Avec ses comptes Champions du digital, elle a couvert toute la compétition. Et pas n’importe comment. Depuis les coulisses des matchs, elle a mis en avant l’ambiance, les points de vue et humeurs des supporters. Si vous n’avez pas suivi ses aventures, on vous permet de vous rattraper.
Un amour pour le foot indéniable
Depuis petite fan de foot et pratiquante dès l’âge de 7 ans, ce monde-là n’a plus de secrets pour Vanessa. D’autant plus qu’elle a travaillé dans les dessous du football. Entre ses deux années de master, elle intègre le service communication éditions web des Girondins de Bordeaux. Ce qui lui donne l’expérience d’un club de foot professionnel. Pour ajouter à ses compétences, elle a également rédigé son mémoire de fin d’études en 2012 sur la problématique suivante « Le football féminin un moyen de briller pour la France ? », en faisant le lien entre l’impact de la mise en place d’une stratégie de communication digitale pour le football féminin dans les clubs professionnels et le développement de la pratique sur le plan sportif.
Après son master 2, elle est engagée dans une agence de marketing à Monaco, et joue à l’AS Monaco Football Féminin. Après une blessure, elle arrête de jouer et propose au président de s’occuper de la communication du club, de manière bénévole, pour aider le club et lui faire bénéficier de son expérience d’un club professionnel. Un moyen d’appliquer et tester les recommandations de son mémoire de Master. Et Vanessa ne fait pas les choses à moitié : création du site, des réseaux sociaux, photos et livetweet pendant les matchs, mise en place d’une stratégie de communication pour la campagne de crowdfunding qui rapporte 8000€, arrivée de nouveaux sponsors grâce à la visibilité, intérêt de médias locaux et nationaux, le nombre de licenciées qui double… « Je pense avoir fait mon maximum pour aider le club à se développer grâce à la visibilité apportée par les actions de communication » confirme-t-elle.
Suite à ces expériences, Vanessa a voulu les partager. C’est pour cela qu’en janvier 2017, elle crée son blog dédié au marketing du sport, Championsdudigital pour mettre en avant les champion (ne)s de l’ombre qui travaillent dans les clubs amateurs et professionnels, les entrepreneurs, les supporters. Elle y partage des conseils pour développer la communication d’un club amateur, interviews de professionnels pour retirer les bonnes pratiques, interviews pour mettre en avant les belles initiatives des clubs amateurs… Mais aussi interviews d’entrepreneurs dans le sport, décryptages digitaux d’actions qui ont été mises en place dans des clubs… Finalement, un blog dédié aux professionnels du sport, aux étudiants qui veulent travailler dans ce milieu, ou encore aux passionnés de digital et de sport. Fin 2017, la footeuse se lance en micro-entreprise pour faire du conseil en communication dans le sport et donne aussi des cours dans des écoles de commerce ou à l’université.
Dans les coulisses de la Coupe du monde
Pour cet événement que la France accueille, Vanessa avait un projet : faire le tour des stades, voir un maximum de matchs, et couvrir la compétition du côté des supporters : « C’est pour tous ceux qui ne peuvent pas être sur place, pour qu’ils puissent quand même capter l’ambiance. » En tant qu’influenceuse pour la SNCF, supporter national de la Coupe du Monde, elle a eu la chance de faire des trajets avec des sélections. Le premier avec le Chili, mais aussi avec les Etats-Unis : « C’était génial, j’ai pu discuter avec le staff du Chili, comprendre le fonctionnement du football féminin dans ce pays. Je n’aurais pas pu le faire en tant que supportrice ! Et puis prendre le même train que l’équipe des USA était assez incroyable ! »
Elle a aussi la chance de figurer parmi les membres du FIFA Fan Movement, un réseau de supporters de toutes les nations qui créent des contenus autour du foot : « J’ai eu accès à certains événements en exclusivité, comme par exemple les répétitions de cérémonie d’ouverture la veille du jour J. Certains de mes contenus publiés sur Twitter et Instagram sont partagés sur les réseaux sociaux officiels de la FIFA. Je fais désormais partie de ce réseau à l’année et pas uniquement pour la Coupe du Monde. Je fais partie des ambassadeurs Français et c’est une vraie fierté. C’est une récompense de plus de deux ans de travail sur mon blog et un investissement depuis plusieurs années dans le football. »
C’est ainsi qu’elle a été repérée sur Instagram par le community manager de la FIFA qui lui a proposé de faire des « takeovers » pendant les matchs qu’elle suivait : le compte officiel « FIFA Women’s World Cup » partageait ses stories pour permettre aux fans du monde entier de capter l’ambiance. Cette expérience a contribué à la multiplication de son nombre d’abonnés Instagram par deux pendant la Coupe.
En tout, elle a suivi 11 matchs, dont tous ceux de l’Equipe de France, en partageant les points de vue et les humeurs des supporters, en les faisant parler. Difficile donc de choisir un événement qui l’a plus marqué que les autres. Pourtant, Vanessa nous parle de ses souvenirs, les yeux qui brillent : « Le tout premier match a déjà été incroyable. Vous voyez ce stade complet, vous entendez la Marseillaise, c’est énormément d’émotions ! Je me suis rappelée de toutes ces années où on me disait « mais non Vanessa, le football féminin n’intéresse personne ». Et là on voit qu’il y avait bien un marché, qu’une économie du football féminin peut exister, j’avais raison d’y croire. ». L’ambiance sur le parvis du Stade de France lors du match entre les USA et le Chili l’a marquée ainsi que le match des Bleues à Nice où elle a assisté aux échauffements en bord de terrain grâce à Arkema.
La jeune femme parle aussi de la finale, pour laquelle elle n’avait au départ pas de billet car elle l’avait commandé par le club des supporters de l’équipe de France mais les Bleues ne s’étant pas qualifiées, les billets étaient réattribués, une finale qu’elle a suivi finalement en faisant un inside pour Orange. Les dix dernières minutes en bord de terrain derrière les cages hollandaises, un moment dont elle se souviendra longtemps. « C’était incroyable de vivre cette finale de Coupe du Monde avec ce stade plein ! J’aurais évidemment préféré voir les Bleues à la place des USA mais c’était une émotion particulière car c’était ma première Coupe du Monde et c’est le seul match que j’ai pu voir avec ma sœur jumelle. Et puis cette équipe américaine a vraiment quelque chose d’unique ! ».
Elle évoque aussi le souvenir de cette supportrice équatorienne dans une FIFA Fan Expérience à Lyon qui est venue la voir et lui a dit : « C’est vous Champions du digital ? C’est génial ce que vous faite ! » Bref, un mois rempli de souvenirs indélébiles.
Une victoire pour le football féminin… mais tout reste à faire
Vanessa souligne les actions évènementielles mises en place par la FFF dans les villes hôtes pour faire de cette compétition une grande fête. Avec une préférence particulière pour la FIFA Fan Experience de Lyon ou un évènement comme le record du monde du match de foot le plus long réalisé par Equal Playing Field qui était soutenu par la Fondation de l’OL.
Elle a particulièrement apprécié la stratégie de communication et le storytelling mis en place par la fédération américaine sur ses réseaux sociaux pendant la Coupe du Monde. Avec un compte dédié, des contenus authentiques et un focus sur les joueuses et les supporters.
C’est comme ça que se démarquent les grandes nations, avec une vraie stratégie de communication et de la créativité. Mais Vanessa pense que la couverture de cette Coupe a été incroyable, et que cela a marqué un tournant dans l’histoire du foot féminin : « Déjà, le fait que TF1 diffuse les matchs les plus importants et tous les matchs des Bleues, c’est fantastique. Cela a permis de toucher au grand public, d’intéresser des gens qui ne suivaient pas le football féminin. Quand les médias s’y mettent, ça donne forcément un gros coup de projecteur. » s’exclame-t-elle.
C’est vrai que des records d’audience ont été enregistrés partout dans le monde. Et pour Vanessa c’est le départ de tout. Selon elle, cette médiatisation a permis d’enclencher l’économie du football féminin. Mais tout reste à faire. Maintenant, il ne faut pas que ça retombe, et il faut que les clubs investissent, communiquent, et aient une vraie stratégie pour leur équipe féminine et plus seulement avoir une équipe féminine par défaut. Si les clubs investissent et adoptent une vraie stratégie de communication et de marketing, ça va attirer les sponsors et les médias, donc le grand public et ça va aussi permettre d’homogénéiser le championnat si les joueuses peuvent toutes se consacrer au football en D1. Car pour elle, « rien n’arrive au hasard ». Alors, surtout, ne laissons pas l’avenir du football au féminin au hasard !