Le foot français est-il en train de perdre son avance sur ses concurrents européens ?

Comme chaque mardi, la rédaction de Foot d’Elles vous propose un nouveau débat. Le foot féminin français continue de se développer, mais certains pays voisins semblent rattraper le retard qu’ils avaient il y a quelques années. La France est-elle finalement moins performante en terme de développement ? Vous aussi donnez votre avis.

 

 

Alors que la Fédération Française de Football a récemment passé la barre des 100.000 licenciées, il semble pourtant que cette dernière ne joue pas toutes ses cartes dans le développement de la discipline. En avance sur certains pays voisins il y a peu, l’écart se ressert et devrait être de plus en plus court car d’autres fédérations européennes misent sur des plans de développement solides et des idées sur lesquelles la France ne s’est pas encore appuyée. Finalement, la troisième nation du classement mondial FIFA devrait peut-être s’inspirer davantage de certaines de ses homologues d’Europe.

 

Plus de diffusions, plus de public…
Depuis plusieurs saisons, le football féminin français se fait une petite place dans les programmes télé, mais on sent bien que tous les moyens ne sont pas mis en œuvre pour que la discipline puisse être vue par le plus grand nombre. A l’heure où la France s’inscrit parmi les meilleures nations mondiales, et où le championnat de D1 semble progresser et se professionnaliser, on pourrait s’attendre à ce que la Fédération profite de ce statut pour augmenter l’audience et la diffusion de football féminin sur les chaines télévisées ou autres. Malheureusement, seul l’ensemble des matches de l’équipe de France est diffusé sur une chaîne gratuite (D17) et accessible à tous. Pour la D1 féminine, ce ne sont que quelques matches par-ci, par-là qui sont retransmis au cours de la saison, avec l’impossibilité de voir certaines équipes. On peut comprendre que certaines affiches ne soient pas spécialement « vendeuses » et que les diffuseurs préfèrent miser sur les chocs du championnat ou les matches à enjeu.

En revanche, la 3F qui possède une chaine de télé sur son site internet (FFF TV) ne pourrait-elle pas la mettre un peu plus à disposition du football féminin et de son développement ? Un peu à l’image de ce qui se fait en Allemagne, avec la diffusion en direct d’un ou deux matches du championnat féminin et de nombreux résumés, chaque week-end, via le site de la Deutscher Fussball-Bund. Pour rappel, à l’heure actuelle, les résumés des journées de D1 sont assez aléatoires en termes de qualité et de régularité. Le son de cloche est un peu identique en Suède, où la fédération propose aux supporters et amateurs de foot féminin de suivre l’ensemble des rencontres pour environ 18€ par mois. Enfin du côté de l’Espagne, la Liga a innové et satisfait ses fans avec la première diffusion d’un match de championnat (Atletico Madrid/Athletic Bilbao) sur le réseau social Facebook, le 28 mai dernier… Alors la France ne devrait-elle pas suivre ces exemples pour ouvrir de nouvelles portes au football féminin ?

 

Plus de sponsors
Si en France, la majeure partie des équipes s’appuient sur des sponsors régionaux et où chacun se débrouille pour récolter soi-même des fonds, d’autres pays ont su profiter de leur « notoriété » et de leurs bons résultats pour attirer des sponsors plus importants, et à grande échelle. En Allemagne, les équipes ont bien sûr des sponsors locaux elles aussi, mais c’est l’intégralité du championnat qui a connu un véritable élan au niveau du sponsoring grâce à la marque d’assurance Allianz. En effet, depuis que l’assureur a décidé d’investir sur un football féminin qui marche bien (1.2 millions d’euros par an, et 100 000 euros par club), la Frauen-Bundesliga s’est vue rebaptiser Allianz Frauen-Bundesliga. Une bonne publicité pour la marque mais aussi et surtout un budget conséquent encaissé par la fédération allemande et son championnat féminin.

Outre-Manche, l’engouement et le développement du football féminin a pris un virage décisif ces derniers mois. A l’aube de la saison 2016, l’entrepriise énergétique britannique SSE a décidé de réaliser un premier investissement significatif en s’emparant des droits de naming de la FA Cup féminine lors des quatre prochaines saisons. Pourtant jusque-là, la Fédération anglaise éprouvait quelques difficultés à séduire les sponsors sur son championnat féminin (en incluant la FAWSL dans un package couplé avec des offres sur la Premier League). Le retour sur investissement a déjà eu ses premiers effets lors de la finale de la Cup avec plus de 32 000 spectateurs à Wembley. A l’étranger, les marques et firmes ont compris qu’il fallait investir sur une discipline « bankable ». Grâce aussi à un travail fédéral et au niveau des clubs de plus en plus professionnels.

Enfin, en Espagne le naming commence à faire son chemin. Selon Marca, la société Iberdrola devrait investir entre 1.3 et 1.7 millions d’euros pour obtenir les droits de naming de la Liga femenina. Une première dans la péninsule ibérique oùa la Fédération entend bien faire de sa première division féminine un poste rentable. Il faudra sûrement attendre encore quelques années avant que la D1 féminine française connaisse le même type d’opérations. Avec l’arrivée de l’OM, Metz et Bordeaux la saison prochaine, la D1 aura plus « d’allure » pour les financeurs. Mais il ne faudra pas tropattendre  quand même, pour ne pas louper le bon wagon.

 

 

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