Euro U19 : G. Eyquem et T. Gréboval « Gagner le trophée »

Ce mercredi était organisée à Clairefontaine une conférence de presse, à six jours du début de l’Euro U19 (le 19 en Slovaquie). Le sélectionneur Gilles Eyquem et la capitaine Théa Gréboval se sont montrés très ambitieux et ne visent rien d’autre que le titre pour ce groupe qui vit bien.

 

 

 

 

Gilles Eyquem

 

Comment se passe cette préparation, avant ce départ en Slovaquie ?

– « Bien pour le moment, on a passé dix jours merveilleux à Castelmaurou, sous une très forte chaleur, avec un groupe de 26 pour démarrer. J’ai fait une sélection pour retomber à 18, c’est toujours le moment le plus délicat pour moi, parce qu’il y a beaucoup de sensibilité chez les jeunes filles. C’est un moment toujours un petit peu dur à passer. Sur le plan de la préparation, c’était très bien, avec de bonnes conditions de travail, des gens très attentifs à ce que l’on soit dans les meilleures dispositions possibles, et des jeunes filles qui avaient bossé, qui avaient respecté les programmes individualisés qui leur avaient été fournis. On a récupéré des filles prêtes à travailler. C’est l’évolution de ce football français, aujourd’hui on a des athlètes. 

 

Quelles sont les ambitions pour l’Euro ?

– La même chose qu’en 2013, aller chercher le trophée. Le dernier carré, cela me paraît être un minimum, puis la finale et le titre, parce qu’on a un très joli groupe, avec à la fois un beau collectif, des filles qui s’entendent bien, qui vivent bien ensemble, et de très belles individualités. On a notamment un axe fort, de la gardienne à l’attaquante, que ce soit Marie-Antoinette Katoto ou Clara Matéo. Après, il y a Delphine Cascarino, Perle Morroni, Anna Clerac, qui est moins connue. On a fait des retours vidéos à chaque fois sur les matches, des petits clips pour motiver, où on prenait nos meilleurs moments à nous. Systématiquement, Anna était dans le coup, soit pour marquer, soit pour faire marquer. Cela m’a interpellé. J’aime bien, parce que c’est une joueuse qui a un profil à la Louisa Necib, ou Griezmann comme je l’appelle maintenant. Elle est capable de rentrer, de jouer derrière l’attaquante. On a vraiment un beau potentiel offensif, ce qui n’était pas forcément le cas par le passé. On a un bon milieu, avec Grace Geyoro qui va jouer avec le PSG en D1 la saison prochaine, elle est énorme. La petite Laura Condon aussi, qui ne paie pas de mine mais qui ratisse énormément de ballons, qui est propre dans ses relances. Et puis derrière, c’est pareil.

 

Il y a sept joueuses (D. Cascarino incluse) qui étaient de la demi-finale perdue face à l’Espagne aux tirs au but, est-ce que les filles ont vraiment à cœur de prendre leur revanche ?

– Je pense, et en plus dans mon discours ça va être un moment important. Leur rappeler qu’elles ont du potentiel mais que pour le moment elles n’ont pas de titre, il va falloir aller le chercher. Même si Delphine était championne du monde (avec les U17 en 2012, ndlr), elle était plus jeune, elle était surclassée. De 1997, il devait y avoir Delphine, c’est tout (Grace Geyoro également, qui était la plus jeune du groupe, ndlr). Ça a été un moment dur pour elles, elles étaient conscientes qu’elles auraient pu peut-être faire mieux. J’espère qu’on va les rencontrer en finale ou en demi-finale. Avec l’Allemagne et l’Espagne dans l’autre groupe, l’un ou l’autre… Comme on est très ambitieux, il faudra passer sur les deux.

 

Cette génération est appelée à s’installer en D1 et peut-être chez les A. Parmi ces filles, il y en aura certainement en 2019. Cette compétition peut être une première étape dans leur construction de joueuse de haut niveau ?

– Oui, parce qu’elles ont déjà d’autres rendez-vous, déjà au mois de novembre pour certaines, je pense. Je ne vois pas comment je peux ne pas emmener Marie-Antoinette Katoto, plus une bonne partie des 97. Elles ont également 2018, et je suis sûr qu’en 2019, il y en aura, au moins une ou deux je pense. Quand on voit Marie-Antoinette… j’espère que ça va être une future très très grande attaquante de l’équipe de France. Puis on a Mylène Chavas dans les buts qui, à mon avis, présente un beau profil pour garder les buts des A.

 

Après la défaite face à l’Espagne, vous aviez dit que les filles avaient pris de la confiance, de l’assurance, de la maturité. Cela s’est confirmé tout au long de cette saison ?

– Oui je crois. Elles ont un grand plaisir à se retrouver et à être ensemble, à jouer ensemble, c’est une chance. La méthode, enfin ce n’est pas vraiment une méthode, il faut leur faire confiance, leur donner du temps de jeu, les rassurer sur leur potentiel, leurs qualités. Je crois qu’elles évoluent avec une certaine confiance, maintenant elles ont un peu l’expérience du staff, c’est le même groupe depuis le début, à un ou deux éléments près.

 

Les matches seront sur Eurosport à partir des demies, mais il y a l’Equipe 21 qui va retransmettre la compétition aussi, est-ce que c’est bien d’avoir l’idée de valoriser ces sélections-là ?

– Tout ce qui va en faveur de la promotion du football féminin et des jeunes, c’est très bien. C’est pour ça que les portes de la sélection sont toujours ouvertes. Je réponds toujours oui aux sollicitations, ça me paraît très important ».

 

 

Théa Gréboval

Comment le groupe aborde cet Euro ?

– « On est en phase de préparation, on était à Castelmaurou pendant un peu moins de quinze jours, là on est à Clairefontaine avant de partir pour la Slovaquie. Au départ c’était plus un stage de reprise, maintenant on insiste plus sur le travail tactique et technique et on reprend plus d’appétit. On travaille dur pour être prêtes au début de l’Euro.

 

Quel est l’objectif ?

– L’objectif est progressif, il s’agit d’abord de gagner nos matches de poule et de sortir en tête de la poule, d’accéder donc à la demi-finale, puis d’accéder à la finale et de gagner la finale et de remporter le trophée.

 

Comment voyez-vous votre parcours, pensez-vous que c’est abordable ?

– Je pense que c’est abordable, mais il ne faut pas juger la poule, chaque match est différent. Par exemple la Slovaquie, qui peut paraître moins forte, mais c’est le pays organisateur… il faut se méfier de tous les adversaires et n’en sous-estimer aucun.

 

Est-ce l’occasion pour cette belle génération de gagner un titre ?

– C’est vrai qu’on est une bonne génération, on s’entend toutes bien, on est toutes contentes de se retrouver en sélection. C’est une génération qui vit bien. L’important dans le football c’est de gagner des titres et on est toutes motivées pour décrocher ce titre.

 

Est ce que la Coupe du Monde 2019 est dans un coin de votre tête ?

– Forcément, à très long terme on peut y penser mais on préfère se concentrer sur le moment présent, bien travailler. Il faut qu’on arrive à être compétitives pendant cet Euro, puis la Coupe du Monde U20 (en fin d’année), puis après on verra ce qui se passera. La route est encore longue.

 

A titre personnel, tu sors d’une saison plutôt réussie, tu es sur une bonne vague de forme et de progression ?

– C’est vrai que la deuxième partie de saison j’ai eu plus de temps de jeu. Je suis plutôt satisfaite et ça peut mettre en confiance avant la compétition avec l’équipe de France.

 

Il y a les A juste à côté, vous les avez croisées ? Si c’est le cas, est ce que cela peut être bénéfique ?

– Les jeunes comme Sakina (Karchaoui, ndlr) qui était avec nous l’année dernière sont venues nous rendre visite. Après oui, toute l’expérience que l’on peut recevoir des A ne peut être que bénéfique, même si je pense qu’il y aurait un peu de timidité et qu’on n’oserait peut-être pas trop leur parler.

 

Tu te disais contente de ton temps de jeu, penses-tu qu’il te reste une grosse marge de progression pour les saisons à venir, et dès l’année prochaine, continuer à jouer plus ?

– Je pense que j’ai une grosse marge de progression dans le jeu, la régularité… ça me laisse de belles perspectives pour l’avenir.

 

Les médias en général parlent beaucoup des Bleuets, pas des Bleuettes. Est ce que ça vexe ou est ce que ça vous est égal ?

– Cela nous touche qu’on parle plus des garçons que des filles, on aspire à ce que l’on parle plus des filles mais je pense que ça a toujours été comme ça et du coup cela ne nous vexe pas. Mais c’est sûr qu’on aime bien quand on parle des filles aussi ».

 

Crédit photos : FFF

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