Présentation de la D1 (Episode 1) : Des promus en embuscade, Albi et Rodez interrogent

La D1 féminine reprend ses droits ce dimanche, pour une nouvelle saison qui s’annonce disputée et passionnante. Présentation en trois parties d’une compétition qui devrait encore ravir les fans pour les neuf mois à venir. Pour ce premier volet, Foot d’Elles s’intéresse aux promus, le FC Fleury et Lille, ainsi qu’à deux équipes passées proches de la correctionnelle la saison passée : Rodez et Albi.

 

 

Rodez, un été mouvementé

Si on pense que la trêve estivale est souvent l’occasion pour les joueuses et l’encadrement d’un club de se reposer, ça n’a pas tout à fait été le cas à Rodez. Le club, qui venait de vivre une saison compliquée (8e), après avoir décroché une 5e place historique lors de la saison 2015-2016, pensait avoir fait le nécessaire : combler rapidement le départ de son coach Sébastien Joseph à Soyaux par l’arrivée du préparateur physique de l’OL, Nicolas Piresse. Mais la volte-face (départ à Tours, en tant que préparateur physique) de ce dernier, appris par les dirigeants ruthénois dans… les journaux, ont ruiné une partie de leurs plans. Finalement, Gregory Mleko, coach la saison dernière en D2 à Yzeure, qu’il quitte après six années avec l’équipe première, est le nouveau boss sur le banc du RAF. Avec l’envie de faire aussi bien que son prédécesseur. Ce qui risque d’être compliqué.

 

S’il peut compter sur l’arrivée de Sabrina Viguier à ses côtés, en tant qu’adjointe, plusieurs joueuses essentielles du rouage ruthénois ces dernières saisons (Barbance, Bornes, Cugat, Couturier et Daniel) ont quitté le navire. Mais le club, à qui l’ont promettait une intersaison de toute façon compliquée sur le plan du mercato (surtout au vu de son budget, estimé à moins de 200 000 €), a réalisé quelques beaux coups. Le RAF a notamment attiré la Stéphanoise Julie Peruzzetto, qui devrait apporter son expérience et son talent au milieu de terrain, aux côtés de Banuta, Bonet ou Cance, sans oublier l’appui de Flavie Lemaître. Pour renforcer un secteur défensif bien pâle, le club a également accueilli la défenseure Raquel Infante Pega (Levante, Espagne), en qui les attentes sont grandes.

 

Des promesses, l’internationale russe Ekaterina Tyryshkina, auparavant en Italie (à Brescia), et dont le talent est loué par beaucoup, ainsi que Gloria Mabomba, la saison passée à Reims, en portent beaucoup. A l’heure d’entamer une nouvelle saison, on s’inquiète cependant pour Rodez, qui n’a pas démérité la saison dernière, mais voit son statut d’amateur devenir embarrassant. Surtout lorsque son ex-entraîneur, Sébastien Joseph, parti en raison du peu de moyens accordé à son goût par sa direction, expliquait au Centre Presse Aveyron qu’« il n’y a pas ici adéquation avec le haut niveau ». Ses anciennes joueuses tenteront de le faire mentir. Même s’il faudra attendre un peu plus que la 1ère journée de la D1, avec un préilleux déplacement à Lyon, pour vérifier la véracité de cette observation.

 

Le FC Fleury veut se mouiller dans le grand bain

Les amateurs de D2 n’ont peut-être pas suivi le feuilleton conclu début juillet dernier. Ils seront donc étonnés de voir Fleury 91, et non pas Val-d’Orge, auteur d’une montée à l’arrachée dans le groupe B la saison dernière, compléter le tableau de la D1 féminine. Il s’agit pourtant de la même équipe puisqu’à l’instar de son voisin de Juvisy, le FCF Val d’Orge a décidé, cet été, de fusionner avec le FC Fleury 91. Comme Lille, Fleury a opéré un recrutement de qualité. Le représentant essonnien a fait venir plusieurs joueuses rompues à la D1 : Maryne Gignoux de l’EAG, Sarah Palacin, désireuse de se relancer après une année décevante au PSG. Toutefois, l’arrivée la plus intéressante reste celle de Salma Amani. L’ancienne capitaine guingampaise, un temps pressentie du côté de l’OM, devrait apporter sa technique, sa grinta et son expérience à Fleury.

 

C’est par un derby brûlant, contre le Paris FC au stade Auguste-Gentelet, que l’équipe de Nicolas Carric fera son entrée dans l’élite. « Les ambitions seront claires : se maintenir en D1 ! Nous savons à quel point il est difficile de se maintenir, mais nous ferons tout notre possible pour y arriver », clamait d’ailleurs celui-ci à Actufoot en juillet dernier. Si la mission paraît compliquée sur le papier pour ce club aux 900 licenciés, sa devise résume l’état d’esprit général : « A cœur vaillant, rien d’impossible ».

 

Le LOSC veut imiter l’OM

Certains promus ont plus de moyens et d’ambitions que d’autres. C’est le cas de Lille, qui a obtenu sa promotion en D1 pour ce nouvel exercice, au cours d’un duel intense mais déséquilibré avec La Roche. Si l’objectif affiché reste le maintien, ce dont les filles de Jérémie Descamps ne doutent pas de réussir, Lille peut viser plus haut. Le club nordiste a recruté beaucoup de jeunes talents en devenir cet été, toutes maîtrisent la D1. Parmi ceux-ci, l’ancienne Parisienne Ouleymata Sarr, la portière des Girondins de Bordeaux Elisa Launay et la défenseure messine Héloïse Mansuy. A noter aussi l’arrivée d’Anne-Laure Davy, après six mois passés à Soyaux. 

 

Mélangé avec l’ossature de l’équipe victorieuse en D2 la saison dernière (Dafeur, Bultel, Coryn), ce cocktail donne au LOSC des idées, lui qui peut s’inspirer du parcours de l’OM, promu mais 4e au classement final en 2016-2017. Son parcours sans-faute en match de préparation (5 victoires en 5 tests), incite à la confiance, alors que Bordeaux sera la première équipe à se déplacer sur la pelouse des Lilloises dimanche. Plus qu’un groupe de talent, les Dogues peuvent compter sur une équipe soudée. Comme l’expliquait l’ancienne Rochelaise et autre recrue de l’été, Julie Pasquereau, au site du club : « Les joueuses de la saison passée font tout ce qu’il faut pour que les nouvelles s’intègrent parfaitement et se sentent à l’aise au sein d’un groupe. On voit que l’équipe vit bien ensemble, ce qui explique leurs bons résultats lors du dernier championnat ». Et qui expliqueront peut-être ceux de cette année. Lille va devoir rapidement s’adapter à la D1, alors que le PSG croisera sa route dès la 3e journée.

 

Albi dans l’expectative

 

On ne va pas dire que c’est une habitude tarnaise mais, depuis la montée de l’ASPTT Albi en D1 lors de la saison 2014-2015, le club joue très souvent avec la zone de relégation. Il a ainsi terminé, lors des trois derniers exercices, à la 9e place ! Et, cette saison, avec le départ de nombreuses cadres, comme Anaïs Arcambal, Laura Cervera ou encore celui de Coline Gouineau et Cindy Perrault, la tâche devrait s’avérer plus que compliquée pour Albi. Sans parler de la concurrence toujours plus forte dans l’élite, du fait de l’arrivée de club soutenus par des structures professionnelles

« On a une capacité financière et de recrutement que nous savons limités. On sait que ce sera difficile, même si on ne démarre jamais un championnat en pensant qu’on va descendre (rires) ! On a de la qualité, de bonnes joueuses, qui vont vouloir prouver qu’elles ont leur place dans l’élite », prévient d’ores et déjà le président albigeois, Bernard Espié. Le patron tarnais avait pris la décision de se séparer d’Adolphe Ogouyon en fin de saison dernière. L’entraîneur béninois avait réalisé un travail plus qu’honorable à la tête des « Rouge et Jaune », mais n’avait pas su emmener le club aussi haut qu’il aurait voulu l’espérer. Et, s’il souhaitait poursuivre l’aventure, son président en a décidé autrement : « C’était un souhait de changement, une volonté de passer sur une nouvelle ère, après deux ans avec lui », explique encore Espié aujourd’hui.

 

 

Pour le remplacer, un duo d’entraîneurs, composé de Patrice Garrigues et Théodore Genoux, est arrivé. Ils ont vu neuf nouvelles joueuses venir garnir leurs rangs, dont Dejana Stefanovic, venue de l’Etoile Rouge Belgrade, Sarah Sahraoui et Stéphanie Bayo, deux autres défenseures arrivées des U19 féminines du PSG, ainsi qu’Océane Closset, ancienne attaquante de l’OM. Au terme d’une préparation – très hispanique – jugée « sérieuse » par Bernard Espié, avec un match de gala joué fin août face au FC Barcelone (défaite 0-4) et un tournoi amical disputé à Valence face à la ville hôte, Levante, ainsi qu’une sélection de joueuse marocaines, Albi n’aura pas beaucoup gagné. L’ASPTT ne démarre pas la saison sous les meilleurs auspices. Surtout que la réception, dès dimanche prochain, de Montpellier à Maurice-Rigaud fait frissonner. Quand on sait que la saison dernière avait été plombée par un départ catastrophique, on peut s’inquiéter pour Albi. Même si son président préfère rester optimiste : « On a toujours bien résisté face à Montpellier, qu’on a même battu il n’y a pas si longtemps (en mars 2016, NDLR). Donc, on ne sait jamais ! »

 

 

Crédits photos LOSC/ Albi : LOSC.fr/ ineone

 

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