Les petites nouvelles de la Coupe du Monde

Parmi les 24 qualifiées de la Coupe du monde au Canada, huit nations n’ont jamais participé à la compétition. Une plongée dans le grand bain avec plus ou moins d’objectifs, et plus ou moins préparée.

 

 

 

 

 

 

Si pour les États-Unis, la Suède ou le Brésil, participer à la Coupe du Monde de football, même féminin, est une évidence, pour d’autres nations, le Canada sera une première fois. Elles sont huit dans ce cas : deux nations africaines, le Cameroun et la Côte d’Ivoire ; trois Européennes, la Suisse, l’Espagne et les Pays-Bas ; deux Sud-Américaines, le Costa-Rica et l’Équateur ; et une Asiatique, la Thaïlande.

 

Thaïlande : « Nous allons faire de notre mieux, sans nous mettre trop de pression »

Des nations qui auront un point commun en arrivant, mais sont loin d’avoir les mêmes chances. Sur le papier d’abord : la première truste la 12e place du classement de la FIFA (les Pays-Bas), très loin devant la dernière (la Côte d’Ivoire, 67e). Le match Côte d’Ivoire–Allemagne, au deuxième jour de la compétition, fait notamment figure d’affrontement à la David contre Goliath…
Sur le terrain ensuite, alors que parmi ces nouvelles joueuses certaines font partie des plus attendues de la compétition, d’autres équipes vont demander du travail aux commentateurs pour préparer les  fiches de matches. Pour les plus attendues, on peut citer Shirley Cruz, qui a quitté le Costa-Rica il y a neuf ans pour faire carrière en Europe et évolue cette année avec le PSG, avec qui elle a disputé la finale de Ligue des champions (défaite 2-1 face à Francfort). L’Espagnole Véronica Boquete, présente sur le terrain lors de la même finale et nominée au titre de meilleure joueuse mondiale par la FIFA l’an dernier, sera aussi une des joueuses à suivre, tout comme la Suissesse Lara Dickenmann ou la Camerounaise Annette Ngo Ndom, nommée meilleure gardienne du dernier championnat d’Afrique.

Équateur : « un rêve réalisable »

Si ces joueuses ont l’habitude des compétitions internationales et du haut niveau, la majorité de ces nouvelles équipes va réellement découvrir au Canada le gratin du foot féminin mondial. « Cette qualification représente déjà une chance extraordinaire. Nous allons faire de notre mieux, sans nous mettre trop de pression », a par exemple annoncé l’attaquante thaïlandaise Kanjana Sungngoen. Une compétition pour le plaisir ou presque donc pour les Thaïlandaises, bien loin de l’objectif des Suissesses, qui ont préparé la compétition avec beaucoup de sérieux.

« L’objectif est d’atteindre les huitièmes de finale, après tout sera possible », a déclaré la capitaine de l’équipe Caroline Abbé à la Tribune de Genève pendant le stage de préparation de la Nati. Même objectif pour la Roja, « Il est évident que l’on ne s’est pas fixé le défi de gagner pour notre première participation. L’objectif réel est de franchir la phase de groupes et ensuite, de tenter de nous qualifier pour les Jeux du Brésil », répète Verónica Boquete, la capitaine de cette équipe d’Espagne.

 

Costa-Rica : « cette expérience est celle qui nous manquait »

L’équipe d’Équateur, dirigée par la très jeune Vanessa Arauz (26 ans), n’y va pas non plus « seulement pour participer ». Pour la coach, première femme à avoir obtenu le diplôme de directeur technique de football de son pays (en 2011), soulever la Coupe du Monde est « un rêve réalisable » (interview au journal La Hora). « Nous avons participé à des Coupes du Monde à des niveaux inférieurs, mais cette expérience est celle qui nous manquait. Nous avons encore beaucoup de choses à apprendre, mais nous sommes sur le bon chemin », a sobrement résumé Katherine Alvarado, milieu de terrain du Costa Rica, sans évoquer les objectifs de la sélection. 

Cameroun : « notre principal objectif est de faire mieux qu’en 2012 »

La préparation est l’élément qui distingue peut-être le plus ces nouvelles entre elles. À un mois du coup d’envoi de la compétition, la Côte d’Ivoire n’avait par exemple toujours pas validé son programme d’entraînement, le Cameroun n’avait disputé que deux matches de préparation contre deux équipes du centre de formation de Yaoundé, et n’en avait pas de prévu contre des équipes internationales. À l’inverse, les Oranjes ont beaucoup progressé ces dernières années, et ont participé à de nombreux tournois amicaux, comme celui de Chypre. 

La Thaïlande, qui reste très discrète sur sa préparation, a seulement avoué que tout « se passe bien ». « Mais, nous devons admettre qu’il est très difficile de jouer à ce niveau puisque nous sommes un nouveau venu dans le football féminin, et une nouvelle équipe dans ce tournoi. (Nos points forts sont que) nous sommes investies et avons un vrai travail d’équipe », a résumé la joueuse phare de cette sélection asiatique Taneekarn Dangda, qui a fait un bref passage dans le championnat suédois l’an dernier.

Si le Cameroun a une petite expérience de l’International grâce aux Jeux Olympiques de Londres, le déplacement s’était sur place avéré un fiasco. Qui pourrait bien se répéter compte tenu des difficultés de l’équipe dans sa préparation. Mais les Lionnes ont des ressources, au niveau défensif, qui pourraient les sauver, et l’équipe est finalement arrivée la première au Canada le 15 mai pour s’acclimater et prendre la mesure de l’événement. « Notre principal objectif est de faire mieux qu’en 2012 », avoue d’ailleurs Ngachu. « Nous savons que ça va être très dur pour nous, mais l’Équateur et la Suisse sont eux aussi des nouveaux venus dans la compétition. Il peut y avoir des surprises », espère le coach. « Les deux premiers matches seront les plus difficiles : le premier parce que c’est le premier – et le premier dans une Coupe du Monde, le deuxième car c’est celui qui permettra de savoir jusqu’où nous pouvons aller dans la compétition », résume sa future rivale des Tricolor féminines à l’agence de presse Andes.

Les premiers matches seront forcément les plus durs pour ces nouvelles sélections, pourtant, c’est sûr, quelques unes accéderont au deuxième tour (les deux premières de chaque groupe et les quatre meilleures troisièmes se qualifient). Dans le groupe C notamment, puisque le Japon, tenant du titre rencontrera trois nouvelles (la Suisse, le Cameroun et l’Équateur). Avec une difficulté supplémentaire à ne pas négliger : le terrain. Beaucoup de ces équipes n’ont en effet pas l’habitude de s’exercer sur du synthétique.

 

 

 

Crédits photos : FIFA/ Getty images

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