Gérard Prêcheur : « Content d’avoir pris trois buts »

Au lendemain de la victoire contre Zürich, nous avons rencontré l’entraîneur rhodanien dans le splendide complexe de l’hôtel Valaisia, résidence de l’équipe lyonnaise durant la Valais Cup. C’est un Gérard Prêcheur plutôt serein et décontracté que nous avons rencontré à la veille de la grande finale face au Bayern Munich. Entretien.

 

 

Tout d’abord, pouvez-vous nous faire un point sur l’absence de Sarah Bouhaddi, votre habituelle gardienne titulaire ?

G.P : « Je suis content que l’opération se soit bien déroulée. Cependant, nous ne la retrouverons pas avant le mois de janvier, et il faut que l’on trouve des solutions. Nous devons gérer son absence, ce qui est une grande problématique car c’est une gardienne de qualité. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, et je suis très content que cela offre la possibilité à Méline Gérard d’être titulaire. Je sais qu’elle a les capacités pour s’imposer durablement. En ce qui concerne notre deuxième gardienne, c’est une joueuse U19. Elle est très forte mais, comme ses jeunes coéquipières, elle reconnaît qu’il y a trois mondes entre le championnat U19 et la D1. Je pense qu’elle n’a pas encore la maturité internationale pour occuper ce poste de numéro deux, donc nous sommes actuellement en train de chercher une autre gardienne. Nous devrions recruter avant l’entame du championnat.

 

Un mot sur la performance face à Zürich, et cette victoire 9-3 qui vous permet d’assurer votre qualification pour la finale de la Valais Cup ?

– Tout d’abord, je pense qu’il était intéressant de pouvoir sommer l’intégration des nouvelles joueuses au sein de notre collectif. Je voulais voir comment elles allaient adhérer à nos orientations de jeu. Il y avait donc l’intégralité de nos recrues sur ce match, avec plusieurs jeunes joueuses U19. Je tenais à me rendre compte des capacités d’un effectif qui a connu de nombreux changements en son sein cet été. En ce qui concerne l’attaque, cela a été très satisfaisant. Au-delà des neuf buts marqués, je retiendrai essentiellement notre première mi-temps, qui a été de bonne qualité d’un point de vue collectif.

 

Y a-t-il eu des manques défensivement ?

– Nous ne sommes pas habitués à prendre autant de buts dans un seul match, donc je pense que nous n’avons pas été totalement satisfaisants dans ce domaine. Il y a encore des choses à travailler. Je suis bien content que l’on ait pris trois buts ! Je vais vous expliquer pourquoi. Après la rencontre, j’étais forcément déçu d’avoir concédé ce nombre de buts. Cependant, je pense que les joueuses vont se rendre compte que les consignes que je donne sont importantes pour gagner un match. Nous sommes une équipe qui attaque beaucoup, mais tout le monde doit se plier à la règle afin de faire les efforts défensifs nécessaires. Cela n’a pas toujours été le cas hier. Ce match illustre très bien le fait que nous pouvons constamment être mis en difficultés, si nous n’y sommes pas habitués. 

 

Le mélange des anciennes joueuses et des recrues est-il en train de prendre à l’heure actuelle ?

– En effet, je pense que la copie rendue par les recrues est intéressante. Nous sommes parvenues, avec notre effectif, à déstabiliser une belle équipe de Zürich qui est, et je le rappelle, le champion de Suisse en titre. En ayant effectué un important turn-over au sein du groupe, je suis satisfait d’être parvenu à embêter cette formation.

 

Les recrues sont-elles prêtes à débuter cette nouvelle saison ?

– Avant le match, j’avais mis une grande pression sur les nouvelles joueuses, parce que j’étais moyennement satisfait des prestations réalisées lors des deux rencontres de préparation (face à Shanghai et Nîmes, ndlr). Elles avaient pour objectif de montrer leurs qualités, ce qui a plutôt été le cas pour la plupart d’entre elles. 

 

 

<< Une grande pression sur les nouvelles joueuses >>

 

 

Plus généralement, quel regard portez-vous sur la préparation effectuée par votre équipe cet été ?

– Nous avons eu des matches amicaux face à de bonnes équipes, et ce tournoi arrive parfaitement, dans la continuité. Nous sommes partis en Suisse après une bonne période de préparation à Lyon. Les conditions n’étaient pas évidentes, et les organismes ont plutôt bien résisté. Concernant cette Valais Cup, je trouve intéressant le fait de programmer des matches à la suite d’une période d’entraînement. Je me souviens de longues périodes de préparation durant lesquelles aucun match n’était programmé. Aujourd’hui, nous travaillons quotidiennement, et dans de bonnes conditions. Ce tournoi a une connotation un peu plus forte sur le plan compétitif, et cela permet de donner un caractère officiel par rapport aux autres rencontres de préparation. Je pense que c’est une bonne chose, nous sommes dans une évolution intéressante. 

 

Qu’y a-t-il d’important dans le fait de prendre de l’altitude pour préparer votre saison ?

– Cette Valais Cup présente plusieurs avantages, et a une double vertu. Premièrement, je pense que c’est bien de sortir de Lyon pour se préparer, c’est très important car cela offre un nouveau cadre à notre groupe. L’intégration des nouvelles joueuses et la cohésion du groupe sont deux aspects fondamentaux. A Crans-Montana, nous résidons dans un endroit exceptionnel, et avons également la chance d’avoir des infrastructures de qualité à notre disposition. Le second aspect, qui est pour moi prépondérant, réside dans le fait que ce tournoi débouche sur deux matches. Je ne pense pas que l’on puisse espérer mieux comme stage de présaison, c’est tout simplement idéal. 

 

Quel est votre sentiment à la veille de disputer une finale face au Bayern Munich ?

– Je suis très satisfait, car je n’ai pour l’instant que peu d’expérience des matches internationaux avec l’Olympique Lyonnais, notamment du fait de notre élimination précoce en Ligue des Champions la saison dernière. Je suis content de pouvoir rencontrer un club allemand, qui plus est le champion d’Allemagne, c’est une belle référence. Cela va me permettre de situer notre jeu par rapport à un adversaire de ce niveau ».

 

 

 

Propos recueillis par Benjamin Roux, à Crans-Montana.

Photos : Jean-Michel Chatelot.

 

blender bitcoin bitcoin mixer bitcoin blender blender io cryptomixer