Jean-Michel Aulas : “L’intérêt du public passe par de bons résultats avec l’équipe nationale”

Quelques jours après la qualification de l’OL pour les demi-finales de la Ligue des Champions, le Président lyonnais, élu au conseil d’administration de la FFF, nous parle des perspectives de développement de la discipline et de son nouveau rôle à l’échelle nationale. Entretien.

 

 

Les derniers matches de Ligue des Champions ne font que confirmer l’engouement croissant du public pour le football féminin. Est-ce pour vous un vrai motif de satisfaction ?

J-M.A : << Treize mille supporters à Paris, quatorze mille à Lyon, il y a une vraie avancée. Je ne sais pas si le PSG avait octroyé beaucoup d’invitations, mais en tout cas, la politique prônée par l’Olympique Lyonnais pour son match face à Wolfsburg consistait à avoir une tarification peu chère et attrayante, mais tarification tout de même, donc c’est un record. Nous avons fait un peu plus de 100 000 € de billetterie, preuve que les choses évoluent. Les gens vont au stade parce qu’ils apprécient la qualité du jeu proposée. 

 

Quelles perspectives de développement restent-ils à parcourir ?

Je pense que l’intérêt du public pour la discipline passe d’abord par de bons résultats avec l’équipe nationale. Il faut que les Bleues parviennent à faire des performances lors des prochaines échéances (Euro 2017 et Coupe du Monde 2019). Pour le moment, même si nous détenons une bonne position au classement FIFA (troisième avec 2072 points derrière les États-Unis -2105- et l’Allemagne -2109-), nous n’arrivons pas à nous imposer dans les compétitions majeures. L’équipe de France doit remporter des titres afin d’attirer davantage de personnes.

 

Les clubs doivent-ils par ailleurs jouer le jeu ?

Indéniablement. Il y a, en France, plusieurs équipes qui investissent d’importants moyens dans une perspective de développement, et il faut donc s’appuyer sur elles pour faire connaître et rendre nos championnats attractifs. Je pense à Paris, Lyon, et Marseille notamment (Bordeaux étant encore trop loin malgré l’investissement de ses dirigeants). Montpellier possède une très bonne équipe également. C’est une formation qui compte d’excellentes joueuses au sein de son effectif. Il faudrait deux à trois équipes professionnelles supplémentaires qui investissent. Je pense notamment à Saint-Etienne qui n’est pas très loin, mais aussi à Guingamp et Juvisy. Des victoires de l’équipe de France, une première division attractive avec notamment des stars mondiales de la discipline, tout cela fera que les choses iront de l’avant. Je constate que, chez le jeune public, l’identification à ces “stars au féminin” est importante. Pour vous donner un exemple nous concernant, les jeunes filles viennent au stade, tout comme les supporters, pour voir Alex Morgan et Dzsenifer Marozsan (entre autres). Il y a un véritable engouement autour de ces grandes joueuses de football.

 

 

<< Un véritable engouement autour de ces grandes joueuses de football >>

 

 

Concernant votre nouveau rôle à la Fédération Française de Football à présent, pouvez-vous nous raconter comme cela s’est fait ?

Je suis élu au conseil d’administration et au comité exécutif de la FFF. Ce n’est pas moi qui vais assurer la fonction de Directeur Technique National, mais j’aurai pour objectif de le désigner. Actuellement, c’est François Blaquart qui est en poste et qui a terminé à la fin du mois de mars. J’aurai cette responsabilité de désigner une nouvelle personne. J’aurai un regard à la fois porté sur la DTN et sur Clairefontaine, ce qui est un sujet important. Le président élu Noël Le Graët voulait refaire une mandature en ayant un certain nombre de personnes autour de lui, connues pour leurs compétences mais aussi pour leur motivation. On m’a fait cette proposition qui m’a intéressé. Noël Le Graët savait que j’étais prêt à donner de mon temps et à m’investir dans le projet. Je vais intervenir sur le football amateur également. J’ai tout de suite accepté sa proposition.

 

La reconduction de Monsieur Le Graët est-elle selon vous importante pour le développement du football féminin ?

Tout à fait. Il est d’une part passionné, et d’autre part légitime. C’est un président de fédération qui veut absolument que l’équipe de France se mette à gagner des titres. Il connaît mon sentiment sur le développement du foot féminin. Ayant préparé, en lien avec la fédération, la candidature de la France pour la Coupe du Monde 2019, qui a abouti sur une victoire et une finale à Lyon au Parc OL, cela devenait complémentaire de m’occuper de la direction technique nationale, et de regarder aussi tout ce qui peut-être fait pour promouvoir la discipline. J’ai été ravi qu’il me demande cela, c’est une nouvelle aventure dans laquelle je vais pleinement m’investir. >>

 

Propos recueillis par Benjamin Roux

 

Crédits photos : olweb.fr – Stéphane Guillochon (Le Progrès)

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