Janine van Wyk (Af. du Sud) : « Faire de notre mieux et mettre en valeur nos talents »

Avec une qualification pour ses deuxièmes Jeux olympiques, l’Afrique du Sud semble déjà avoir atteint l’un de ses objectifs. Pour autant, cette équipe a-t-elle les moyens de surprendre encore pendant le tournoi ? Pour Foot d’Elles, Janine van Wyk, la capitaine des Banyana Banyana, nous éclaire sur la situation de l’équipe sud-africaine et ce vers quoi elle souhaite aller. Entretien.

 

 

Vous jouez pour l’équipe nationale sud-africaine depuis 2005. Comment le football féminin et votre équipe ont-ils évolué depuis ?

J.vW : « Le foot féminin a mondialement progressé alors bien sûr c’est aussi le cas en Afrique du Sud. Lorsque j’ai commencé à jouer, le football pratiqué par les femmes était très peu reconnu dans notre pays. Nous ne jouions que quelques matches internationaux et le nombre de licenciées était relativement faible. J’ai vu les choses changer de mes propres yeux et cette évolution est incroyable ! Il y a un plus grand intérêt pour le développement du football féminin, du niveau débutant au niveau supérieur, et le public est maintenant au courant de ce que réalise l’équipe nationale féminine. En revanche, il y a une chose dont nous avons encore désespérément besoin ici pour continuer notre développement : une ligue professionnelle. Pouvoir vivre grâce au sport que nous aimons et qui nous passionne serait un grand pas.

 

Votre équipe s’est qualifiée pour les Jeux olympiques de Rio alors que vous n’étiez pas dans la liste des favoris. Selon vous, qu’est-ce qui vous a permis d’arriver ici ?

– Cela a été un parcours difficile, aussi parce que peu croyait en nos chances de qualification. Nous sommes restées ensemble, et avons cru en nous. En parallèle, nous avons travaillé très dur pour atteindre cet objectif, et le fait d y parvenir a été complètement dingue. Ce sentiment est encore plus fort lorsque nous réalisons que nous avons battu la Guinée équatoriale, l’une des plus grosses nations africaines !

 

Vous allez participer aux Jeux olympiques pour la seconde fois. Quels souvenirs gardez-vous de l’édition de 2012 à Londres ?

– D’abord, je suis vraiment honorée de représenter mon pays pour ses deuxièmes Jeux olympiques ! Au plus profond de moi, je chéris chaque grand moment comme par exemple ma première expérience des Jeux, sans doute mon plus beau souvenir. C’est une expérience qu’un ou une athlète ne vit que rarement dans une vie. Mais pour avoir un souvenir « matériel » je dois essayer de récupérer un ballon de match des Jeux olympiques ! (Rires)

 

L’équipe a-t-elle progressé depuis ?

– Très certainement. Sans aucun doute même. La préparation que nous avons suivie pour les Jeux olympiques de Rio a été bien mieux structurée et bien meilleure que celle que nous avions faite avant Londres en 2012. Nous sommes plus organisées, plus expérimentées et aussi plus confiantes cette fois.

 

 

Qu’est-ce que Vera Pauw a apporté depuis son arrivée à la tête de la sélection en mars 2014 ?*

– Vera Pauw est probablement le meilleur entraineur que j’ai eu dans ma carrière de footballeuse jusque-là. Elle a changé tellement de choses depuis son arrivée parmi nous. Son professionnalisme, sa passion, son enthousiasme et son amour du jeu ont déteint sur les joueuses. Elle fait ressortir le meilleur de chacune d’entre nous, et est toujours positif sur tout ! Elle croit en nous plus que quiconque ne l’a jamais fait. Nous aimons l’avoir avec nous et je ne pense pas que cette équipe aurait accompli tant de choses si Vera n’avait pas apporté ses capacités et méthodes de coaching.

 

Quelles sont d’après vous les points forts de votre équipe ?

– Nous sommes une équipe avec l’objectif commun de vouloir changer la perspective du football féminin dans notre pays. Lorsque nous marchons sur le terrain du match, nous travaillons vraiment ensemble pour former une unité. C’est très difficile de nous faire rompre et baisser la tête. Je pense que c’est une qualité que toutes les équipes n’ont pas, ou en tout cas, pas de façon si prononcée.

 

Que pensez-vous du Brésil, de la Chine et de la Suède qui seront vos adversaires dans le groupe E ?

– Nous savons que cela va être très difficile d’entrée. Nous avions joué contre la Suède pour le match d’ouverture des Jeux olympiques à Londres, et nous nous étions inclinées 4 buts à 1. Nous savons que c’est une équipe de qualité, parmi les meilleures d’Europe. Nous n’avons pas joué contre la Chine précédemment, mais nous savons que c’est aussi une équipe solide et bonne techniquement. Enfin, le Brésil c’est le Brésil… Le pays hôte, est une nation qui aime et vit pour le football. Jouer chez eux leur donnera forcément une force supplémentaire. Pour nous, il sera question de prendre les matches les uns après les autres et de faire de notre mieux. Nous verrons ensuite où nos performances peuvent nous emmener.

 

Enfin, quels sont vos objectifs collectifs et personnels pour cette compétition ?

– Nous voulons simplement faire du mieux possible, laisser une marque pour que le monde voit de quoi les joueuses d’Afrique du Sud sont capables, et mettre en valeur nos talents. Nous espérons que cela puisse nous faire connaître davantage et nous ouvrir des portes pour des contrats à l’étranger. Mais bien sûr l’essentiel est d’aller le plus loin possible dans le tournoi ».

 

 

 

* Vera Pauw a joué pour les Pays-Bas entre 1983 et 1998 (89 sélections, 2 buts), avant de devenir sélectionneure pour différentes équipes nationales : l’Ecosse (1998-2004), les Pays-Bas (2004-2010), la Russie (2011-2014) et l’Afrique du Sud depuis mars 2014.

 

 

 

Crédit photos : safa.net

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