Préparation et entrainement : quelles différences entre hommes et femmes ?

Ils pratiquent le même sport, avec les mêmes règles, mais doit-on pour autant entraîner et préparer les filles comme les garçons ? C’est la question à laquelle notre partenaire VESTIAIRES a tenté de répondre avec Frédéric Aubert, le préparateur physique de l’équipe de France de football féminin lors de la Coupe du monde au Canada. Morceaux choisis.

 

 

 

Ils pratiquent le même sport, avec les mêmes règles, mais doit-on pour autant entraîner et préparer les filles comme les garçons ? Cette question, beaucoup de jeunes entraîneurs en football féminin se la posent, à juste titre. Et pour cause : des ajustements dans l’approche, la méthode, sont effectivement nécessaires. Ils sont liés aux caractéristiques propres à chacun des deux sexes d’un point de vue morphologique, physiologique ou mental. Encore faut-il les connaître et éviter les a priori. Pour démêler le vrai du faux et faire acte de pédagogie, le magazine VESTIAIRES a donc demandé à un véritable expert en la matière, Frédéric Aubert (préparateur physique de l’équipe de France féminine de football, expert en préparation physique (multisports), Conseiller Technique National formateur de cadres à la FFF), de répondre à un certain nombre d’affirmations ayant cours généralement dès lors que sont évoquées les disparités entre hommes et femmes chez les sportifs.

 

 

 
1. Les filles peuvent difficilement améliorer leur puissance, en raison d’une musculature moins importante que les hommes.

FAUX. La femme est certes moins forte que l’homme en valeur absolue. Sa force musculaire est égale à 64% de celle de l’homme (72% pour les membres inférieurs et 56% pour le haut du corps). Mais, rapportée à la masse musculaire, cette différence s’annule. Ainsi, bien que la musculature des filles soit moins développée, toute sportive qui s’adonne régulièrement au renforcement musculaire fera de réels progrès en puissance. Les footballeuses professionnelles, par exemple, ont considérablement progressé dans leur puissance de frappe et leur puissance au démarrage.

 

2. Les garçons accusent un retard de croissance par rapport aux filles jusqu’à l’âge de 12-13 ans.

VRAI. Il s’agit plus d’un décalage que d’un retard. Disons que la croissance des filles s’étale sur moins d’années, la puberté se terminant plus tôt chez elles (13/14 ans) que chez les garçons (15/16 ans).

 

3. Les filles ont une moins bonne psychomotricité de base, ce qui expliquerait par exemple la difficulté à trouver de bonnes gardiennes de but en football.

 
FAUX. Les filles n’ont aucun désavantage en matière de coordination et de psychomotricité sur leurs homologues masculins. Seul un niveau de force moindre peut les désavantager lorsqu’une technique gestuelle réclame de la puissance musculaire. En gymnastique artistique, les femmes ne rivalisent-elles pas de virtuosité avec les hommes sur leurs agrès respectifs, et de façon comparable dans leur enchaînement au sol ?

 

4. Les filles mettent globalement un jour de plus à récupérer complètement d’un match.

VRAI et FAUX. Une affirmation relativement exacte s’agissant d’un match dur et intense, compte tenu de leur plus faible production de testostérone (anabolisante) chargée de reconstituer la texture musculaire. En revanche, c’est moins vrai pour une partie « ordinaire », type opposition d’entraînement, puisque les femmes disposent d’une plus grande résistance à la fatigue musculaire pour des efforts allant de 20% à 70% de la force maximale !

 

Les autres affirmations sur les différences hommes-femmes, approuvées ou corrigées par Frédéric Aubert, sont à lire en intégralité dans la rubrique « PREPARATION PHYSIQUE » du dernier numéro de VESTIAIRES, disponible sur abonnement.

 

  • La masse grasse, plus importante chez les filles, est un frein à la progression et à la pratique du football à partir de la puberté.
  • L’amélioration de la VO2max, suite à un entraînement de type aérobie, est la même chez la femme que chez l’homme.
  • Le régime du sportif (nutrition) est le même selon que l’on soit un homme ou une femme.
  • Les filles sont plus exposées aux entorses du genou, en raison d’une hyper laxité naturelle.
  • Les femmes sont naturellement plus souples, on a donc moins besoin de leur faire travailler les étirements en fin de séance.
  • Les exercices de renforcement général, type gainage, sont les mêmes à faire réaliser, que l’on entraîne des filles ou des garçons.
  • Les filles ont plus de mal à être performantes que les garçons lorsque la température extérieure est très basse.
  • Les filles peuvent développer leur vitesse/vivacité autant que les garçons.
  • Les footballeuses ont plus de mal, mentalement, à supporter une séance de travail physique intense sans ballon.
  • Le cycle menstruel perturbe les performances sportives de la femme.

 

Article extrait du dernier numéro de VESTIAIRES, 1er magazine pédagogique et pratique pour entraîneurs et éducateurs de football. Disponible sur abonnement sur www.vestiaires-magazine.com

 

 

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