L’Angleterre, future place forte

En l’espace de six ans, le football anglais a beaucoup évolué. Les clubs de FAWSL sont désormais tous professionnels, dépendent pour certains de clubs masculins aux moyens financiers importants, et les performances de l’équipe nationale sont en pleine progression. Arrêt sur image d’un championnat destiné à devenir la future place forte du football féminin européen.

 

 

 

« Des moyens financiers plus importants permettent au moins de garantir la présence de joueuses talentueuses et un staff plus étoffé », déclara il y a quelques jours à la BBC Pedro Martinez Losa, le manager des Ladies d’Arsenal.

Si pendant longtemps, l’Angleterre n’a pas mis son énergie sur le football féminin, depuis quelques temps et la fin des années 2000, les poids lourds de l’Outre-Manche ont décidé d’enclencher la marche en avant. Pour sa sixième saison, la FAWSL amorce une croissance exponentielle. Tous les clubs de la première division sont désormais professionnels, les staffs techniques sont élargis et les joueuses bénéficient des mêmes conditions d’entraînement que leurs homologues masculins (et ce jusqu’en Division 3 pour West Ham par exemple). Des vestiaires dédiés ont également été construits à Arsenal et City.

Marketing et développement progressif

Pour pouvoir accéder à cette ligue, les clubs doivent désormais prouver leur solidité financière, ainsi que leur acttractivité : sur 2016, un club de SWL 1 doit accueillir au minimum 350 spectateurs par match (400 en 2017). La saison passée, pour la première fois, la barre des 1 000 spectateurs de moyenne a été franchie (1076, soit 48% d’augmentation par rapport à 2014). Ancienne joueuse de la VGA Saint-Maur, Cindy Ferreira est partie poursuivre ses études en Angleterre cette année et a évolué sous les couleurs de West Ham (D3, équivalent de la DH française). L’engouement populaire, elle connait : « Le foot féminin est en train de prendre de l’ampleur ici. Quand on a joué au stade des pros (Upton Park) cette saison, il y avait 2000 à 3000 personnes pour un match de championnat contre Tottenham. Cela restera mon meilleur souvenir avec cette ambiance de folie ».

Un salary cap (20 000 £ par mois maximum a d’abord été mis en place, désormais le salary cap est égal à 40% de l’operating budget) a également été mis en place. Cela permet d’obtenir une croissance progressive et de ne pas partir dans des sphères financières exagérées. A l’image de ce que l’on peut voir à l’heure actuelle en Premier League. La saison passée, le million d’euros de budget aurait été franchi pour le trio de tête. Le point négatif de ces investissements massifs de la part des poids lourds ? Certains clubs historiques ont du céder sportivement et ont été relégués, comme Fulham ou Doncaster Rovers Belles. Ce qui arrivera très certainement aussi le jour où les clubs professionnels français prendront tous le partie du football féminin et de la D1, les clubs historiques seront certainement abonnés à l’étage inférieur.

Un rayonnement puissant

Avec la naissance de ce championnat, l’ambition de la fédération anglaise, qui a investi 3 millions de livres sur trois ans, était de posséder une ligue compétitive et commercialement attractive. Car c’est « la base d’un championnat qui sera suivi par un nombre de supporteurs important centrés sur certaines joueuses stars au sein de clubs qui peuvent construire des projets solides », dit-on à la Fédération. Cela s’est rapidement matérialisé avec l’apparition des sponsors sur les compétitions. Depuis 2012, par exemple, Continental est un partenaire majeur (notamment de la Coupe devenue la « Continental Tyres Cup »). Un attrait qui a augmenté depuis la troisième place de l’Angleterre à la Coupe du monde au Canada.
Un autre élément qui montre le développement du football féminin Outre-Manche et son rayonnement : les réseaux sociaux. Sur Twitter, le compte Arsenal Ladies possède 140 000 followers, celui de Chelsea 94 000. Sur Facebook, c’est impressionnant : la page d’Arsenal compte 4,67 millions de « likes », soit autant que la page officielle de l’Olympique de Marseille. A côté, les 219 000 personnes qui suivent la page du PSG féminin font bien peu nombreuses. Des chiffres qui s’expliquent par l’interconnexion mise en place au sein des clubs anglais entre l’équipe masculine et la section féminine et donc qui prouve que les fans du foot masculin se mettent à la FAWSL. Une passerelle qui ne se voit pas vraiment en France. Et en 2018, il y aura une remise en cause des franchises, et certains gros clubs auront accès directement à l’élite comme Manchester United. Nul doute qu’un club de ce calibre attirera des fans.

 
Future place forte de l’Europe ?

Si au niveau palmarès, Arsenal semble, pour l’instant, le seul poids lourd du royaume avec treize coupes nationales et une Ligue des champions, et que ce développement ultra rapide ne se voit pas encore sur la scène européenne notamment, nul doute que dans les années à venir, il faudra compter sur les clubs anglais pour se frayer un chemin jusqu’à la finale et contester l’hégémonie franco-allemande. Sur le plan national, désormais, 70% des joueuses de la sélection anglaise évoluent sous les couleurs de ces grands d’Angleterre. Une nation qui a décroché la médaille de bronze au dernier Mondial et qui s’est hissé à la 4e place mondiale.

Grâce à leur puissance financière, fournie par la structure profesionnelle, des Manchester City, Arsenal ou Chelsea attirent désormais des joueuses de rénommée internationale et talentueuses. Durant l’intersaion, Asisat Oshoala et Fara Williams ont rejoint les Gunners. Kosovare Asllani (PSG) a débarqué à Man City. Ji So-yun fait les beaux jours de Chelsea depuis 2014. Et ce n’est probablement que le début.

 

 

 

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