qui se retrouve désormais à la croisée des chemins à bien des étages.

 

Vers une fin de cycle ?

Le groupe actuel du Paris Saint-Germain est composé de cadres présentes depuis plusieurs années au clubs. C’est notamment le cas de Jessica Houara d’Hommeaux (au club depuis 2009), Laure Boulleau (2005), Sabrina Delannoy (2005), Shirley Cruz (2012). S’il ne s’agit évidemment pas d’opérer une grande lessive à l’intersaison, il faudra probablement retoucher l’effectif en vue de la saison prochaine : « Si elles veulent grandir, il faut une continuité, des anciennes pour rappeler ce qu’a été le PSG avant, un club amateur qui a été à mille lieux de ce qu’elles sont désormais », avance Julien Froment, journaliste football à Europe 1. Mais ce groupe-là n’est pas encore capable d’aller chercher un premier titre sous l’ère qatari.

Pourtant, cette saison pour se renforcer, le PSG a choisi de faire quelques paris. Avec la double arrivée brésilienne de Cristiane et Erika, Farid Benstiti a fait venir deux joueuses qui n’avaient que très peu joué ces dernières saisons. Les deux joueuses ont répondu présentes sur l’ensemble de la saison, tout particulièrement Cristiane (meilleure buteuse du club) que Bentiti avait même comparé à Hatem Ben Arfa après la victoire en championnat à Montpellier (2-1). Mais quid d’Anja Mittag dont l’aventure parisienne s’avère être une énorme déception ? Que se passe-t-il avec Ebere qui n’a joué que 296 minutes en championnat avec le club depuis son arrivée ? La Nigériane doit d’ailleurs avoir le temps de découvrir les parcs et autres monuments parisiens… « C’est Farid qui fait le recrutement. C’est lui qui a mis Kheira Hamraoui sur la touche en début de saison, ainsi que Marie-Laure Delie. C’est lui qui prend les décisions ».

Farid Benstiti, toujours l’homme de la situation ?

Farid Benstiti a été l’homme qui a posé les fondations de l’Olympique Lyonnais d’aujourd’hui. Il a été choisi par le Paris Saint-Germain pour construire ce nouveau projet du football féminin dans la capitale. Avec une grande ambition : celle de régner sur l’Hexagone puis l’Europe à moyen terme. Si depuis son arrivée, le club de la capitale a indéniablement progressé, une certaine impression de stagnation est palpable cette saison. Voire une mauvaise gestion de groupe et d’individus.

Pire, juste après le naufrage lyonnais, l’entraîneur parisien a fustigé l’état d’esprit de ses joueuses pas « guerrières », pas assez dans « la rivalité ». Notifiant simplement qu’il assumait sa responsabilité mais qu’il ne voulait pas tout assumer. Si sur le principe, le discours peut éventuellement se comprendre, sur le fond, le technicien montre là une remise en cause de son groupe, déjà apparue auparavant. « D’un côté il n’a pas tort. Ce n’est pas lui qui est sur le terrain. Sur le match, il y a eu des coups du sort, mais c’est lui qui a décidé d’aligner ces joueuses-là. Au-delà du score, cela marque la fin d’un cyle. Cela ne fait que réfléter le vrai écart qu’il y a entre le PSG et OL », juge Julien Froment.

Et peut-être aussi son incapacité à tirer le meilleur de ses troupes lors des grandes échéances nationales ou européennes. Car si Benstiti a été quatre fois champion de France avec l’OL (entre 2007 et 2010), il a échoué deux fois sur le Vieux Continent s’inclinant en finale avec Lyon et le PSG. Le manque de réaction de ses joueuses après l’ouverture du score lyonnaise dimanche en est aussi une preuve récente.

A la croisée des chemins

Après cinq saisons professionnelles, le PSG semble être à la croisée des chemins. Car cette saison, de nombreux signaux négatifs ont tout de même été envoyés. Tout d’abord, sur le plan médical, l’infirmerie n’a pas désempli de la saison. Certaines y ont passé plus de temps que sur le terrain. « Il y a énomément de blessées. On a l’impression d’un état d’urgence permanent, il y a énormément de joueuses qui tirent sur la corde depuis pas mal de temps », confie Julien Froment. Depuis leur installation au centre d’entrainement à Bougival, les Parisiennes utilisent les vestiaires du club hôte et ont en guise de salle de musculation un pré-fabriqué au bord du terrain…

 
Quand on voit un Jean-Michel Aulas annoncer l’arrivée de deux joueuses américaines, signer des prolongations de contrat à ses cadres (Hegerberg, Le Sommer, Thomis) et être proche de sa section féminine, en face on a un Paris Saint-Germain plus que discret, voire inexistant médiatiquement. Avec pour seul responsable du recrutement Farid Benstiti. « Il y a de nombreuses joueuses en fin de contrat : on les prolonge sur un bout de table ou on ne les prolonge pas. Du côté de Lyon, il y a Jean-Michel Aulas qui envoie un communiqué avec photo et maillot, qui est totalement impliqué. L’implication des Qataris dans le PSG c’est un peu cosmétique. Cela donne une belle image », analyse Julien Froment. S’il n’y a pas qu’un responsable dans cette nouvelle saison parisienne sans titre, il est certain qu’une réflexion profonde sur l’avenir du projet football féminin à Paris sera indispensable pour relancer la machine. Faute de quoi le PSG professionnel deviendra « une étoile filante ».

 

 

 

Crédit photo : DamienLG / Foot d’Elles

 

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