À 27 ans, la Portugaise qui évolue dans l’axe de la défense, s’est rapidement fait une place dans l’effectif ruthénois et s’inscrit aujourd’hui comme l’une des joueuses cadres du groupe. Toujours titularisée, Raquel Infante a pris part au quatorze matches de championnat de son équipe et n’a raté qu’une petite vingtaine de minutes -sortie à la 72e-, lors du match aller contre le Montpellier Hérault SC (J5, défaite 0-6), adversaire qu’elle retrouvera ce samedi, à 15h00, pour le compte de la 15e journée de championnat.
Une globe-trotteuse motivée
Raquel s’est dirigée vers le football car « il n’y avait que des garçons footballeurs dans la famille (Sourire) », et à force de voir jouer ses frères et ses cousins tous les week-ends, elle a finalement décidé de suivre leurs pas. Celle qui a d’abord commencé à jouer avec les garçons dans son pays natal, lorsqu’elle avait neuf ans, n’a plus jamais lâché les crampons. Passée par plusieurs clubs masculins et féminins de la banlieue de Lisbonne, Raquel Infante a ensuite laissé ses études de marketing de côté pour traverser les frontières et découvrir autre chose. Depuis 2011, la défenseure est passée par cinq championnats européens (Espagne, Italie, Portugal, Finlande et France) et huit clubs différents, autant dire que la Portugaise a la bougeotte. En effet, pour Raquel Infante, le changement est quelque chose de très motivant. « Lorsque tu arrives dans un nouveau club, tu dois donner le meilleur pour faire tes preuves et gagner ta place. Je trouve ça stimulant sportivement, mais aussi humainement ».
Si on aura tous compris que Raquel aime le mouvement, elle n’hésite pas à avouer que le championnat de France l’a toujours attiré : « J’ai toujours eu envie d’essayer de jouer ici, en France, mais je n’avais pas eu l’opportunité, avant que Sabrina (Viguier) m’appelle au moment de l’Euro aux Pays-Bas. Les clubs français figurent bien en Ligue des champions et l’équipe nationale est parmi les meilleures du monde, alors avoir la possibilité de jouer contre des équipes comme Lyon, Paris, Montpellier, et les autres, c’est quelque chose de très motivant pour moi ». Le choix de venir jouer en France aura aussi été influencé par Patricia Morais, gardienne portugaise et ancienne d’Albi, qui lui avait confié « que le championnat français était intéressant et d’un bon niveau ».
Un tempérament de feu
Raquel Infante a posé ses valises à Rodez l’été dernier avec l’envie de retrouver du temps de jeu, de découvrir un nouveau championnat et aussi d’apprendre le français, pour l’ajouter à la liste des langues qu’elle parle déjà : le portugais, l’anglais, l’italien, l’espagnol, et maintenant… le français. Depuis quelques temps, la défenseure centrale n’était plus titularisée avec la Seleção (17 sélections avec les A), alors en venant à Rodez, l’objectif pour elle était aussi de jouer dans un meilleur championnat afin de retrouver une place avec la sélection. « Aujourd’hui, cela va mieux et je suis de nouveau titularisée avec l’équipe du Portugal. Je pense que le fait de jouer dans un championnat comme celui de la D1 y est pour beaucoup. Je suis bien préparée physiquement et cela me permet de continuer à progresser ». Un objectif clair qu’elle avait tout de suite exposé à Sabrina Viguier, adjointe de Grégory Mleko, qui se réjouit de le voir atteint à l’heure actuelle, mais qui sait aussi que Raquel Infante peut faire encore mieux : « Raquel est une joueuse du sud, avec une mentalité de compétitrice et qui n’aime pas perdre. Elle a un fort caractère mais de très bonnes capacités d’adaptation. On continue de travailler sur tous les plans car je pense qu’elle a encore une marge de progression intéressante ».
D’ailleurs, la Portugaise ne cache pas son envie de progresser, pour peut-être se donner la possibilité d’évoluer dans une équipe un peu mieux classée. Et à l’entendre, on comprend que ce n’est pas par prétention, mais plutôt par ambition : « Pour être honnête, c’est quelque chose que j’ai dit à Sabrina (Viguier) en arrivant ici. J’aimerais que Rodez, soit une passerelle pour aller un peu plus haut encore. » Une déclaration qui montre bien le caractère et le tempérament de cette joueuse, qui préfère être honnête que de cacher les choses. Pour Flavie Lemaître, sa coéquipière à Rodez, « Raquel est une compétitrice hors pair, une battante, alors il lui arrive aussi de râler un peu quand cela ne se passe pas comme elle veut sur le terrain (Sourire). À côté de ca, c’est une fille qui a toujours le sourire, qui dégage beaucoup de joie de vivre et de bienveillance ».
En attendant de voir ce que la joueuse à la tendance globe-trotteuse fera la saison prochaine, ses objectifs des mois à venir semblent clairs. Avec Rodez, la Portugaise veut « obtenir le maintien en D1 » et pour que cela fonctionne, les Ruthénoises devront « jouer chaque match comme une finale ! » Enfin, avec la sélection, Raquel souhaite « faire tout [mon]son possible pour que le Portugal parvienne à se qualifier pour la Coupe du Monde en France ». Une tâche qui s’annonce relativement compliquée pour les Portugaises, qui évoluent dans la groupe 6, avec l’Italie, la Belgique, la Roumanie et la Moldavie : « Difficile oui, mais pas impossible. Nous n’avons perdu que 1-0 contre la Belgique et l’Italie, alors nous verrons pour les matches retour en avril ».
On ne sait pas encore si Rodez se sauvera, ni même si le Portugal sera présent à la Coupe du Monde en France, mais une chose est sûre, Raquel Infante y croit elle, dur comme fer, et fera tout son possible pour atteindre ces objectifs.
Propos recueillis par Sandrine Dusang
Crédits photos : PFC/Nelson Fatagraf, Levante UD, uefa.com