#FIFAWWC – Finale – Héroïques ou Galactiques ?

C’est le moment de vérité. Qui soulèvera le trophée tant convoité, ce dimanche en début de soirée à Lyon ? Les États-Unis, et ceci pour la quatrième fois de leur histoire ? Ou les Pays-Bas, championnes d’Europe en titre qui surfe sur une dynamique plus que positive depuis quelques temps ? La France, faute de voir sa sélection à l’affiche de cette dernière opposition, sera toutefois représentée par le biais de Stéphanie Frappart qui officiera l’ultime choc de cette 8e édition du Mondial.


Une affiche pour le moins déroutante

Peu auraient signé pour pronostiquer aisément ce duel américano-néerlandais en finale de la coupe du Monde. Si la place des USA semble légitime de par son palmarès et par sa forme actuelle, celle des Pays-Bas n’est pas surprenante mais montre que ce Mondial a été plus qu’ouvert. Les deux meilleures nations de la compétition pourront compter sur les plus fervents supporters présents dans les tribunes depuis un mois.

Côté américain, lorsque nous les regardons jouer depuis le début de ce second tour, nos sentiments se dispersent. Certes, rayonnantes en phase de poules durant ses deux premières oppositions parfaitement maîtrisées contre la Thaïlande, et ce fameux record (13-0) et contre le Chili, l’état de grâce s’est un peu étiolé quand il a fallu mettre le bleu de chauffe face à des équipes d’un calibre largement supérieur. En dernier match de poule, face la Suède, sa gestion lui permet de gagner une rencontre avec panache mais dès les huitièmes de finale contre une sélection joueuse, comme l’a été l’Espagne, une sensation de crispation se dégageait du groupe américain gagnant tout de même mais sur le fil du rasoir. En faisant fi des circonstances qui auraient pu lui coûter la victoire en quart face à la France avec un pénalty oublié ou encore celui raté des anglaises en demi-finale. On est à peine surpris par le talent des filles de Jill Ellis et par leur rapidité ainsi que leur traditionnelle coordination. Mais on peut franchement dire que dans le jeu, on ne les sent pas encore totalement libérées dans cette phase à élimination directe.

Pour les Pays-Bas, le discours peut-être le même. Les championnes d’Europe en titre vivent un rêve éveillé. Pragmatisme, réalisme et talent sont les maîtres-mots de la prestation néerlandaise depuis leur premier match au Havre face à la Nouvelle-Zélande. Les Oranje ne sont pas flamboyantes mais elles gagnent. Branchées sur courant alternatif, rares sont les rencontres durant lesquelles leur maîtrise est totale. Des trous d’air, les protégées de Sarina Wiegman en ont connu dans ce Mondial mais s’en sont toujours bien sorties. Passant parfois par le chas de l’aiguille, comme face au Japon où un pénalty à l’ultime minute du match sacrifie Kumagai et les siennes, ou encore lors d’un quart tendu contre l’Italie où Sherida Spitse a fait parler son fabuleux pied sur les phases arrêtées pour délivrer la vague orange de Valenciennes. Et enfin cette demi-finale, décevante, où le beau jeu a été mis au placard pour laisser place à une vraie guerre de positions contre les suédoises. Une des rencontres les moins haletantes de ce tournoi mais véritable exemple de mise en place tactique formidablement dictée.

Un suspens intact ?

Avec tous ces éléments, à quelle finale, les presque 60 000 spectateurs du Groupama Stadium pourront assister ? Jouer contre-nature ou camper sur ses positions ? Telle sera la question des techniciennes ce dimanche. De nombreux journalistes et consultants américains, le conçoivent les USA ne sont pas extraordinaires mais sont efficaces. « We’re bored but we win at last»,  traduisez : on s’ennuie mais on gagne à la fin, ose même lancer un spécialiste outre-Atlantique. Ajouter un quatrième astre dans leur constellation sans briller est-ce possible voire voulue ? D’autres attendent que les triples championnes du Monde tiennent leur rang de meilleure nation mondiale de tous les temps en développant un jeu davantage palpitant. C’est un peu ce qu’elles ont fait face à l’Espagne en huitièmes mais elles ont vite compris que ce trop plein d’envie pouvait leur porter préjudice si une coordination attaque-défense n’était pas instaurée. Notamment face à des équipes friandes du jeu et de la possession de balle.

Et si les néerlandaises tiraient leur épingle du jeu ? Ce sont celles qui n’ont rien à perdre en ce dimanche après-midi. Qualifiées pour leur première finale mondiale, leur billet olympique en poche, déjouer le champion en titre sera le seul véritable objectif des bataves durant cette finale. Mais cela est plus facile à dire qu’à réaliser. Surtout quand vous savez que sur les huit précédentes oppositions entre USA et Pays-Bas, toutes amicales, les Oranje se sont uniquement imposées que lors de leur deux premières rencontres (en 1991, 4-3 et en 1996 sur le score de 3-1). Un tiers de l’effectif orange n’était même pas né quand leur nation battait pour la dernière fois l’équipe de la bannière étoilée.

Et si la fraîcheur d’un groupe et la solidarité certaine d’une équipe comme celle de Shanice Van de Sanden prenait le pas sur la machine à gagner étatsunienne ? Pour cela, l’envie ne suffira pas. Le plein talent et la précision devront être présents. La moindre erreur pourrait réduire le rêve à néant. Réponse ce dimanche dès 17 heures.

Stéphanie Frappart au sifflet

« J’espère pour elle, qu’elle arbitrera la finale même si je préfère que l’équipe de France y soit », avouait l’ancienne arbitre internationale, Nelly Viennot, quelques jours avant le début de cette huitième coupe du Monde. Sûrement déçue que les Bleues ne soient pas à Lyon, ce dimanche pour disputer la première finale mondiale de leur histoire, elle sera extrêmement ravie de voir Stéphanie Frappart officier sur le rectangle vert rhônalpin. Ce sera sa quatrième prise de fonction de la compétition. Certainement la plus importante. Une juste récompense pour l’arbitre tricolore, récemment promue au grade Fédéral 1 qui lui permettra d’user du sifflet sur les pelouses de la Ligue 1 l’an prochain. La première arbitre de l’histoire en France.

« C’est une grande fierté d’être désignée pour ce match, car je représente l’ensemble des arbitres de cette coupe du Monde », se confie l’intéressée. La francilienne, qui avait arbitré la finale de la coupe du Monde U20 2018 en Bretagne , voit là un travail de longue haleine se concrétiser et porter ses fruits. Nourri entre autres par les précieux conseils de … Nelly Viennot.

Crédit photos : FIFA.com

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