Olivier Echouafni, l’homme du juste milieu

Successeur de Philippe Bergerôo à la tête de l’équipe de France de football féminin, Olivier Echouafni va devoir prouver sa capacité à gérer une sélection. Car l’ancien joueur de l’Olympique de Marseille n’a pas beaucoup d’expérience sur un banc de touche, et aucune dans le football féminin. Mais ses qualités de travailleur, d’honnêteté et ses valeurs vont peut-être l’aider à s’imposer.

 

Nommé vendredi dernier sélectionneur de l’équipe de France, Olivier Echouafni apprend pour l’instant à connaître son groupe et met en place les fondations de son mode de management. Si l’ancien joueur de l’OGC Nice ne faisait pas partie des premiers noms pour succéder à Philippe Bergerôo le voilà nouveau patron des Bleues. Un poste d’entraîneur auquel le Mentonnais était destiné pour les professionnels qui l’ont côtoyé au cours de sa carrière, mais pour lequel il doit encore convaincre.

Un joueur respecté de tous

Le joueur Olivier Echouafni était un homme respecté dans les vestiaires où il est passé. « Il était honnête, sincère, travailleur, curieux, c’était un bonheur d’avoir un joueur comme cela dans une équipe », se souvient Joël Coste, médecin de l’Olympique de Marseille dans les annés 90. Il a terminé sa carrière avec le brassard de capitaine à l’OGC Nice mais il en avait l’âme dès ses premiers matches : « C’était un exemple pour les autres. Il était modérateur dans les conflits, il endossait naturellement ce rôle de capitaine », se souvient Gérard Gili, entraîneur qui a lancé Echouafni à l’OM en 1994 (le club était alors en Division 2).

En tant que joueur, Olivier Echouafni était connu pour son abattage sur le terrain. Travailleur de l’ombre, il avait été surnommé la « machine à laver » par Gérard Gili, par sa capacité à « rendre les ballons de relance toujours propres ». Un rendement qui lui aura permis de jouer aux alentours des 500 matches de Ligue 1 (Marseille, Strasbourg, Rennes, Nice), quelques rencontres européennes mais sans jamais connaître l’équipe de France. Echouafni faisait partie de ces joueurs dont l’après-carrière pouvait s’écrire sur un banc : « J’avais décelé rapidement ce potentiel de coach chez lui. C’était un gagneur qui travaillait beaucoup pour s’améliorer, qui était à l’écoute et Olivier était un garçon réfléchi qui avait du recul sur les choses ».

Joël Coste va plus loin : « Je dirais qu’il est armé pour, il a des qualités d’adaptation à un environnement. Joueur, il s’intéressait toujours aux contenus qu’on lui proposait. Il était dans la compréhension. Il fallait que les choses aient du sens. Il n’était pas obsédé par le résultat mais plutôt dans la relation. Ce qui comptait pour lui c’était le vivre ensemble, le fait que l’on gagne ensemble ».

 
L’entraîneur doit encore convaincre

Après avoir mis fin à sa carrière en juin 2010, Olivier Echouafni a passé son diplôme d’entraîneur. Mais son CV sur le banc de touche n’est pas très rempli. Le natif de Menton a travaillé dans deux clubs avant de prendre le poste de sélectionneur. Tout d’abord à Amiens pendant une saison (2013-2014) où son passage a permis au club picard de se maintenir en National et terminer à la 6e place. Puis il signe à Sochaux à l’été 2014 après la relégation en Ligue 2 dont il est limogé quelques semaines après le début de sa deuxième saison et treize matches sans victoire à cheval sur deux exercices. Prendre les rênes de l’équipe de France féminine pour deux saisons, à 44 ans, est donc une sacrée promotion pour un technicien dont le nom n’avait pas été évoqué en coulisses lors de la quête d’un successeur à Philippe Bergerôo et qui n’a jamais travaillé dans le football féminin. Sa nomination tiendrait d’aileurs à une rencontre fortuite lors d’un match du Variétés Club de France qui aurait lancé les discussions avec le président de la FFF selon L’Equipe. « J’ai eu mes expériences avec des circonstances différentes mais là c’est autre chose. Je touche ce qui se fait de plus beau, de plus haut et de plus grand. C’est une grande fierté et un vrai plaisir d’être à la tête de cette équipe ».

 
Un manque d’autorité ?

Sur le plan du jeu, que cela soit à Amiens ou à Sochaux, Olivier Echouafni était plutôt adepte d’un bloc défensif solide et son projet de jeu ne faisait pas vraiment se lever les foules en règle générale. Mais au-delà de la faible production de jeu et du manque de résultats, son aventure sochalienne s’était notamment terminée car le technicien était accusé de manquer d’autorité (avec les anciens) et son attitude trop policée lui était reprochée car parfois en décalage avec le contexte d’une défaite par exemple. Au sein du club où la cicatrice ne semble pas refermée, nos sollicitations n’ont pas reçu de réponse positive. « Je suis capable d’être dur comme proche aussi (des joueuses). J’ai des valeurs, je pense avoir eu une très bonne éducation et j’aimerais leur faire passer ces messages. Sur le terrain, j’ai toujours eu du caractère et j’aimerais leur donner cette agressivité qui peut leur manquer. Si elles veulent durer, et connaître le succès en sélection cela passe par le travail », insiste l’ancien milieu de terrain de l’OGC Nice. Si lui veut durer à la tête des Bleues, il devra imposer ses choix et s’imposer. Cela tombe bien, il a été nommé pour cela.

 

 

Crédit photo : fff.fr

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