L’avenir de la D1 passe-t-il par la LFP ?

Régulièrement, la rédaction de Foot d’Elles vous propose un débat. Aujourd’hui, nous nous interrogeons sur le futur du football féminin. En progression nette depuis 2011 et le plan de féminisation de la FFF, et suite à l’arrivée récente de clubs professionnels en D1, l’élite nationale doit-elle rester à terme dans le giron de la 3F ? Vous aussi donnez votre avis.

 

 

 

Jean-Michel Aulas serait en réflexion sur le sujet. Le président de l’Olympique lyonnais envisagerait qu’à terme le football féminin national passe sous le pavillon de la Ligue professionnelle de football (LFP) qui gère aujourd’hui les compétitions professionnelles masculines à l’exception de la Coupe de France.

Vers une gestion mixte ?

Depuis quelques années, le football féminin se professionnalise et ce n’est probablement que le début en vue de la Coupe du monde 2019. La FFF connaîtra certainement des difficultés à conserver la D1 et la D2 au sein du secteur « football amateur ». Si un jour, un accord est signé qui permet à la LFP de récupérer la gestion des compétitions nationales D1 et D2, cela offrira une soupape aux services de la FFF dédiés aujourd’hui au football féminin. Ils n’auront plus à concocter les calendriers, s’occuper des réglements, de la logistique, de la communication ou encore de la commercialisation du championnat (avec des possibilités d’offres couplées masculin/féminin). On pourrait aussi voir un système hybride où les deux entités se partageraient la gérance de la discipline pour des raisons pratiques mais aussi parce que Noël le Graët aurait aussi du mal à laisser partir un des chevaux de bataille.
Le jour où le football féminin passe sous le giron de la Ligue, l’ensemble des joueuses auront donc le même statut que leurs homologues masculins auprès de l’UNFP par exemple, même si aujourd’hui elles peuvent y adhérer. Des représentants de la commission féminine du syndicat ont d’ailleurs multiplié ces dernières semaines les rencontres avec des joueuses de Guingamp, Saint-Etienne, Montpellier ou encore du Paris Saint-Germain. Signe que le syndicat de l’instance professionnelle soutient le foot féminin.

 
Des leviers sont exploitables

Passer dans le système professionnel aurait un impact sur l’aspect commercial du football féminin national et particulièrement la D1. Puisque un championnat professionnel serait plus attractif et donc commercialisable à plus grande échelle. Aujourd’hui, le championnat de France ne possède pas de sponsor pincipal par le principe du naming à l’inverse d’autres championnats européens. Comme c’est le cas en Angleterre où Continental s’est engagé financièrement sur la « Coupe de la Ligue » qui se nomme désormais la « Continental Tyres Cup ». Idem pour la Cup dont s’est emparée l’entreprise énergétique SSE pour les quatre prochaines saisons. En Allemagne, le sponsor principal se nomme Allianz. Grâce à son engagement dans la compétition, chaque club de Frauen-Bundesliga reçoit chaque saison 100 000 euros. Des exemples européens où l’élite nationale féminine n’est pas géré par une structure professionnelle. Cela prouve qu’un championnat dont les clubs sont plus structurés, avec un niveau plus homogène peut attirer les investisseurs et donc avoir des retombées financières directes sur les clubs. Pour l’instant, ce n’est pas le cas de la D1.

 

Pour négocier à la hausse avec les sponsors, il faut aussi avoir un produit de qualité. Si aujourd’hui, un certain nombre d’affiches de D1 sont diffusées par Eurosport ou France télévisions, de nombreuses rencongtres seront retransmises par des passionnés grâce à leurs propres moyens (streaming). Dans ce domaine, la Bundesliga a montré un bout du chemin en diffusant chaque week-end un match de championnat. Avoir un produit vidéo de qualité et homogène serait aussi un argument de visibilité pour les sponsors mais aussi le moyen d’attirer des médias.

Par les conventions passées entre la Fédération française de football et la Ligue, « conformément aux articles 32.8 des statuts de la FFF et 37 des statuts de la LFP, la LFP s’engage à verser chaque saison à la FFF une contribution financière unique en faveur du football amateur qui sera calculée à hauteur de 2,5% de l’assiette constituée des droits d’exploitation audiovisuelle négociés par la LFP […] et des recettes de la LFP sur les paris sportifs. Cette contribution ne pourra être inférieure à un minimum garanti fixé à 14.260.000 € ». Mais cette dotation est ensuite répartie à l’ensemble du football amateur dont dépend actuellement le football féminin. La répartition de cette enveloppe pourrait être repensée. Dans un reportage récent de Canal + pour l’émission 19h30 Sport, Marie-Christine Terroni, présidente de Juvisy, appelait de ses vœux à ce que 1% des droits télévisés contractés pour la Ligue 1 soient reversés au football féminin. Pour développer la base de la pyramide, il faut très souvent offrir un maximum de possibilités à la vitrine afin qu’elle soit le plus attrayante possible. Le travail a porté ses fruits avec l’équipe de France, les pistes existent pour la D1 avant un passage complet éventuel sous la responsabilité de la LFP. 

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