Quand le sexisme s’invite au stade

L’équipe de football féminine parisienne « Les Dégommeuses » a été prise pour cible par un groupe d’adolescents lundi 6 mai 2013. Les joueuses ont été contraintes d’interrompre leur entraînement pour des questions de sécurité évidentes. Cécile Chartrain, présidente de l’association dont est issue l’équipe féminine de football, lance un véritable appel à la tolérance à travers ses déclarations. Retour sur un évènement banalisé bien que dramatique.
6 mai 2013, 20e arrondissement de Paris, comme chaque lundi les joueuses de l’équipe de football féminine des « Dégommeuses » se retrouvent au stade pour leur entraînement hebdomadaire. Et comme chaque semaine « il faut jouer des coudes » pour se faire une place sur le terrain occupé par des garçons difficilement délogeables. Une petite guéguerre de territoire pas bien méchante, jusque-là du moins…

« Les bouteilles que l’on nous a balancées étaient bien pleines et non vides ! » insiste la présidente de l’association des « Dégommeuses », Cécile Chartrain, dont les propos ont été déformés sur le site de l’Equipe. Une vingtaine de bouteilles pleines lancées du 10e étage de l’immeuble longeant le stade, voilà ce qu’ont reçu les joueuses de la part d’un groupe d’adolescents en guise d’encouragement. Le tout accompagné de gestes à connotation sexuelle et « d’insultes sexistes mais non lesbophobes » précise la directrice de l’association. Composée en majorité de joueuses homosexuelles, l’équipe a avant tout été prise pour cible pour la simple et bonne (mauvaise) raison qu’elle était constituée essentiellement de femmes. Aucune joueuse n’a cependant été blessée lors de l’attaque qui aurait rapidement pu prendre une tournure tragique si l’un des projectiles avaient atteint sa cible.

Un vrai coup dur pour ces femmes luttant contre ce genre de discrimination depuis janvier 2010, date de création de l’association. Au-delà des sanctions pénales qui pourraient être infligées aux agresseurs, l’ensemble des joueuses, par leurs actions, espèrent avant tout mettre l’accent sur le côté préventif et sensibiliser aussi bien les jeunes que les agents municipaux sur ces problèmes de sexisme dans le sport et en général. Continuer le combat et ne pas baisser les bras. La chef de file de nos « Dégommeuses » est bien consciente de cela et résume la situation en quelques mots : « Ce n’est pas nous qui devons changer, ce sont les autres. » A force de persévérance, le message finira bien par passer.

 

Crédits photos: footforlove.yagg.com / Estelle Fenech
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