JO : Sundhage/Neid, duel de légendes

Suède et Allemagne. Deux nations dirigées par des femmes au CV long comme le bras, qui ont remporté plusieurs titres à la tête de sélections après avoir connu une grande carrière de joueuse. Une finale sous forme de revanche également pour Pia Sundhage et Silvia Neid, décriées dans leur pays.

 

 

Vendredi à 22h30, la finale du tournoi olympique verra s’affronter deux équipes européennes, la Suède et l’Allemagne, un stade qu’elles n’avaient jamais atteint auparavant. Plus qu’une finale entre deux nations historiques du football féminin européen et mondial, il s’agit là également d’un duel entre deux sélectionneuses, la Suédoise Pia Sundhage (56 ans), et l’Allemande Silvia Neid (52 ans), qui ont en commun leur carrière de joueuse accomplie et un palmarès remplie à la tête d’une sélection nationale. Vendredi, deux légendes du football féminin vont s’affronter une nouvelle fois… de leur banc respectif.

 

Des joueuses de grand talent

Comme joueuses, Pia Sundhage et Silvia Neid ont toutes les deux joué dans leur pays, où elles ont remporté plusieurs fois le championnat. A l’échelle internationale, elles font partie des joueuses qui ont marqué l’histoire de leur sélection. Sundhage a débuté en sélection à 15 ans, en 1975. A son palmarès, le seul titre remporté par la Suède, l’Euro 1984. Avant Hannah Ljungberg et Lotta Schelin, elle était la meilleure buteuse de la sélection avec Lena Videkull (71 buts). Attaquante qui a ensuite reculé sur le terrain, elle a totalisé 146 sélections avec la Suède. Silvia Neid a elle remporté  deux Euros supplémentaires (1989, 1991, 1995). Elle a débuté en sélection en 1982 (Allemagne de l’Ouest), à 18 ans, et totalisé 111 sélections (48 buts). En Coupe du monde, le meilleur résultat de Sundhage est une troisième place en 1991, celui de Neid une finale en 1995. Elles ont toutes les deux pris leur retraite internationale en 1996.

Ces deux joueuses offensives se sont logiquement croisées avec leur sélection respective, mais finalement assez peu dans les grandes compétitions. Il faut dire qu’en prenant leur retraite en 1996, elles n’ont participé qu’à deux Coupes du monde et une édition -la première- des Jeux olympiques. Si la Suède et l’Allemagne n’ont pas croisé le fer à Atlanta, elles se sont en revanche affrontées en 1991, pour une victoire suédoise 4-0 synonyme de podium mondial, avec un but de Pia Sundhage (Silvia Neid n’était pas entrée en jeu). Rebelote quatre ans plus tard, en poule cette fois-ci. La Suède l’avait de nouveau emporté (3-2) avec un but de Sundhage, mais c’est l’Allemagne qui avait atteint la finale. Elles s’étaient également affrontées quelques mois auparavant, en finale de l’Euro 1995. L’Allemagne l’avait emporté (3-2). Les deux ont marqué l’histoire de leur sélection avant de débuter leur carrière d’entraineure. 

 

Des sélectionneuses multi-titrées

Dès la fin de sa carrière internationale en 1996, Silvia Neid est devenue l’adjointe de Tina Theune, sélectionneuse de l’équipe d’Allemagne, et également coach des moins de 19 ans avec un titre mondial en 2004. Jusqu’en 2005, date à laquelle elle a pris les rênes de l’équipe, elle avait remporté trois Euros, une Coupe du monde et une médaille olympique. Depuis 2005, alors que la finale olympique est le dernier match de sa carrière à la tête de la sélection allemande, Neid a continué à étoffer son palmarès avec deux Euros, en 2009 et 2013, une Coupe du monde, en 2007, et une médaille de bronze olympique en 2008. La finale olympique contre la Suède, c’est donc la possibilité pour Neid d’entrer définitivement dans l’histoire en devenant la première à remporter Euro, Mondial et Jeux olympiques à la tête d’une sélection.

Pia Sundhage de son côté avait déjà commencé à entrainer avant la fin de sa carrière internationale, avec un rôle de joueuse/coach à Hammarby. Elle a été adjointe dans différents clubs en Suède puis aux Etats-Unis, avant de prendre la tête des Boston Breakers aux Etats-Unis (titre de championne à la clé), Kolbotn en Norvège puis Örebro en Suède. En 2007, elle était l’adjointe de Marika Domanski-Lyfors nommée à la tête de la sélection chinoise qui a atteint les quarts de finale de la Coupe du monde avant d’arrêter suite aux agissements chinois pendant la compétition disputée à domicile. Fin 2007, elle est nommée à la tête de la sélection des Etats-Unis. Une sélection avec laquelle elle laquelle elle a remporté les deux derniers titres olympiques. Elle peut donc elle aussi écrire l’histoire en obtenant un troisième titre olympique, avec deux équipes nationales qui plus est car elle a pris début 2013 la tête de la sélection suédoise.

 

Quelle que soit l’équipe qui remportera la finale vendredi, elle entrera dans l’histoire avec un premier titre olympique. Pour Silvia Neid et Pia Sundhage, cette rencontre sera également l’occasion d’entrer encore un peu plus dans l’histoire. Décriées pour les performances de l’Allemagne et de la Suède de façon générale et encore plus depuis le début de la compétition olympique -les deux équipes ont déçu en poules-, ces deux légendes du football féminin auront réussi à amener leur équipe jusqu’en finale, ce qui ne semblait pas gagné il y a une semaine.

 

 

 

Le tête à tête

Depuis 2008, Pia Sundhage et Silvia Neid se sont rencontrées à dix reprises, pour un bilan équilibré quatre victoires partout. Cinq rencontres ont eu lieu lorsque Sundhage était à la tête de la sélection américaine, pour trois victoires pour la Suédoise, et deux matches nuls. Depuis 2013 et les débuts de Sundhage à la tête de la Suède, elles se sont de nouveau affrontées à cinq reprises. A l’exception du premier match lors du tournoi de l’Algarve remporté par la Suède, c’est un sans-faute pour l’Allemagne. Surtout, et c’est peut-être là le plus important, l’Allemagne a remporté les deux matches couperets disputés dans une grande compétition depuis que Sundhage a rejoint son pays natal : en demi-finale lors de l’Euro 2013 (1-0), et en huitième de finale de la dernière Coupe du Monde (4-1).

 

 

 

Crédit photo : Zetbo/ framba.de, uefa

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