Afrique du Sud
L’Afrique du Sud n’a inscrit aucun but et terminé en dernière position du groupe E avec un point au compteur, obtenu lors de la dernière journée face à un Brésil remanié. A priori pas de quoi sauter au plafond, et pourtant… les motifs de satisfaction sont nombreux pour la 53e nation mondiale qui participait à sa deuxième grande compétition internationale après les Jeux de Londres en 2012. La première est qu’encore une fois, elle a réussi à obtenir un point, ce qui, avec des équipes telles que le Brésil, la Suède et la Chine, n’était pas forcément acquis d’avance, et cela même s’il a été acquis face à une équipe du Brésil remaniée qui a vendangé.
La deuxième surtout est le niveau de jeu affiché. L’équipe, reprise en mains par la Néerlandaise Vera Pauw début 2014, s’appuie sur une base défensive solide, autour de la capitaine Janine Van Wyk. Une défense qui n’a cédé qu’à trois reprises, ce qui la place dans le top 6 des poules. Pourtant, l’idée n’est pas d’être recroquevillé dans sa moitié de terrain, loin de là. Les Banyana Banyana ont produit du jeu dès que possible, avec un jeu de passe intéressant et une belle capacité à se projeter vite vers l’avant. Elles peuvent d’ailleurs regretter leur compteur but resté bloqué à 0, parce qu’elles ont eu les occasions à chaque match. Il manquait peut-être juste le savoir-faire d’une Portia Modise devant pour viser plus haut.
Brésil
Si le troisième match -sans enjeu- était un rappel que le Brésil peut rapidement passer du génie à l’ordinaire, les deux premières rencontres ont enchanté que ce soit le public ou les téléspectateurs. La Chine et la Suède, certes pas au top de leur forme, n’ont pas fait le poids, et la Seleção a complètement dominé son sujet dans le sillage d’une Marta plus populaire jamais. Le trio Marta/Cristiane/Formiga est de retour au plus haut niveau, et accompagné d’une équipe solide à tous les postes. Après les échecs 2004 et 2008 (finale), serait-ce la bonne année pour ce trio de génie qui ne devrait plus faire long feu, à domicile qui plus est ? On ne peut que leur souhaiter, mais il faudra commencer par retrouver le football des deux premiers matches face à l’Australie en quart.
Canada
Il s’agit un peu d’une surprise, dans la mesure où l’équipe sortait d’un Mondial à domicile pas vraiment réussi. L’équipe semble avoir retrouvé l’élan qui l’avait portée jusqu’au bronze il y a quatre ans, et cette fois-ci, le mélange entre les jeunes et les joueuses d’expérience est au point. Depuis le Mondial, plusieurs jeunes ont pris une autre dimension (Lawrence, Beckie, Zadorsky, Fleming) et donné un autre relief à l’équipe, alors que les patronnes Matheson, Sinclair, et Tancredi, comme on a pu le voir contre l’Allemagne, sont en forme. Seule équipe avec trois victoires en trois matches en ce début de tournoi, avec comme victimes l’Australie et l’Allemagne, elle s’avance vers les quarts et la France avec des certitudes.
Zimbabwe
C’était la nation la plus faible, et de très loin, engagée dans ces Jeux. Elle a logiquement perdu ses trois matches, encaissant six buts à deux reprises. Mais là n’est pas vraiment la question. A l’instar en quelque sorte de l’Afrique du Sud, que l’on attendait peut-être pas à ce niveau faute de visibilité au niveau international, le Zimbabwe a montré un visage conquérant, bagarreur, donnant toute sa valeur au surnom de l’équipe, les Mighty Warriors. Malgré les buts encaissés, la domination adverse, les joueuses de Shadrek Mlauzi n’ont jamais baissé les bras, réussissant à inscrire un but à chaque rencontre pour sa première grande compétition internationale. Des performances qui pourraient permettre au football féminin de prendre son envol, à confirmer dès la fin de l’année avec la CAN.
Elles ont fait le job
Les tenantes du titre états-uniennes ont géré le groupe, avec une première victoire solide face à la Nouvelle-Zélande, puis une victoire à l’expérience face à la France avant de laisser couler lors de la dernière rencontre face à la Colombie, bien aidée par Hope Solo. Première place du groupe et quart plus qu’abordable face à la Suède, pour l’instant tout va bien.
Il n’a manqué que l’efficacité à la France pour réaliser un sans-faute. On retiendra la très belle performance face à la Colombie, et le jeu proposé une grande partie du match face aux Etats-Unis. Dans un dernier match décisif pour la qualification, elle a su montrer solide et l’emporter nettement malgré une qualité de jeu qui avait bien baissé. Place à la revanche face au Canada désormais.
La Chine n’a pas fait forcément forte impression, mais elle a su obtenir sa qualification pour les quarts de finale en terminant deuxième de son groupe, a été la seule équipe à marquer deux buts à l’Afrique du Sud, et a semblé monté en puissance au fil des matches. Elle confirme en tout cas qu’il faut compter avec elle avant un quart de finale face à l’Allemagne.
Crédit photo : Alexandre Schneider