Tournoi de São Paulo : Le Canada déçoit, l’Ecosse progresse

Alors qu’elle disputera la Coupe du monde 2015 à domicile, la sélection féminine du Canada a montré un visage quasiment inquiétant lors du tournoi de São Paulo 2013. Les coéquipières de Diana Matheson laissent quelques questions en suspense, tandis que l’Ecosse a proposé l’étendue des progrès accomplis ces derniers mois. Focus.

Le 5e tournoi de São Paulo (12-22 décembre), délocalisé cette année à Brazilia par volonté d’inaugurer le nouveau stade Mane Garrincha dans l’optique de la prochaine Coupe du Monde masculine, offrait un séduisant programme avec le Canada de Christine Sinclair, l’Écosse de Kim Little, un mystérieux Chili et, bien sûr, le Brésil de Marta. Promesses tenues, de la première à la dernière journée. La formule choisie ? Un mini-championnat, les deux premiers se retrouvant en Finale, les 3e et 4e pour le match de classement. Soit huit matches, tous télévisés.

Quels enseignements peut-on tirer de ce tournoi, à moins d’un an et demi de la prochaine Coupe du monde au Canada ?

 

LES CANUCKS DOIVENT ENCORE BÛCHER

Le Canada fut la seule équipe relativement décevante du tournoi. Si elle continue d’évoluer avec ce manque récurrent d’organisation tactique et sans davantage de réalisme en attaque, elle sera à la peine lors de « sa » Coupe du monde lors de l’été 2015. Christine Sinclair (félicitations à elle pour sa 200e sélection et son 147e but) ne peut tout faire : diriger, organiser, créer, marquer. Et quand elle est sous l’éteignoir, personne pour compenser. Bien sûr, deux attaquantes importantes manquaient à l’appel : Mélissa Tancredi et Joëlle Filigno.

Dans l’ensemble, l’équipe parut très brouillonne ; même une joueuse comme Diana Matheson fut inutile la plupart du temps, comme perdue sur le terrain. Contre le Chili, par exemple, l’équipe posséda le ballon la plupart du temps, sans jamais l’utiliser à bon escient. Les joueuses, d’une insigne maladresse, vendangèrent beaucoup. Balancer de longs ballons vers l’avant en espérant voir Sinclair ou Leon les attraper s’avéra très improductif.

 

 

 

 

Manque d’expérience ? Certaines jeunes furent pourtant parmi les meilleures, comme l’excellente défenseure centrale Kadeisha Buchanan (18 ans) ou la précitée Adriana Leon (21 ans). Le sélectionneur John Herdmann sera-t-il capable de porter son onze à un niveau supérieur ? On regrettera que l’équipe ait répondu à l’évidente supériorité du Brésil par un jeu trop « musclé » et des fautes en cascade (Sesselman récolta un carton rouge mérité). On connait et apprécie l’engagement physique des Canadiennes, mais qu’elles veillent à ne pas franchir certaines limites… Un rayon de soleil dans un ciel mitigé : les débuts de la toute jeune et prometteuse Jessie Fleming, 15 ans… La future Sinclair ?

Que les filles du Grand Nord s’attachent à être moins bûcheronnes, et davantage bûcheuses. Tout un pays les attend à l’horizon 2015. Sans qu’il y ait le feu aux grands lacs, le compte à rebours est enclenché…

 

DES CHARDONS DE PLUS EN PLUS ARDENTS

L’Ecosse progresse, mois après mois. Même si les résultats comptables se font attendre, l’équipe s’avérant toujours capable du meilleur (Chili) comme du pire (premier match contre le Canada), parfois simultanément lors du même match (Brésil). Le talent court dans l’équipe, aucun doute. En premier lieu celui de Kim Little, superbe joueuse aux 90 sélections à seulement 23 ans. Elle plane au-dessus du lot et vient de signer pour Seattle, après 5 ans passés à Arsenal. La « Turbinchen » Lisa Evans (21 ans, Potsdam), très rapide et dont la devise semble toujours être « droit au but », figure en autre atout important de la sélection, au sein de laquelle Hayley Lauder se fit remarquer par son activité et la précision de son jeu. Encore jeune (moins d’un mois la sépare de Little), elle a bien des atouts pour elle. Jane Ross ou Sarah Crilly (auteure d’une merveille de but contre le Chili) pointent aussi au rayon des satisfactions écossaises.

 

 

Les défenseuses ? Souvent lentes (à l’inverse des attaquantes) et lourdes, notamment contre le Brésil. Mais bon, c’était le Brésil après tout. Et ces filles-là sont encore jeunes. Jennifer Beattie, clé de voûte du système défensif, n’a que 22 printemps et une grande marge de progression. Son expérience en D1 avec le MHSC l’aidera à progresser. En fin de match contre le Brésil, alors qu’elle était à la rue depuis une bonne heure, l’équipe réagit avec superbe. Les Écossaises attestèrent d’ailleurs de ce fort caractère lors de tous leurs matches, à l’exception du premier.

Les filles au chardon goûteront-elles au sirop d’érable en 2015 ? Difficile pour elles de devancer la Suède dans leur poule de qualification. Reste les barrages, toujours aléatoires. Mais l’Écosse présente de très solides arguments. Et qui ne souhaite entendre le magnifique Flower of Scotland entonné outre-Atlantique ?

 

Les liens des matches entiers (tous sauf Chili-Écosse) ou en extraits (tous) peuvent être trouvés sur cette page de WSU

Voir aussi :

Tournoi de Saõ Paulo : Le Brésil revient, le Chili arrive !

 

Résultats :

Brésil – Chili 2-0 (Marta, Thaisa)

Canada – Écosse 2-0 (Leon 9’, Sinclair 58’)

Brésil – Écosse 3-1 (Marta 27’, Debinha 35’ & 49’ / Lauder 75’)
Canada – Chili 0-1 (Aedo 41’)

Brésil – Canada 0-0
Chili – Écosse 4-3 (Rojas 22’, Francisca 58’, Araya 72’, Saez 77’ / Ross 25’, Murray 41’, Crilly 82’)
Match de classement : Canada – Écosse 1-0 (Schmidt 83’)

Finale : Brésil – Chili 5-0 (Formiga 8’, Marta 41’, Darlene 57’, Cristiane 76’, Debinha 86’)

 

Crédits photos : canadasoccer.com / scottishfa.co.uk

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