Un naming pour la D1 et la Coupe de France ?

Le naming ou nommage en français est de plus en plus fréquent dans le sport. Côté foot, ce procédé de parrainage est surtout appliqué chez les hommes pour le moment. Pourtant la mise en place du naming pour la D1 et/ou la Coupe de France féminine ne semble pas être une idée folle et pourrait sans doute aider encore un peu au développement du football pratiqué par les femmes.

Venu des États-Unis, le naming consiste à donner le nom d’une marque ou d’une société marraine à un stade, à une compétition, à un classement, ou autres. Le nommage permet alors aux marques d’augmenter leur visibilité et aux ligues ou championnats sportifs de développer de nouvelles ressources.

Le naming a le vent en poupe

Année après année, la pratique est devenue plus fréquente en Europe et a commencé à s’installer dans le domaine du sport français il y a une petite dizaine d’années. Avec le nommage du MMArena du Mans en 2011, le groupe d’assurance mutuelle MMA et le club du Mans FC auront été les précurseurs en France (avec environ 1 million d’euros versés par an par MMA).

Après cela d’autres ont suivi le pas : l’Allianz Riviera de Nice (2012), le Stade Matmut-Atlantique de Bordeaux (2015), l’Orange Vélodrome de Marseille (2016) ou encore le Groupama Stadium de Lyon (2017, propriété d’OL Groupe). Cela ne s’arrête évidemment pas à des stades… La preuve puisque chez les hommes, la Ligue 2 est devenue la Domino’s Ligue 2 depuis 2016 et que la Ligue 1 s’est rhabillée en Ligue 1 Conforama depuis la saison dernière et ce pour trois ans. Idem pour la Coupe de la Ligue devenue très récemment la Coupe de la Ligue BKT. Visiblement chacun y trouve donc son compte.

L’Allianz Riviera de Nice

C’est en discutant avec Sylvain Zille, responsable de l’organisation au FC Metz, pour un précédent article que cette idée de naming pour la D1 a été évoquée. En effet, pour le messin « le fait que le championnat soit diffusé est forcément un élément pris en compte par les éventuels sponsors ». Un argument de visibilité que la Fédération pourrait peut-être davantage utiliser pour inciter certaines grosses sociétés et entreprises à investir dans le football pratiqué par les femmes. « Certains championnats de plus bas niveau que la D1 féminine ont un nom, alors pourquoi pas la D1. » Sylvain Zille espère « que c’est quelque chose qui se mettra en place bientôt et que cela pourra donner un coup de pouce financier aux différents clubs aussi »

D1, Coupe de France féminine… Il semble bien y a voir des places à prendre alors pourquoi cela ne fonctionnerait-il pas pour les compétitions féminines ?

L’exemple des voisines plus chanceuses

Si en France la tendance n’a pas encore été adoptée pour les compétitions féminines, ce ne sont pourtant pas les exemples qui manquent dans les pays voisins : l’Allemagne, l’Espagne, l’Angleterre et la Suède notamment, ont déjà sauté le pas.

Partenaire du foot pratiqué par les femmes depuis 2014, l’assureur allemand Allianz parraine la Bundesliga féminine en déboursant 1,2 M€ par saison et en accordant une enveloppe supplémentaire de 100 000 € par équipe pour afficher son logo sur l’ensemble des tenues officielles de la compétition. En Espagne, c’est la société Iberdrola, spécialisée dans la distribution d’électricité, qui a investi environ 1,5 M€ pour acquérir les droits de nommage de la ligue féminine. Depuis la saison 2016-2017, la Primera División Femenina est devenue la Liga Iberdrola et a un peu suivi l’exemple de son homologue masculin dont le championnat est lui nommer LaLiga Santander.

Arsenal, vainqueur de la Coupe de la Ligue 2018

Autre exemple chez nos voisins anglais cette fois. Peu habituée à l’univers du sponsoring sportif, l’entreprise énergétique écossaise SSE a décidé à l’aube de la saison 2015-2016 de réaliser un premier investissement significatif en s’emparant des droits de naming de la FA Cup féminine pour quatre saisons. En plus de la coupe nationale SSE Women’s FA Cup, le football anglais a également une Coupe de la Ligue féminine qui bénéficie elle aussi de naming : la FA Women’s Continental League Cup. Continental, multinationale allemande principalement connue pour ses pneumatiques est le sponsor de cette Coupe de la Ligue depuis sa création en 2011. Entre la Fédération anglaise et Continental c’est une affaire qui roule. Enfin, de son côté, le championnat suédois féminin a séduit une entreprise de construction résidentielle norvégienne nommée Obos. La Damallsvenskan s’appelle donc désormais la Obos Damallsvenskan.

Alors le football français verra-t-il bientôt apparaître la D1 Volkswagen, la D1 Alinéa ou la D1 Engie ? Qui sait, peut-être aurons nous aussi droit à la Coupe de France Axa, Vinci ou autre. Pour le moment, aucune information n’est sortie sur le sujet mais au moins cela montre qu’il reste encore à faire pour le développement du football pratiqué par les femmes.


3 commentaires

  • Ce choix de principe (moi, je ne suis pas sur une position aussi binaire sur cette question) est recevable. Le problème, c’est que les clubs féminins peuvent s’attendre à plus de financement venant du naming que venant des principes.

  • Non. Merci. En aucune façon. Ces « naming » dénaturent tout et mettent toujours un peu plus le sport sous le boisseau d’entreprises privées sans aucun lien avec le sport, du fric, bref du plus pure capitalisme. C’est un choix (ou un non choix, comme on voudra) de principe, politique, et je le revendique comme tel sans aucun problème.

    • Le sport d’élite et son « éco »-système, même si’il est une vitrine pour le développement du sport populaire, ne devrait pas vivre de subsides publics. Cela ne me choque pas qu’une compétition qui se veut de plus en plus professionnelle à tous les niveaux (joueuses, encadrements techniques et administratifs, organisation et communication) aille chercher des financements privés.
      Après, on peut toujours parler de la redistribution…

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