Pionnière, double-projet, ambassadrice… 5 choses à savoir sur Gaëtane Thiney

A 31 ans, Gaëtane Thiney est une figure de proue du FCF Juvisy Essonne et de l’équipe de France. Évoluant au poste de milieu offensif et d’attaquante, elle a cumulé plus de 135 sélections et de 55 buts chez les Bleues.

 

 

 

 

 

Dans les pas de Marinette Pichon

Gaëtane Thiney fait ses premiers dribbles en club à Brienne-le-Château, près de Troyes : « Je suis originaire de l’Aube, où j’ai commencé le football à cinq ans dans un contexte local particulier, très favorable. Je viens d’un petit village où Marinette Pichon, qui a une dizaine d’années de plus que moi, avait joué avant moi. Elle était la star de l’équipe de France à l’époque et c’est elle qui m’a donné envie de m’inscrire. Lorsque je suis arrivée, il était donc presque normal qu’une fille joue avec les garçons. C’est vers 14 ans que j’ai pris conscience de l’existence d’un club de football féminin, lorsqu’on m’a signifié que je n’avais plus le droit de jouer avec les garçons en club. Je suis alors partie dès 14 ans en première division, où j’ai continué à m’entraîner avec des garçons jusqu’à 17 ans. » Après avoir joué à Saint-Memmie Olympique, où elle fait ses débuts en première division et côtoie notamment Élise Bussaglia ou encore Marinette Pichon, elle intègre l’US Compiègne en 2006. Avant de rejoindre le FCF Juvisy Essonne en 2008. Depuis, elle a remporté le trophée UNFP de la meilleure joueuse de Division 1 à deux reprises (saison 2011-2012 et 2013-2014), et a atteint les demi-finales de la Ligue des champions féminine en 2013.

 

Un double projet auquel elle tient

Titulaire d’une licence en sciences techniques et activités physiques et sportives (STAPS), elle a passé un diplôme de professorat de sport en 2010 et est devenue conseillère technique auprès de la FFF qui lui a confié diverses missions, allant du développement des pratiques du football chez les jeunes à la formation d’éducateurs. « J’ai des sponsors mais je garde conscience du prix de chaque chose, j’ai conscience que ce sont des privilèges, expliquait-elle à la revue Informations sociales en 2015. Avec les joueuses de ma génération, nous avons un rôle à jouer ; nous avons vécu l’amélioration de notre situation matérielle mais nous devons transmettre aux nouvelles joueuses nos valeurs. J’ai toujours fait le choix de rester joueuse amatrice malgré des sollicitations pour devenir professionnelle, et d’avoir un autre métier. Il ne faudrait pas que les jeunes joueuses s’imaginent qu’être footballeuse, c’est automatiquement évoluer dans le confort qui est le nôtre.

La réalité est différente, l’immense majorité vient jouer au football pour rien. Parmi les 200 ou 300 jeunes filles qui vont sortir des Pôles espoir, une ou deux seulement atteindront nos conditions privilégiées. Nous devons nous préoccuper des 298 autres, qui ne rêvent que de ça. Nous devons les amener au très haut niveau, tout en leur faisant comprendre qu’elles devront avoir un autre travail. Nous devons éviter qu’une jeune de 20 ans à qui on propose un contrat de 1 500 euros par mois arrête ses études du jour au lendemain. Si elle se blesse, elle n’aura plus rien. Les clubs doivent les accompagner pour qu’elles se forment, s’éduquent en tant que personnes et pas seulement comme joueuses. »

 

Un an d’absence chez les Bleues

Ecartée par Philippe Bergerôo pour les Jeux olympiques de Rio, l’attaquante de Juvisy a retrouvé la sélection nationale en septembre 2016, après un an d’absence. Elle a fait partie de la première liste de joueuses d’Olivier Echouafni pour affronter le Brésil en amical et l’Albanie en éliminatoires de l’Euro 2017. « Pour nous, c’est une fierté de la revoir en équipe de France », raconte son papa à Libération Champagne. « A chaque liste qui sortait sans elle, c’était une grosse déception, poursuit Emmanuel Beauchet, qui la côtoie au quotidien au FCF Juvisy. Elle est très attachée au maillot de l’équipe de France. C’est important pour son équilibre, alors ça lui tenait à cœur de revenir. » La voilà désormais embarquée pour son troisième Euro, dix ans après sa première apparition en équipe de France le 28 février 2007 face à la Chine (victoire 2-0), où elle marque un sublime but de l’extérieur du droit sous la transversale.

Une pionnière à la télévision

L’attaquante de Juvisy et de l’équipe de France féminine est devenue première femme consultante de Ligue 1 sur Canal +. Elle a fait ses premiers pas à l’antenne, le 22 janvier 2016 lors de la rencontre Rennes-Ajaccio. « Je m’étais déjà testée sur la Coupe de France pour Eurosport il y a quelques années (en janvier 2013). Mais là, j’ai passé un cap, c’était une première en L1, explique celle qui a rejoint l’arène des consultants sportifs au même titre que Bixente Lizarazu, Marinette Pichon ou encore Christophe Dugarry. Je prépare mes matches comme je le fais pour les émissions, avec beaucoup de données sur les équipes, mais je discute aussi beaucoup avec les commentateurs. Ils me donnent toujours des petits trucs. J’essaie notamment de ne pas être trop monotone, de donner des émotions à travers ma voix ».

 

Une ambassadrice du foot au féminin

En 2009, Gaëtane Thiney avait posé nue pour promouvoir le football féminin. Aux côtés de Sarah Bouhaddi, Corine Franco et Elodie Thomis, un seul slogan : « Faut-il en arriver là pour que vous veniez nous voir jouer ? ». Une initiative qu’elle ne regrette pas : « Je préfère qu’on parle du football féminin à travers les résultats. Aujourd’hui, si c’était à refaire je laisserais les jeunes le faire. Mais je ne regrette pas de l’avoir fait. Dans le contexte qui était celui du foot féminin à l’époque, ça avait fait un buzz et ça ne m’avait pas forcément dérangée. » 

 

Quelques années plus tard, elle est devenue ambassadrice et coordinatrice de l’opération « Le football des princesses », qui vise à favoriser la pratique de cette discipline dans les écoles, collèges et lycées.

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