A. Ogouyon : « Je ne me vois pas ne pas proposer de jeu »

Désigné pour prendre la suite de David Welferinger à la tête d’Albi, Adolphe Ogouyon est un entraîneur passionné par le jeu, animé par un état d’esprit conquérant qu’il essaie de transmettre partout où il passe. L’entraîneur s’est confié sur ses premières heures au club, et ses projets pour la saison à venir.

 

 

 

 

 

Comment êtes-vous entré en contact avec Albi ?
A.O : « C’est un de mes contacts qui m’a présenté à Albi, et on peut dire qu’il m’a présenté à la bonne personne. Cela faisait quelques temps que je recherchais une opportunité de ce genre, et elle s’est présentée à Albi. Rodez était aussi intéressé, j’étais en tête de liste, mais ça ne s’est pas concrétisé. A cause du timing notamment. Rodez voulait une réponse rapidement, mais je ne pouvais pas la leur donner car j’avais autre chose en tête. J’étais en plein dans mon travail de maintien avec Langueux. Je voulais vraiment tout donner pour sauver l’équipe, ce que nous avons fait, mais je n’ai donc pas pu signer à Rodez.

Depuis quand êtes-vous arrivé à Albi ?
– Depuis très peu de temps. Mon contrat commence le 1er juillet, mais nous avons déjà débuté le travail. En ce moment, nous sommes en plein recrutement et aussi en train de planifier la préparation de la saison. Le président et d’autres membres du club avaient déjà commencé un travail de recrutement, de sélection de candidates, et mon prédécesseur avait déjà pris quelques initiatives. Ce travail a pratiquement abouti pour une ou deux filles, et d’autres pistes ont échoué. David Welferinger m’a transmis un dossier sur le sujet, ce qui m’a permis de rattraper mon retard. Cette semaine j’ai pu m’entretenir individuellement avec chaque joueuse, et j’ai pu observer l’équipe en situation de match.

Qu’avez-vous dit aux joueuses lors de ces entretiens ?
– J’ai présenté aux filles mes projets de jeu, et, selon le profil de chaque joueuse, ce que j’attendrai d’elle en termes de progression, et d’adhésion avec le collectif. Je souhaitais aussi sonder leur état d’esprit concernant leurs ambitions, leurs objectifs, et ce que suscitait ma nomination au poste d’entraîneur chez elles. Je voulais leur exposer le fonctionnement du club comme je le conçois. Auparavant, il y avait des entraînements délocalisés, j’ai proposé de tout centraliser à Albi.

Justement, quelles sont vos ambitions pour le club ?
– J’ai trois grands projets pour l’équipe : tout d’abord un projet de jeu, avec une philosophie et une ligne directrice avec beaucoup d’accent sur le jeu lui-même, comme je l’ai déjà fait avec mes autres équipes. Je souhaite montrer à mes joueuses plusieurs vidéos de Guingamp lorsque j’en étais l’entraîneur, afin qu’elles puissent bien comprendre ma philosophie. Il y a aussi un projet de perfectionnement individuel et collectif. Il consistera à améliorer la défense, et le système offensif. Enfin, il y a un projet de résultat, lui-même lié au jeu, puisqu’au final, nous n’existons que par les résultats.

Vous pensez donc pouvoir faire à Albi ce que vous avez réalisé à Guingamp ?
– Je le pense oui. Les filles d’Albi sont aussi intelligentes que les filles de Guingamp. J’ai aussi deux avantages à Albi, puisque j’ai engrangé de l’expérience, chose que je n’avais pas forcément à Saint-Brieuc (le stade Briochin, situé à Saint-Brieuc, est devenu l’EA Guingamp alors qu’Adolphe Ogouyon était son entraîneur, ndlr). Le groupe est aussi composé de beaucoup de jeunes joueuses, qui peuvent donc adhérer très rapidement à ce projet de jeu. Qui plus est, je dispose à Albi d’un groupe homogène en termes de niveau, ce qui n’était pas du tout le cas à Saint-Brieuc. 

Quels sont vos objectifs pour cette saison 2015/2016 ?
– L’objectif principal sera le maintien. On a un championnat à deux vitesses, entre Paris et Lyon qui sont au-dessus de tout et Montpellier, Juvisy, Guingamp, cela fait de la concurrence. Il y aura forcément une bataille féroce pour occuper les places restantes. J’espère dans un premier temps pouvoir grappiller un maximum de places cette année, avant de pouvoir tenter de progresser lors de la seconde. Il y aura aussi un coup à jouer en Coupe.

Le mercato serait l’occasion idéale pour le club de se renforcer, avez-vous déjà des pistes solides ?
– Nous recherchons activement une gardienne. Du côté de la défense, certaines offres ne se sont pas concrétisées mais nous continuons à creuser. Nous ciblons des joueuses évoluant dans le championnat de France, mais nous avons aussi quelques opportunités à l’étranger, même si l’idéal serait de pouvoir superviser les joueuses, la vidéo ne suffisant plus, à mon goût. Niveau offensif, ma priorité était de recruter Pauline Crammer, mais malheureusement elle avait déjà reconduit son contrat avec Anderlecht. Le plus important pour moi sera de concilier quantité et qualité. On va déjà faire le point sur notre groupe actuel, entre les joueuses qui sont hésitantes et celles qui restent au club. Il y aura trois départs, dont celui de Marion Romanelli pour Montpellier. Concernant les joueuses incertaines, je pense avoir réussi à en convaincre une majorité. Tous les doutes seront levés dans quelques jours.

Vous êtes un entraîneur qui parle souvent de jeu, d’où vous vient cette envie de toujours proposer du jeu ?
– C’est dans ma culture. Cela m’est venu depuis l’époque où je jouais au Bénin. Dans ma génération, tout ce qui était spectaculaire était très bien vu et très applaudi. J’ai joué dans le plus grand club du Bénin de tous les temps, l’AS Dragon FC de l’Ouémé, basé à Porto-Novo, et nous avions comme leitmotiv de bien jouer, de proposer du spectacle et de gagner tous les matches. A mon arrivée en France, j’ai baigné dans la culture nantaise au meilleur des moments, c’est-à-dire quand Coco Saudeau en était le coach et avec Reynald Denoueix en tant que directeur du centre de formation (Adolphe Ogouyon a été entraineur au centre de formation de Nantes). Je ne vois pas mon équipe ne pas proposer du jeu, et j’ai toujours voulu insuffler cette philosophie aux équipes que je dirigeais ».

 

 

Propos recueillis par Vincent Roussel

blender bitcoin bitcoin mixer bitcoin blender blender io cryptomixer