Ada Hegerberg, l’heure des comptes

Elle est en train de conclure sa première saison sous les couleurs de l’Olympique Lyonnais. Ada Hegerberg, 20 ans en juillet prochain, est revenue sur un riche exercice 2014-2015 disputé entre Rhône et Saône. Bilan, souvenirs du championnat, en passant par la Coupe de France et la Ligue des Champions. Entretien.

 

 

 

 

 

Nous avons rencontré Ada Hegerberg, attaquante phare de l’Olympique Lyonnais et de la sélection norvégienne, la semaine dernière à Tola Vologe (centre d’entraînement et de formation de l’OL). Rendez-vous était pris après l’entraînement du jour, alors prévu à 15h30. Une séance intensive au cours de laquelle Gérard Prêcheur et Sonia Bompastor avaient concocté des exercices techniques et de motricité, preuve que Lyon continue de travailler en champion, alors qu’il n’y a plus véritablement d’enjeu en cette fin de saison, si ce n’est l’envie de conclure sur un sans faute. Après deux heures d’efforts, c’est une Ada Hegerberg tout sourire que nous retrouvons en salle de presse. « Vous êtes déjà là ? Comment allez-vous ? », nous lance la géante norvégienne de dix-neuf ans. Après s’être confortablement installée dans un canapé et devant notre micro, la native de Sunndalsøra répondra pendant une grosse demi-heure à nos questions, se montrant plutôt à l’aise dans un exercice auquel les jeunes joueuses ont souvent du mal à se soumettre. Preuve que l’attaquante aux vingt-quatre buts cette saison a déjà bien la tête sur les épaules.

 

 

Ada Hegerberg est actuellement la troisième meilleure buteuse de l’OL, 
juste derrière Lotta Schelin et Eugénie Le Sommer.

 

 

Quel bilan tirez-vous de cette première saison passée sous les couleurs de l’Olympique Lyonnais ?

A.H : « C’est une saison très intéressante, avec un doublé à la clé. Il était important de s’illustrer dans au moins deux compétitions cette année, car Lyon est une équipe qui doit avoir de grandes ambitions. Nous étions toutes déçues par l’élimination précoce en Ligue des Champions, et nous avions à cœur de rebondir, ce que nous sommes parvenues à faire en remportant deux nouveaux titres en D1 et en Coupe de France. Nous sommes restées concentrées du début à la fin, ce qui nous a permis de nous illustrer. Je suis très satisfaite d’avoir pu gagner ce titre en championnat, car c’est la première fois que j’en remporte un, c’est une belle expérience. 

 

Deux titres acquis lors de votre première saison à Lyon… Vous ne pouviez finalement pas rêver mieux ?

– C’est vrai que ce sont de belles performances. Tout d’abord, je voudrais dire que je passe vraiment de très bons moments avec ce groupe lyonnais. Je m’entends bien avec tout le monde, et cela me permet de progresser, car j’évolue au sein d’un collectif qui possède de très nombreuses qualités. J’essaie de travailler au mieux de façon à atteindre le meilleur résultat, et je pense que lorsque l’on travaille aux côtés de telles joueuses, on ne peut que progresser. Lors des entraînements, le niveau est très élevé, tout le monde joue le coup à fond de façon à gagner sa place. Vous savez, gagner des titres représente quelque chose de génial pour une joueuse, mais nous ne pouvons pas le faire toute seule. C’est notamment grâce au travail effectué par Jean-Michel Aulas, le Président du club, que l’OL en est arrivé à un niveau européen aujourd’hui. Je suis vraiment très contente d’appartenir à ce groupe lyonnais.

 

Tenez-vous un match de référence ?

– J’ai envie de dire que ce sont les deux matches disputés face au Paris Saint-Germain en championnat. Nous avons gagné à chaque fois en marquant pas mal de buts, et cela montre que Lyon est encore le leader incontesté du championnat de France. De plus, lors de ces confrontations, nous avons attiré beaucoup de monde au stade, les supporters étaient vraiment nombreux. C’est toujours sympa de pouvoir jouer devant des milliers de spectateurs, cela donne une autre dimension au football féminin. Les supporters nous donnent une motivation supplémentaire. J’ai pu constater qu’en France, l’intérêt pour le football féminin était impressionnant depuis plusieurs années.

 

Seul regret, cette élimination précoce en huitièmes de finale de Ligue des Champions. Comment l’avez-vous vécue ?

– Nous avons été très touchées par cette élimination, car nous voulions vraiment aller le plus loin possible. Cependant, je dirai que nous avons été auteures de belles performances, et nous sommes tombées sur des équipes de très bon niveau. C’est le football, il faut savoir tourner la page assez vite en tirant les conclusions nécessaires, et en essayant de se projeter sur les prochaines échéances le plus rapidement possible. Nous sommes sorties grandies de cette élimination ; à nous de ne pas réitérer les mêmes erreurs la saison prochaine, de façon à aller plus loin dans cette compétition. Cela va nous permettre d’atteindre un niveau supérieur. Nous savons que les choses ne seront pas faciles, car le niveau est de plus en plus élevé en Ligue des Champions, mais nous donnerons tout pour être les meilleures.

 

 

 « Nous sommes sorties grandies de cette élimination en Ligue des Champions »

 

 

Avez-vous eu l’occasion de rencontrer Jean-Michel Aulas cette saison ?

– Oui, c’est quelqu’un de très bien ! Il effectue un travail remarquable à Lyon pour promouvoir et développer notre section féminine. Je suis très satisfaite de pouvoir collaborer avec des personnes comme lui. J’ai également rencontré de nombreuses personnes du club cette saison, j’ai ainsi pu faire connaissance avec l’ensemble des dirigeants lyonnais, et je suis par ailleurs enchantée de travailler au quotidien avec un staff technique très compétent. Tous me donnent l’envie et la motivation de me donner à fond lors des matches, et d’aider le club à ma manière.

 

Vous avez évolué au Turbine Potsdam par le passé. Qu’y a-t-il de différent entre les championnats allemand et français ?

– Je pense que l’aspect technique est davantage présent en France qu’en Allemagne. Le beau jeu est ici privilégié, les joueuses sont plus techniques, et parviennent à se projeter très rapidement vers l’avant. En Allemagne, c’est un petit peu différent, car les entraîneurs insistent plus sur le physique, les contacts sont plus importants, c’est en fait un jeu plus « viril ». J’avais besoin de voir autre chose en arrivant en France, et j’ai été étonnée par la qualité du jeu produit. Il y a vraiment un bon niveau. 

 

Vous sentez-vous aujourd’hui prête à entamer la saison prochaine avec l’OL ?

– Bien sûr ! Je suis très motivée, et j’ai envie de continuer à réaliser de belles choses à Lyon. Je suis prête pour de nouveaux défis et objectifs. Lorsque l’on remporte son premier championnat avec une équipe, on a forcément envie de réaliser la même chose l’année suivante, avec des ambitions encore plus élevées. Je me sens lyonnaise à 100% ».

 

 

Propos recueillis et traduits de l’anglais par Benjamin Roux.

Crédits photos : Benjamin Roux / Olweb (P.Juste – Damien LG).

 

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