Andrew Olivieri : « Gagner un quart de finale »

Ancien gardien de but professionnel qui a défendu les couleurs du Canada, Andrew Olivieri est, à 33 ans, retraité des terrains… en tant que joueur, puisqu’il continue à fouler les pelouses en tant que sélectionneur de l’équipe canadienne féminine U20. Il est également le directeur du Programme Féminin Excel qui oeuvre au développement des jeunes joueuses. Interview à quelques jours du début de la Coupe du Monde.

 

En tant que sélectionneur de l’équipe-hôte, ressentez-vous de la pression à quelques jours du début de la compétition ?

 

Professionnellement, je dois dire que je ne ressens pas vraiment de pression, vu les circonstances. Je connais mon rôle, qui est de développer le futur de notre équipe nationale, et cela passe davantage par le style, la qualité et nos intentions de jeu que par de simples résultats. 

 

D’un autre côté, les attentes de la communauté du football sont naturelles, mais cet aspect de la pression n’est ressenti par mes joueuses et moi-même que de manière positive. Notre objectif de gagner un quart de finale peut sembler peu ambitieux, mais ce serait un super résultat pour nous, sachant que nous n’y sommes pas parvenus en plus de 12 ans. Je ne suis pas sûr que le public soit conscient des progrès que nous avons encore à faire avec l’équipe pour rattraper les grandes nations.

 

 

Avez-vous eu des difficultés pour choisir les 21 joueuses canadiennes qui participeront au Mondial U20 ?

 

Faire part de ma décision fut certainement le plus difficile, mais la sélection en elle-même était claire. Ces 21 joueuses font partie d’un système et nous ne les voyons en tant qu' »équipe » que lors de telles compétitions. Les joueuses les plus talentueuses en route vers l’équipe senior sont prioritaires dans la sélection, ce qui explique la présence de tant de jeunes joueuses. Pour parler statistiques, il y a rarement plus de 3-4 joueuses de chaque génération qui atteignent l’équipe senior. Travailler avec les meilleures joueuses de différentes classes d’âge fait sens pour le futur succès de l’équipe nationale senior.

 

 

 

 

Pourriez-vous décrire chacun de vos adversaires en phase de poule à savoir le Ghana, la Finlande et la Corée du Nord ?

 

Je commence avec la Corée du Nord, vu que c’est l’équipe la mieux classée de notre groupe. Seuls les Etats-Unis et l’Allemagne ont de meilleurs palmarès dans les compétitions de jeunes. Les jouer en dernier a ses avantages et ses inconvénients. Si nous sommes dans l’obligation de faire un résultat contre elle, nous savons que ça sera compliqué, un défi similaire à celui posé par le Japon il y a deux ans. Cependant, les jouer lors de notre troisième match nous laisse une chance de nous préparer correctement à les recevoir. La Corée du Nord est toujours une équipe très au point et il faudra une formation canadienne à son meilleur niveau pour obtenir le résultat nécessaire.

 

Bien que le Ghana ne possède pas un grand palmarès en U20, je n’ai aucun doute sur le fait que l’équipe a les capacités et l’envie de changer cet historique. Elle devrait être composée en majorité de joueuses ayant atteint la troisième place lors de la Coupe du Monde U17 en Azerbaïdjan en 2012 et nous  sommes bien conscients du danger. Nous nous attendons à une équipe habile, athlétique et déterminée. Il faut aussi dire que les jouer en premier pose quelques problèmes, étant donné qu’avec toutes les équipes ghanéennes, surtout avec un nouvel entraîneur, vous ne savez jamais à quoi vous attendre.

 

Enfin, il y a la Finlande. Une équipe qui pourrait être sous-estimée par certains à cause de son manque de vécu dans la compétition et le fait qu’elle est la dernière nation qualifiée de la zone UEFA. Ce n’est pas notre cas : une équipe qui se sort d’une zone si relevée ne peut qu’être dangereuse. Si elle ressemble un tant soit peu à l’équipe senior, ce sera une équipe bien organisée et disciplinée et qui sera dans la même position que nous avant le match, celle de devoir obtenir un résultat.

 

Dans l’ensemble, nous pensons que ce tirage est difficile et qu’il ne sera pas aisé d’atteindre les quarts de finale. Plus encore que la qualité de nos adversaires, l’ordre dans lequel nous les jouons rend ce tirage ardu.

 

 

Quelle est la principale qualité de votre groupe ?

 

Nous avons pris la décision – en toute connaissance de cause – de prendre les joueuses les plus talentueuses de plusieurs groupes d’âge, de façon à ce que notre équipe nationale senior bénéficie le plus possible de ces événements majeurs chez les jeunes. Ceci dit, nous avons beau avoir une équipe très jeune, elle sera également plus douée que ce que le Canada a pu proposer jusqu’alors pour de tels tournois. Je ne sais pas quelle est notre qualité principale, mais nous espérons que notre capacité à garder le ballon et à le faire circuler en est une.

 

 

  

 

Si le Canada atteint les quarts de finale, votre adversaire pourrait (devrait) être l’Allemagne ou les Etats-Unis. Que vous inspire cette potentielle confrontation ?

 

Nous savons à quoi nous attendre. Gagner de l’expérience contre les meilleures équipes du monde est l’élément le plus important des Coupes du Monde chez les jeunes… Alors rejoindre les quarts de finale ne serait qu’une opportunité de plus de faire grandir nos joueuses. Pouvoir le faire contre de tels adversaires, on ne peut rêver mieux. Nous aurons le temps de nous préparer en fonction des spécificités de chaque adversaire, mais le fait qu’ils aient des similitudes facilite la tâche. Gagner un quart de finale est notre principal objectif ; le faire contre l’Allemagne ou les Etats-Unis serait formidable.

 

 

Que pensez-vous de l’Equipe de France ? Fait-elle partie des favorites ?

 

On ne peut qu’en convenir. Non seulement un certain nombre de joueuses de l’équipe ont gagné la Coupe du Monde U17, mais cette génération a également gagné l’Euro U19. Si vous ajoutez le fait qu’elle a eu un tirage favorable en évitant les Etats-Unis, l’Allemagne et la Corée du Nord dans leur moitié de tableau, je dirai que la France peut voir loin.

 

 

Si le Canada se qualifie pour la finale, quelle équipe voudriez-vous rencontrer ?

 

J’aimerais dire la France, vu que la finale sera jouée dans ma ville de naissance, Montréal, où la culture française est forte, et qu’elle marquera vraisemblablement le tournoi de sa classe. Ce serait parfait n’est-ce pas ? Malheureusement, je ne suis pas sûr que les tableaux le permettent, alors si ce n’est pas la France, j’espère que ce sera soit l’Allemagne, soit les Etats-Unis. Celui que nous n’aurons pas battu en quart de finale. Ça serait super de jouer autant d’équipes de qualité dans de tels matches à pression. Ce serait magnifique pour notre Programme et ses joueuses.

 

 

Merci à Gavin Day de la Fédération canadienne pour son aide !

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