G.Eyquem : « On va jouer pour gagner »

Avant le match décisif contre les Pays-Bas lors de la troisième journée du Tour Elite demain soir, le sélectionneur de l’équipe de France U19 Gilles Eyquem a accepté de nous rencontrer pour discuter du début du tournoi et du prochain adversaire des Bleuettes.

 

 

 

 

« Deux matches, deux victoires, le contrat est rempli. Qu’avez-vous aimé, et moins aimé lors de ces deux premiers matches ? 

– J’ai aimé les victoires (rires). Après, je suis un petit peu déçu du contenu qui peut s’expliquer par le fait qu’on n’a pas eu beaucoup de rassemblements ensemble, qu’on a un effectif malgré tout qui manque de repères de haut niveau. C’est la première fois qu’on a autant de joueuses qui évoluent en championnat U19, et quand on connait notre compétition U19, à part la deuxième phase qui peut être sympa, c’est quand même loin du niveau international. 

 

C’est offensivement surtout, que l’équipe manque d’expérience ? 

– Par rapport aux années précédentes, on manque d’expérience et de vécu même s’il y a Emelyne (Laurent) avec son départ à Bordeaux qui lui a fait du bien je pense. Mais c’est toujours pareil, les filles qui jouent en D1 jouent dans des équipes en difficulté, que ce soit le FC Metz, les Girondins de Bordeaux, à part Cindy (Caputo) à Marseille ou Mylène (Chavas) dans les buts à Saint-Etienne, ou même Soyaux (Julie Thibaud), pas forcément des équipes de haut de tableau. Avant, on avait quand même des filles qui jouaient en D1 dans des clubs de haut de tableau. Cela peut s’expliquer aussi comme cela. 

 

La présence de Marie-Antoinette Katoto (blessée) aurait-elle changé quelque chose devant à votre avis ?

– Oui, forcément. C’est une joueuse exceptionnelle. Chloé Piérel montre beaucoup de qualité, mais c’est encore une joueuse à l’état brut. C’est une joueuse intéressante parce qu’elle est à l’écoute, elle a envie de progresser, elle est joyeuse, elle est généreuse, elle a un beau profil athlétique. Je pense que ça peut être une future bonne joueuse aussi, même très bonne. 

 

Après les deux premiers matches, vous êtes directement parti voir l’autre match du groupe, et notamment les Pays-Bas. Qu’en avez-vous pensé ?

– En fait, surtout les Slovènes le premier match. L’intérêt était de les découvrir, parce qu’on ne les connaissait pas du tout. Elles avaient été placées au-dessus du Portugal par rapport aux résultats du premier tour. Enfin, on me l’a vendu comme ça, et puis bon, c’est quand même l’équipe la plus faible. Les Pays-Bas, on les avait déjà vus à La Manga le mois dernier puisqu’on était ensemble. J’avais vu deux ou trois matches, j’ai retrouvé la même équipe ici. Elles jouaient différemment, et ça m’avait surpris par rapport à ce que je connaissais des Pays-Bas, des générations précédentes où ça jouait avec beaucoup de débordements. À La Manga elles avaient basé leur jeu sur du travail derrière et du jeu long par-dessus la défense pour Joëlle Smits notamment, qui a montré de grosses qualités. Elle fait mature (elle est U17 ndlr), même si elle a manqué pas mal d’occasions contre le Portugal. Elle se déplace bien, elle est toujours à la limite du hors-jeu… c’est une bonne joueuse. 

 

Les Pays-Bas ont des ailières moins rapides que d’habitude ?

– Ils avaient Ashleigh Weerden, qui est blessée. Elle s’est blessée contre le Portugal et elle est repartie. On ne va pas s’en plaindre (sourire), c’est une superbe joueuse, elle avait déjà joué en Slovaquie (lors de l’Euro 2016 remporté par la France ndlr), plutôt derrière, et ils profitaient de sa vitesse sur les côtés, c’était intéressant. Mais effectivement, les autres ailières, c’est un peu moins percutant que ce que l’on a pu voir en Slovaquie. C’est peut-être pour ça aussi qu’ils avaient cette nouvelle possibilité tactique avec la défenseure centrale axe gauche (Vera ten Westeneind) qui a un très bon pied et qui joue plus long et bien par-dessus, pour Joëlle Smits. 

 

À quel genre de match vous attendez-vous demain ?

– Hormis l’absence de l’ailière gauche Ashleigh Weerden, et de la capitaine Nurija van Schoonhoven, qui a écopé de deux cartons jaunes et sera suspendue, je pense quand même qu’ils doivent nous craindre, on a des joueuses capables de tout avec entre autres Emelyne Laurent qui a du feu dans les pieds, qui va vite, qui peut percuter, puis on a Sana (Daoudi) qui anime bien au milieu, qui a montré des choses intéressantes même si c’était la Slovénie. On a quand même des atouts, ils peuvent être inquiets. Bon après, l’avantage pour les Pays-Bas c’est qu’elles peuvent jouer le match nul, ça leur suffit pour se qualifier, ce n’est pas négligeable. Je ne sais pas si elles sont en capacité de nous attendre et de contrer, on verra bien. Nous, on sait ce qu’il faut. On va chercher à gagner avant tout, pour être sûr de passer, après il y aura toujours la possibilité d’une deuxième place*. J’ai eu une mauvaise expérience en 2014 face à la Suède**, donc on va bien regarder et étudier tout ça ce soir. Bon après, jouer le nul… on va jouer pour gagner. »

 

 

 

* Les Tours Elite ne prenant fin qu’en juin, il faudra sortir la calculette et se montrer patient en cas de défaite demain -voire de match nul. Mais la bonne nouvelle de la journée, ce sont les défaites de la Norvège et de la Suède (à égalité avec quatre points avant la troisième journée) dans le groupe 5, offrant finalement la qualification à l’Italie et en supprimant un éventuel concurrent très sérieux pour le ticket de meilleur second (la Norvège ne compte qu’un point au classement spécifique).

** Après le titre éuropéen en 2013, les Bleuettes n’étaient pas parvenues à se qualifier pour l’Euro en 2014 avec une défaite coûteuse dans les derniers instants de leur troisième match face à la Suède (but de Stina Blackstenius à la 88e) lors du Tour Elite.

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