L’Islande, pas un petit poucet

A l’Euro masculin, qui se dispute actuellement en France, l’Islande fait les gros titres grâce à ses performances pour sa première qualification à l’épreuve. Son homologue féminine, engagée dans les qualifications pour l’Euro 2017 qui aura lieu aux Pays-Bas, n’a pas grand chose à voir, et n’a rien du petit poucet que sa population pourrait laisser suggérer

 

 

En quart de finale pour sa première participation à une compétition internationale lors de l’Euro 2016, alors que l’île ne compte que cent joueurs professionnels, l’Islande impressionne depuis les qualifications, et sa dernière performance a tout simplement été d’éliminer l’Angleterre, avant d’affronter la France dimanche. L’Islande est le tube de l’été, en football masculin. C’est l’occasion de parler de son homologue féminine, qui dispute actuellement les qualifications pour l’Euro 2017 aux Pays-Bas. Parce qu’en football féminin, l’Islande n’est pas un petit poucet…

 

L’Islande féminine en chiffres

Plus de 7200 joueuses étaient licenciées en Islande en 2015, selon l’UEFA. Sur une population totale d’environ 330 000 habitants, difficile de trouver mieux -et ça augmente !-… Pour faire une estimation grossière, environ 6% de la population féminine islandaise entre 0 et 55 ans est licenciée (alors que la gymnastique est le sport le plus pratiqué). Avec 7200 licenciées, l’Islande figure dans le top 20 (19e) des nations UEFA (sur 54) en nombre de licenciées, alors que cinq pays seulement disposent d’une population moins importante, ce qui place donc l’île tout juste dans le top 50, les équipes ayant une population moindre s’arrêtant au mieux au stade du tour préliminaire des qualifications en ce qui concerne l’Euro 2017.

Alors qu’en football féminin, la professionnalisation n’est pas -encore- la norme, l’équipe nationale féminine peut donc compter sur son important nombre de licenciées pour être compétitive au niveau international au sein d’une zone UEFA extrêmement relevée. L’Islande, 16e au dernier classement FIFA, peut également se targuer d’être une des nations les plus précoces en ce qui concerne le football féminin, puisque le premier match de son équipe nationale date de 1981, et seules 14 pays ont commencé avant. Bref, en Islande, le football féminin a pignon sur rue depuis de nombreuses années.

 

Dans les grandes compétitions

Là encore, l’Islande fait oublier sa faible population. Si l’équipe nationale n’a pas -encore ?- pris part à une Coupe du Monde  -battue par l’Angleterre lors des barrages pour 2003, derrière la France pour 2011, derrière la Suisse mais devant le Danemark pour 2015- elle a en revanche participé à deux Euros déjà, en 2009 et en 2013, lors des deux éditions à disputées avec 12 équipes. L’Islande fait partie des 14 pays ayant déjà participé à au moins un Euro, et des 12 ayant participé à plus d’une édition. Sans faire de bruit -l’Islande avait été éliminée en quart de finale en 2013, comme la France-, le pays est pourtant incontournable au niveau européen.

Actuellement engagé dans les qualifications pour l’Euro 2017, l’Islande va connaitre une troisième participation (consécutive) à l’épreuve européenne. L’équipe a d’ailleurs fait forte impression en allant battre l’Ecosse, qui devrait disputer son premier Euro, 0-4 au début du mois. Avec six victoires en six matches, aucun but encaissé (comme l’Allemagne, la France et la Suède) et une différence de but de +29 (seule l’Allemagne fait mieux), l’Islande a parfaitement manoeuvré au sein d’un groupe qualificatif qui ne compte aucun cador européen, avant les deux dernières rencontres en septembre.

 

Une équipe solide

Revenue à une marche de son meilleur classement FIFA (15e en 2011), l’Islande va donc connaitre une troisième participation à un Euro, l’année prochaine aux Pays-Bas. Le succès de l’équipe masculine lors de l’Euro qui se dispute actuellement a permis de mettre en lumière les efforts consentis pour permettre au football de se développer, avec notamment la construction de nouvelles infrastructures indoor au cours des années 2000 pour permettre à un pays où il est impossible de jouer à l’année en extérieur d’évoluer. Des infrastructures qui profitent autant aux hommes qu’aux femmes, puisque l’on parle d’Islande. Le pays est également très fier du niveau de formation de ses entraineurs, dont une large majorité dispose du diplôme UEFA B voire A. 

Si l’Islande ne peut se targuer de résultats probants chez les jeunes, à l’exception peut-être d’un titre de meilleure buteuse de l’Euro U19 en 2007 pour Fanndís Friðriksdóttir (à égalité avec Marie-Laure Delie et Ellen White), elle a en revanche terminé à trois reprises sur le podium de l’Algarve Cup depuis 2011 et a montré à maintes reprises qu’elle était une équipe difficile à manoeuvrer. Actuellement, l’équipe nationale compte dans ses rangs des joueuses de grand talent (Glódís Perla Viggósdóttir, Dagný Brynjarsdóttir ou encore la star et future joueuse de Wolfsburg Sara Björk Gunnarsdóttir) au sein d’un effectif mélangeant des joueuses prometteuses à un certain nombre de joueuses d’expérience solides jouant dans des championnats relevés. 

 

Si le monde du football a les yeux braqués sur l’Euro 2016 et l’équipe d’Islande qui a changé de dimension en quelques années, chez les féminines, l’équipe nationale fait « partie des meubles », si l’on peut dire. Si elle ne fait pas partie des meilleures mondiales ou même européennes, elle reste une équipe solide qui a déjà participé à plusieurs phases finales de tournois internationaux. Si le développement de la discipline au niveau européen et mondial rend incertain le futur à long terme d’une nation où le football féminin est très populaire, l’Islande est pour l’instant solidement installée dans le top 20 mondial. En attendant pour l’équipe féminine de ce « p’tit coin de paradis » que l’Euro 2017 lui permette d’écrire une nouvelle page de son histoire…

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