Pour les Iraniennes, supportrice rime avec sévices

Des femmes interdites de stade à notre époque ; c’est l’une des tristes réalités que vous pourrez constater en Iran. Une loi en vigueur depuis plus de 30 ans empêche encore aujourd’hui les femmes de mettre les pieds dans une enceinte de football en même temps que les hommes. Une pétition pour instaurer une mixité dans les stades a d’ores et déjà vu le jour sur le territoire iranien.

 

34 années d’interdiction de stade. En Iran, cela fait maintenant plus de trois décennies que les femmes ne peuvent plus se mélanger avec les hommes pour assister à un match de football masculin. C’est en 1979, avec la révolution islamique qui rendit obligatoire le port du voile pour les femmes, que ces dernières virent les portes des stades de football se fermer. Motif évoqué par les autorités iraniennes pour justifier cette loi : Protéger les femmes des jurons proférés par les hommes durant ces manifestations sportives. Ces mesures ne se limitent pas au football. Le gouvernement iranien interdit également toute retransmission des compétitions sportives féminines sur son sol, du fait que les athlètes étrangères ne respectent pas les conditions imposées à ses propres sportives.

La révolte gronde

Les associations luttant pour l’égalité des sexes montent au créneau en Iran. Une pétition implorant le gouvernement en place de revoir cette mesure « moyenâgeuse » a d’ores et déjà été lancée. L’association Fitnah fut la première à taper du poing sur la table en évoquant le sort réservé aux femmes sur le territoire iranien : « Elles sont interdites d’entrée dans les stades de foot. Certaines détournent la loi en s’habillant en hommes pour pouvoir entrer. Celles qui se font prendre sont harcelées, condamnées à une amende et emprisonnées ».

 

Le réalisateur iranien, Jafar Panahi, s’était par ailleurs inspiré de cette situation dans son pays pour échafauder le scénario de son film sorti en 2006, intitulé « Offside », terme que l’on pourrait traduire en français par « Hors-jeu ». Dans son œuvre cinématographique, Panahi met en lumière les discriminations dont sont victimes les femmes en Iran, prenant comme symbole l’interdiction dans les stades de football. Une noble initiative qui a coûté cher au réalisateur dissident, condamné à six années de prison ainsi qu’à vingt ans d’interdiction de voyager à l’étranger et d’exercer sa profession. Toujours dans la même lignée, sachez que ce film a été censuré sur le territoire iranien.

La FIFA s’en mêle, un peu…

Cette mixité prohibée dans les stades n’a pas laissé indifférente la Fédération Internationale de Football.

Le président de la FIFA, Joseph Blatter, a déclaré en novembre dernier à Téhéran – la capitale iranienne – qu’il fallait mettre un terme à cette interdiction : « Le football féminin se développe tellement bien ici en Iran que les femmes devraient pouvoir aller au stade ». Point trop n’en faut. « Sepp » Blatter n’a pas non plus endossé entièrement son costume de défenseur des droits des femmes, déclarant qu’il n’était pas venu en Iran   » pour faire changer » la loi « …

Rappelons que depuis 2007, la FIFA n’autorise aucun athlète à porter un signe politique, religieux ou personnel au cours d’une rencontre. Les joueuses iraniennes ayant l’obligation de porter le voile, cela constitue un « uniforme sportif » non-conforme au règlement de la Fédération. C’est la raison pour laquelle elles s’étaient vu refuser le droit de participer à la Coupe du monde 2011 en Allemagne. Un récent compromis a toutefois été trouvé avec les footballeuses iraniennes, ces dernières ayant obtenu la permission de porter un couvre-chef au cours des matches, à condition que celui-ci ne descende pas en-dessous des oreilles.

 

 

Crédits photos: whatthefoot.com / marhba.com

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