France-Espagne : Les Bleues enchaînent et rassurent

L’équipe de France s’est imposée (3-1) face à l’Espagne, lundi, au terme d’une prestation collective plutôt aboutie. Méline Gérard a montré que l’on pouvait compter sur elle dans les buts, et Amandine Henry a également convaincu dans son rôle de capitaine. Les Bleues ont le sourire.

 

 

 

 

Tout ne fut pas parfait, et on peut dire qu’avec plus de réussite et d’application dans le dernier geste côté espagnol, l’analyse de la rencontre ne serait peut-être pas la même aujourd’hui, mais toujours est-il qu’au sortir de ce deuxième match des Bleues sous la direction de Corinne Diacre (3-1), les supporters sont un peu plus rassurés. Après sa courte victoire (1-0) méritée face au Chili, l’équipe de France retrouvait le terrain face à une opposition plus coriace qu’elle ne l’avait été à Caen. La première sortie des Bleues en avaient laissé quelques-uns sur leur faim. Plus que le résultat, il incombait donc à Eugénie Le Sommer et Co de convaincre également par la manière, et c’est au stade de l’épopée à Calais que les Françaises poursuivaient la leur ce lundi. En inscrivant pour la première fois depuis 6 matches plus d’un but en 90 minutes, elles ont continué leur montée en puissance.

 

Méline Gerard a fait le travail

« J’ai trouvé que c’était mieux que vendredi. L’équipe était plus équilibrée et peut-être un peu plus expérimentée que face au Chili. Elles avaient déjà joué ensemble pour la plupart donc on ressentait un peu plus d’automatismes », analyse avec satisfaction Sandrine Dusang. Convaincue par les 7 changements dans la composition de départ effectués par Corinne Diacre (titularisation de Méline Gérard dans les cages, et d’Ouleye Sarr à la pointe de l’attaque notamment), l’ancienne joueuse de Juvisy rappelle toutefois que les tricolores ont vécu une entrée en matière délicate : « En début de match, elles se sont un peu faites surprendre par les Espagnoles, qui venaient mettre la pression et récupérer le ballon assez haut. Elles ont manqué de précisions, avec du déchet dans les relances notamment. Par exemple, la passe en retrait de Marion Torrent, aurait vraiment pu profiter à Hermoso, et coûter cher aux Bleues », rappelle-t-elle en référence à la passe dangereuse de la Montpelliéraine vers sa gardienne à la 11e minute. Heureusement pour son équipe, Gérard, auteure d’une belle performance pour son premier match en bleu depuis mars, avait en effet suffisamment anticipé pour gêner l’attaquante du PSG, et ainsi garder son équipe à flot.

Mais la France a su s’en sortir sur une combinaison aussi insolite que retentissante, sur corner. L’objet de cette admiration qui a dépassé les frontières ce mardi ? Une véritable ronde formée par quelques joueuses à l’entrée de la surface, qui éclate au moment du centre, et qui a fonctionné par deux fois hier. D’abord sur le premier but, où la remise de Henry -capitaine du soir- au deuxième poteau pour Georges a été parfaite (1-0, 20e), puis sur le dernier de la soirée, inscrit de la tête par Ouleye Sarr (3-1, 71e). « Cela peut paraître amusant mais c’est efficace, parce que deux buts sur trois ce n’est pas rien, pose Dusang. Après, il faudra savoir si cette combinaison variera et si elle sera efficace dans la durée. Le problème c’est que ce n’est pas la plus discrète (rires). En tout cas, ça doit aussi être une satisfaction pour le staff de voir que ce qu’ils ont mis en place a fonctionné ».

Plus que sur coups de pied arrêtés, l’équipe de France aura surtout rendue une copie beaucoup plus nette sur le front de l’attaque. Déjà en jambes face au Chili, Eugénie Le Sommer a inscrit le deuxième but français d’une frappe limpide sur un service d’Ouleye Sarr (2-0, 38e), LA joueuse qui aura brillé lundi soir. Sur la lancée de son bon début de saison avec Lille (4 buts en D1), l’ex-Parisienne se sera démenée pour peser sur la charnière centrale espagnole. « Elle est très active pour une numéro 9. Elle profite de sa vitesse, demande beaucoup le ballon et fait les efforts pour se replacer défensivement. Je suis contente qu’elle ait réussi à marquer ce but, qui récompense sa prestation et lui permet de ressortir de ce match. J’aimerais bien savoir le nombre de kilomètres qu’elle a parcouru. Je suis sûre que ce serait un bon chiffre pour une 9 ! (Rires) », s’enthousiasme Sandrine Dusang, qui rappelle qu’elle a aussi un peu trop joué la profondeur en début de partie, quitte à se retrouver plusieurs fois hors-jeu. Mais elle aura été plus convaincante que Kadidiatou Diani sur le plan offensif, et plus inspirée que Camille Catala, qui a beaucoup raté et semblait un peu perdue dans son rôle de numéro 10. « Cela fait un moment qu’elle n’a pas joué en meneuse et ce n’est pas son poste préférentiel, tempère son ancienne partenaire. On a eu du mal à la trouver entre les lignes, peut-être aussi parce que l’adversaire était mieux organisé que vendredi ».

 

«Les Espagnoles, il leur manque le mordant pour finir»

Il faut en effet reconnaître à cette équipe d’Espagne sa maîtrise du jeu toujours aussi plaisante, et ses fulgurances techniques enthousiasmantes. Mais l’équipe de Jorge Vilda n’a pas été assez décisive dans les deux surfaces, une donnée rédhibitoire dans ce sport : « On leur a donné pas mal de ballons dans notre camp et au final ils n’étaient pas si bien exploités, remarque la native de Vichy. Les Espagnoles adorent jouer à la balle mais on a l’impression qu’il leur manque le mordant pour finir. On a vu beaucoup d’inefficacité, même si l’action de but est jolie ». La frappe de Caldentey dans le but vide suite à un joli une-deux qui a surpris jusqu’à Méline Gérard (2-1, 57e) sera peut-être la seule action du match à retenir, de l’autre côté des Pyrénées, et l’Espagne -qui n’a toujours pas battu les Bleues dans son histoire- a vu qu’il lui manquait encore quelque chose pour passer un cap, en terme de résultat.

La France, et Corinne Diacre, en revanche, repartent rassérénés de ce premier rassemblement sous une nouvelle ère. Il lui reste quelques semaines pour se plonger dans ses fiches, et continuer de développer cette dynamique de groupe intéressante. « Le fait qu’elle donne sa chance à tout le monde va sûrement rebattre les cartes et pousser les filles à se donner encore plus à fond en championnat », parie Sandrine Dusang. Réponse dès ce week-end.

 

 

Propos recueillis par Vincent Roussel
Crédits photos : FFF/ capture d’écran Twitter Equipe de France

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