Coup d’œil sur le foot féminin grec

Totalement méconnu, le championnat de football féminin grec offre un nouveau regard, après la crise qui a secoué le pays. Actuellement en tête de la D1 grecque, l’entraîneur des Amazones Dramas, Kostas Terzis parle du football féminin grec, du Championnat et de son équipe.

 

 

 

Comment est perçu le football féminin en Grèce et comment qualifiez-vous le niveau de votre Championnat ?

 

Le football féminin en Grèce est malheureusement d’un niveau assez faible. La plupart des équipes ont le statut d’amateur et seules quelques-unes d’entre elles essayent maintenant d’aller  vers un fonctionnement semi-professionnel. Je crois que le plus gros problème est en fait l’organisation générale de la Fédération grecque de Football. La plupart des stades sont en mauvais état et beaucoup d’équipes ont des problèmes financiers. Dans notre championnat de première division, nous avons 9 équipes qui jouent en match aller-retour. A partir des différentes discussions que j’ai eues avec d’autres entraîneurs du Championnat, il semblerait néanmoins que cette saison soit la plus intéressante de ces dernières années. Il y a 4 équipes qui tentent de gagner le titre et 2 ou 3 autres à un niveau plus élevé que les années précédentes. Cela signifie qu’il y a des gens qui se soucient vraiment du football féminin en Grèce.

 

Les joueuses sont-elles toutes amatrices et les sponsors sont-ils difficiles à convaincre pour ce sport ?

 

Oui, la plupart des joueuses sont amatrices et jouent au football parce qu’elles aiment le jeu tout simplement. Dans certaines équipes comme la mienne, les joueuses ont un fixe pour leurs dépenses quotidiennes et d’autres avantages comme la prise en charge du logement et la nourriture payée. En raison du faible niveau, il est très difficile pour les équipes de trouver des sponsors, et encore plus un grand partenaire qui puisse vraiment aider en terme de visibilité et de financement. Malgré tout, les équipes trouvent souvent des entreprises locales qui veulent bien donner un coup de main, et un soutien financier. Mon club a plus de 20 sponsors au niveau local et de ce point de vue, je crois que nous sommes la meilleure équipe dans le championnat ! 

 

Vous êtes en tête du Championnat, place qualificative pour la Champions League… Quel rôle aimeriez-vous jouer dans cette compétition ?

 

Nous sommes en tête du Championnat depuis quatre journées mais il nous reste encore six matches à jouer, alors pour moi il est encore trop tôt pour parler de titre. Si nous parvenons à le remporter, nous savons que nous devrons nous renforcer pour espérer faire quelque chose en Ligue des Champions la saison prochaine. Comme je l’ai dit, le foot féminin grec est à un bas niveau ; il est donc difficile de parler d’un quelconque  rôle à jouer en Ligue des Champions, et encore plus sans avoir été renforcé d’ici là.

 

 

 

 

Y a-t-il chez vous des clubs liés à ceux des hommes comme nous en France avec l’Olympique Lyonnais, le PSG, Montpellier, Guingamp ?

 

Dans notre championnat, nous avons quelques équipes associées avec de grands clubs garçons. Le premier d’entre eux est le PAOK Thessalonique, champion depuis 9 ans, mais il y en a d’autres comme Ergotelis ou Atromitos qui jouent désormais en Super League masculine aussi. Nous avons entendu que la FIFA et l’UEFA avaient donné des indications, de sorte que tous les clubs masculins qui jouent en Super League mettent en place des équipes de football féminin dans leurs clubs dans les 2 ans qui viennent. Si cela se produit, je pense que ce sera la plus grande chance pour que le football féminin grec atteigne un niveau supérieur.

 

Pouvez-vous nous en dire davantage sur votre équipe et votre saison ?

 

Nous sommes une nouvelle équipe et ce n’est que notre deuxième saison parmi l’élite, alors c’est une période importante pour nous. Je ne sais pas si nous serons l’équipe championne à la fin de la saison, mais en tout cas, je crois que nous faisons un grand pas pour le futur. Je pense que notre classement n’est pas le fruit du hasard. Dans l’équipe et autour de l’équipe, nous sommes très bien organisés et peut-être sommes-nous le seul club à ne pas rencontrer de problèmes financiers. Tous les membres du conseil (président, vice-président, directeur général) sont très proches de l’équipe. Tout problème est rapidement résolu pour faire en sorte que les joueuses n’aient qu’à jouer au football. Nous avons une grande équipe aussi au niveau du staff. Mon entraîneur-adjointe, Efi Michailidou, est une ancienne joueuse de l’équipe et était la capitaine de l’équipe nationale aux Jeux Olympiques d’Athènes en 2004. Elle connaît le football féminin grec mieux que quiconque et elle est vraiment l’une des raisons qui font que notre équipe est actuellement dans le haut du Championnat. L’entraîneur des gardiennes Karasavas Vagelis est un ancien gardien qui a joué dans différents clubs professionnels pendant plus de 20 ans. Me concernant, c’est ma première année dans le milieu du foot féminin. Les années précédentes, j’ai travaillé comme entraîneur-adjoint en Ligue 2 chez les hommes mais je suis très heureux d’être coach de cette équipe des Amazones Dramas .Nous sommes à six entraînements par semaine et essayons de mettre l’équipe dans des situations de professionnalisme. Si l’on en croit les résultats, il semble que nous avons réussi de ce côté-là.

 

Comment abordez-vous le prochain match contre Atromitos et que pensez-vous de votre dauphin, l’Elpides Karditsas ?

 
Je pense qu’Atromitos est une bonne équipe et nous devrons être très prudents si nous ne voulons pas perdre de points. Nous avons déjà parlé avec les filles et nous sommes dit qu’à partir d’aujourd’hui nous devions jouer chaque match comme une finale. Elpides Karditsas est une équipe très forte mais surtout très dure à jouer. Nous avons deux points d’avance mais deux points ce n’est rien en football ; il faudra être capable de ne pas commettre d’erreur pour les garder jusqu’à la fin.

 

 

 

 

Crédits photos : sentragoal.gr

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