Face au Japon, pour continuer à rêver

Demain à 10h30 (HF), l’équipe de France des moins de vingt ans affrontera le Japon en demi-finale de la Coupe du monde de la catégorie. Le Japon, ou la meilleure équipe de ce tournoi pour l’instant avec la Corée du Nord. Si la France veut continuer à rêver au titre mondial, il va falloir qu’elle hausse encore une fois son niveau de jeu.

 

 

 

C’est maintenant que le plus dur commence pour les Bleuettes. À peine l’élimination du tenant du titre allemand savourée avec un niveau de jeu retrouvé après un début de compétition mitigé, et voilà qu’il faut désormais affronter le Japon pour rêver à une première finale, pour la troisième incursion de la France dans le dernier carré. Un Japon impressionnant, dans la lignée de son titre mondial dans la catégorie inférieure (U17) en 2014. Les Bleuettes vont devoir sortir le grand jeu pour obtenir le droit de jouer le titre, mais elles peuvent -et doivent- y croire, dans une rencontre très attendue qu’elles aborderont dans la peau d’outsiders.

 

Les raisons d’y croire

Après un début de tournoi poussif, la France a su hausser son niveau de jeu en quart de finale contre l’Allemagne, et évoluer au niveau que l’on attendait depuis le début du tournoi. Toutes les joueuses ont répondu présentes face à une Allemagne tenante du titre qui s’était montrée convaincante dans son groupe en remportant nettement ses trois matches. En faisant preuve tout particulièrement d’une belle solidarité, avec des performances remarquées comme celles de Mylène Chavas dans les buts ou Delphine Cascarino, pour son but et le danger permanent qu’elle représente. Si les qualités de cette dernière sont connues depuis longtemps, elle a particulièrement bien embrassé son rôle de leader et les responsabilités supplémentaires dûes aux absences de Perle Morroni et Marie-Antoinette Katoto et le port du brassard avec la blessure de Théa Gréboval.

Le Japon impressionne depuis le début du tournoi, mais il n’est pas infaillible, comme l’a montrée sa défaite face à l’Espagne, à contre-courant de ses larges victoires acquises grâce à une technique collective et individuelle de tout premier plan. Face à l’Espagne, le Japon n’a pas eu la maitrise du ballon qu’il a habituellement (plus de 60% de possession sur les trois autres matches) et a éprouvé plus de mal à développer son jeu face à une équipe proposant un style de jeu proche. La France, qui a montré ses qualités de combativité à l’image de l’Euro U19 cet été ou du but égalisateur de la toujours précieuse Clara Matéo contre le Ghana, et qui est une des rares équipes à pouvoir proposer une technique individuelle d’un niveau similaire (ou du moins proche), devrait avoir l’avantage en terme de puissance (qu’il faudra imposer).

 

Ce à quoi il faut s’attendre

À un match complètement différent de ce que l’équipe de France a pu connaitre depuis le début de la compétition, puisqu’elle n’a affronté que des équipes ayant comme qualité principale la puissance physique (Etats-Unis, Ghana, Nouvelle-Zélande, Allemagne). Le Japon proposera un jeu diamétralement opposé à la dernière victime des Bleuettes, l’Allemagne. La Mannschaft avait décidé de ne pas presser et d’attendre les Tricolores en leur laissant la maitrise du ballon pour jouer en contre. Le Japon va proposer un pressing tout terrain intense et organisé usant, et ce dès les premières minutes de la rencontre, ne laissant pas de place aux erreurs. 

La carrure des joueuses sera bien différente. Quand l’Allemagne proposait Stefanie Sanders, le Japon s’avancera avec Yuki Momiki. Vingt-quatre centimètres de moins, et un jeu logiquement différent. Il ne s’agit là que d’un exemple, mais il illustre la différence de gabarit globale entre les deux équipes. Le Japon ne jouera pas sur sa puissance physique -qui sera en toute logique à l’avantage des Bleuettes si elles l’imposent. Il s’appuiera sur son collectif, sur un jeu de passes courtes tout en mouvement servi par la technique individuelle de ses joueuses. Une rencontre à aborder différement, donc, en se basant peut-être plus sur la victoire en finale de l’Euro U19 cet été face à l’Espagne.

 

Les clés de la rencontre (hors efficacité de l’attaque française)

Face à une équipe japonaise qui voudra elle aussi atteindre sa première finale dans la compétition et qui est celle qui fait la meilleure impression depuis le début du tournoi, la France va devoir se montrer très forte. Cela commencera avec les pertes de balle, le dénominateur commun aux quatre rencontres des Bleuettes. Avec ces marques de manque de rigueur et d’inattention, la France s’est régulièrement mise en danger toute seule, même si elle n’a pas toujours été punie. Face au Japon, encore plus avec le pressing auquel il faut s’attendre, le droit à l’erreur sera très limité.

Le Japon, comme la France (entre 60 et 68% de possession lors des matches de poule), aime avoir la maitrise du ballon. La majeure partie des quatorze buts inscrits par le Japon dans le tournoi (deuxième attaque) ont été la conséquence de belles actions collectives construites. Il faudra donc tenter d’éviter de laisser la maitrise du ballon aux Nadeshiko -à moins qu’il ne s’agisse d’un choix tactique, ce qui semble dangereux-, et pour cela, la France devra imposer ce mélange de puissance physique et de technique qui la caractérise et en a fait avant le début du tournoi une des nations favorites.

La fraicheur physique jouera-t-elle un rôle ? Si le Japon pourrait être privé de sa meilleure buteuse Mami Ueno (4 buts, blessée contre le Brésil), l’équipe n’a pas eu particulièrement à s’employer dans la plupart des rencontres qu’elle a jouées. De plus, Asako Takakura dispose d’un banc de grande qualité, illustré par la diversité des buteuses (sept joueuses ont inscrit au moins un but). Du côté des Bleuettes, il a fallu batailler pour parvenir en demi-finale et les organismes devraient logiquement être plus atteints, d’autant plus qu’elles ont eu un jour de repos en moins. Mais les blessées Théa Gréboval et Marie-Charlotte Léger ont joué contre l’Allemagne, et à l’exception de quelques cadres indéboulonnables, Gilles Eyquem a fait tourner et dispose également de solutions diverses.

 

Trois duels à suivre

Si les deux équipes s’appuient sur leur collectif (malgré les performances individuelles), la demi-finale devrait proposer plusieurs matches dans le match tout particulièrement intéressants. On en a choisi trois (plus un) : 

Delphine Cascarino/Hikaru Kitagawa : deux des meilleures joueuses du tournoi à leur poste respectif, entre deux anciennes championnes du monde U17. La latérale japonaise parviendra-t-elle à stopper la tornade Cascarino ?

Grace Geyoro/Hina Sugita : également un duel entre deux anciennes championnes du monde U17. Les deux jouent un rôle crucial au milieu de terrain dans leur équipe respective. Qui réussira à prendre le dessus sur l’autre ?

Hawa Cissoko/Yuki Momiki : la puissante et combative défenseure française parviendra-t-elle à faire parler ses qualités physiques face à la technique et l’intelligence de jeu de la petite diablesse japonaise, aussi bien buteuse que passeuse ?

– Duel bonus : Mylène Chavas/attaque japonaise : Chavas va avoir affaire à une attaque qui tire près de 19 fois par match, pour près de huit tirs cadrés (un seul contre l’Espagne). On espère tout de même un match tranquille.

 

Crédit photo : JFA

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