Trucs de Filles avec… Anaïs Arcambal

Le sport, les études, le travail, les amis : pas toujours facile de conjuguer une vie de femme avec une vie de footballeuse. Chaque semaine, « Trucs de Filles » invite une footballeuse de l’Hexagone à se dévoiler sans tabou. Une interview vérité décalée pour décortiquer le quotidien de ces sportives de haut niveau. Cette semaine la défenseure de l’ASPTT Albi Anaïs Arcambal s’est confiée à notre journaliste.

 

 

 

Anaïs Arcambal

Age : 22 ans.

Job : défenseure à l’ASPTT Albi.

Accro au ballon depuis : Elle ne marchait pas encore qu’elle jouait déjà à la balle, d’après ses parents.

Surnom : Nana. Ses parents, ses amis, son coach, ses coéquipières, tout le monde l’appelle comme ça.

Pêché mignon : Les fromages un peu forts comme le Reblochon ou le Saint Nectaire, et la charcuterie.

Ne zappe jamais : « Top Chef », elle adore cuisiner quand elle reçoit.

En boucle dans son MP3 : Céline Dion. C’est peut-être ringard mais elle aime la femme et la chanteuse.

Fan de : Des gens qui font des choses pour les autres, comme l’Abbé Pierre ou Nelson Mandela

Et à part le foot ? : Voir son chéri, ses amis et sa famille. Un peu de shopping s’il lui reste du temps après ça.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les choses changent dans le foot féminin depuis que tu as commencé à taper dans un ballon?
AA : « Le football féminin prend de la place, s’impose de plus en plus. Il y a des événements qui permettent de nous mettre en avant, les résultats des grands clubs comme la finale de la Ligue des Champions pour le PSG, ou les performances de l’équipe de France. Cela prouve aux sceptiques que les filles sont capables de produire de grands résultats sportifs, et ça arrête les débats. On remarque que les gens s’intéressent à nous. De plus en plus de petites filles viennent nous voir à la fin des matches pour nous poser des questions. On a donc nous aussi un rôle de persuasion à jouer ; d’ailleurs à Albi on fait beaucoup de démarches pour inciter les jeunes joueuses à continuer, à persévérer, à signer chez nous. De manière globale il y a un réel engouement. Il me semble qu’en D1, Albi est le deuxième club avec le plus de public, après Lyon. En moyenne 700 à 800 personnes viennent voir nos matches, et ce nombre ne trompe pas.

 
Ça permet d’éviter les comparaisons ?
– Moi je ne compare pas, parce que ça n’a absolument rien à voir. D’ailleurs je ne suis pas le football masculin et je ne regarde pas les matches, à part ceux des Coupes du Monde bien entendu. Je préfère largement les matches de football féminin. Les seules comparaisons que je peux faire sont basées sur mon expérience personnelle, les années que j’ai passées seule dans une équipe de garçons. L’ambiance était plus simple qu’avec les filles, parce que c’est vrai que dans une équipe 100% féminine, il y a toujours des petites histoires. Les garçons prennent plus le football pour ce que c’est réellement, un jeu, et non pas comme un enjeu.

 
Etre féminine lorsqu’on est footballeuse, cela compte ou pas ?
– Personne ne regarde un match de football masculin parce qu’il y a de beaux garçons, cela se saurait, déjà parce qu’il y aurait beaucoup plus de femmes devant leur télé ou dans les gradins. Je ne vois pas pourquoi les gens iraient donc voir un match de football féminin pour voir des jolies filles. Personnellement, j’aime être coiffée, maquillée et jolie quand je suis sur le terrain, mais ça ne regarde que moi dans l’absolu. Il y a tellement d’autres belles choses à voir que les joueuses dans un match de football féminin, cela ne doit pas être une obligation, même tacite, des clubs. C’est vrai que cela reste mieux de donner une bonne image, saine et attirante, mais aucune fille ne devrait se sentir obligée de se laisser pousser les cheveux, ou de se maquiller, si elle n’en a pas envie.

 

Quel souvenir t’a le plus marquée depuis tes premières passes ?

– Je crois que ça restera la toute première fois que j’ai été appelée pour jouer en équipe de France. J’avais à peine 16 ans, j’étais en Ecosse à ce moment-là et je n’y croyais pas. Quand on commence à jouer, à bien jouer, à très bien jouer, on y pense. C’est quelque chose dont on rêve mais sans vraiment le dire à personne parce qu’on est convaincue que ça restera un rêve et que ça n’arrivera jamais. Forcément, le jour où le rêve devient réalité, c’est incroyable.

 

Qu’est-ce que tu rêves d’accomplir aujourd’hui dans ta carrière de footballeuse ?

– Pour ce qui est de l’avenir j’ai des rêves modérés, parce que je poursuis mes études de médecine. J’ai toujours tout fait pour que mes études soient compatibles avec ma carrière. Pour l’instant, même si c’est parfois très compliqué, je me débrouille comme je peux. Je vais en cours, je révise, je file à l’entraînement, je révise puis je dors ; en résumé j’ai très peu de temps libre. Lorsqu’on est en déplacement avec l’équipe, je révise même dans le bus, alors que les autres sont elles en week-end et peuvent se détendre. J’ai toujours su que tant que cela serait gérable, je continuerais à faire les deux. Mais plus j’avance dans mes études, plus le moment de faire un choix de carrière s’approche. Et même si j’adore le football, il ne me fera pas vivre au-delà de mes 30 ans. Mon avenir, c’est ma carrière de médecin, et lorsqu’il faudra faire ce fameux choix et couper l’un de deux, c’est forcément le football qui passera au second plan.

Cette Coupe du Monde qui approche, comment comptes-tu la vivre?
– Je vais la vivre à 200%, à fond. Je serai la plus grande supporter que l’équipe de France féminine aura cette année. Je connais une partie des joueuses qui seront sur le terrain, alors j’ai bien l’intention de vivre ça comme si j’y étais moi-même. Je vais regarder les matches des filles, et surtout inciter un maximum de personnes à faire de même, pour que les gens se rendent compte de ce qu’on peut faire. Je pense honnêtement qu’elles peuvent aller très loin dans cette compétition, la remporter même. Pour le football féminin, il n’y aurait rien de mieux ».

 

 

Propos recueuillis par Loïse Delacotte

 

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