Bergerôo, fin de service

Après un peu plus de trois ans de mandat, et suite à une seconde élimination en quart de finale cette fois du tournoi olympique de football féminin, Philippe Bergerôo, le sélectionneur de l’équipe de France,a été démis de ses fonctions un an avant l’échéance de son contrat. Bilan de l’ère Bergerôo.

 

 

 

Sous contrat jusqu’en 2017, il semblait décidé à arrêter après les Jeux de Rio mais l’issue du tournoi olympique et cette nouvelle élimination précoce en quart de finale l’auraient incité un moment à poursuivre jusqu’à l’Euro aux Pays-Bas, ce qui évitait aussi au passage à la FFF de lui verser des indemnités pour rupture anticipée. Mais le président Noël Le Graët a finalement choisi d’insuffler une dynamique nouvelle à trois ans de la Coupe du monde en France, et Philippe Bergerôo a été démis de ses fonctions suite au COMEX de ce jeudi matin à la FFF, alors que les Bleues démarrent leur saison vendredi prochain face au Brésil (le 16 septembre à Grenoble).

Le service prend fin

Après deux années sans banc entre 2011 et 2013, Philippe Bergerôo avait remis le bleu de travail avec les Bleues après l’Euro. Pour « rendre service » au président qui l’avait convaincu de le sortir de son début de retraite. Successeur de Bruno Bini, Bergerôo aura amené un certain professionnalisme dans le mode de fonctionnement de l’équipe de France. Il aura multiplié les matches amicaux face à des grandes nations du football féminin mondial afin de s’aguerrir à un autre niveau d’exigence que le tournoi de Chypre. Des matches amicaux où l’équipe de France aura parfois brillé mais qui n’auront pas été suivis en compétition officielle.

Novice dans le football féminin, le sélectionneur va rapidement se rendre compte que manager des filles est bien différent et plus délicat qu’une équipe masculine. Il va donc parfois ronger son frein à des fins diplomatiques et au final, peut-être qu’il n’arrivera pas à faire passer ses messages comme il l’aurait souhaité. Il aura pourtant apprécié l’investissement de ses filles, leur volonté de toujours faire plus à l’entrainement, leur ponctualité, et leur sérieux. Mais cela n’aura pas suffi pour aller conquérir le graal.

 

 
Le quart de finale, la limite récurrente

Au cours de ses trois années de mandat, l’ancien gardien de buts aura vécu deux compétitions internationales. La Coupe du monde au Canada et les Jeux olympiques (compétition que Bergerôo n’avait jamais vécue auparavant). À chaque fois, l’équipe de France a terminé son parcours en quart de finale. Si le premier face à l’Allemagne avait connu un dénouement cruel, celui face au Canada aura mis en lumière les limites d’un mode de management. Calé au fond de son siège sur le banc de touche, le sélectionneur semblait complètement résigné face au scénario du match, incapable d’exhorter ses joueuses à revenir au score et arracher une qualification pour les demi-finales. Si l’on peut pointer la carence mentale des joueuses de l’équipe de France dans les grands moments, on peut aussi s’interroger sur la capacité de l’homme du Pays Basque à tirer le meilleur de son groupe, dont il disait souvent qu’il manquait de joueuse de niveau internaitional.

Car à 62 ans, cette fonction de sélectionneur semble être la dernière de Bergerôo qui, après 41 ans dans le monde du football, semblait vouloir s’arrêter à cette dernière mission qui ne lui aura pas permis de décrocher son premier titre avec une équipe senior en tant qu’entraîneur principal (Bergerôo était l’entraîneur des gardiens tricolores en 1998 et a remporté le championnat d’Europe 2004 avec l’équipe de France U17). Si le technicien a obtenu des secondes places ou a connu des finales, il n’a en revanche jamais gagné de titre. Peut-être qu’au final, cette place de quart de finaliste est aussi à l’image de sa carrière d’entraîneur, sans éclat.

 

 

Crédit photo : Sindy Thomas pour FFF.

 

blender bitcoin bitcoin mixer bitcoin blender blender io cryptomixer