She Believes Cup : vraiment une bonne idée ?

Un tournoi avec l’Allemagne et l’Angleterre aux Etats-Unis, pays-hôte de la compétition tout juste sacré champion du monde, cela va permettre aux Bleues de préparer les Jeux Olympiques face à plusieurs des meilleures nations mondiales. Mais si sur le papier ce tournoi a tout pour plaire, c’est un peu plus compliqué dans les faits…

 

Du 3 au 9 mars, les Bleues vont disputer la première édition de la SheBelieves Cup, qui aura lieu aux Etats-Unis, en Floride et dans le Tennessee plus précisément en compagnie de l’Allemagne et l’Angleterre. Un tournoi qui va donc se dérouler aux mêmes dates que le tournoi de l’Algarve, rendez-vous international amical incontournable ou presque depuis 1994. Les Tricolores vont donc se confronter à trois des demi-finalistes du dernier Mondial. Le tournoi, qui a vocation à s’inscrire de façon durable dans l’agenda football féminin des grandes nations, se jouera en petit comité cette année, notamment parce que plusieurs équipes parmi les meilleures au monde seront impliquées dans des tournois de qualification pour les Jeux Olympiques.

 

La ferveur du soccer féminin

Adieu le sud du Portugal, ses stades vides et les retransmissions disparates, bonjour la ferveur des stades remplis de fans convertis au ballon rond (pendant les matches des Etats-Unis en tout cas) ! Du point de vue du public, il n’y a pas de comparaison possible avec le tournoi de l’Algarve. La SheBelieves Cup devrait permettre aux équipes de jouer devant des stades remplis dans un pays où le football féminin est très suivi, au contraire par exemple de l’Algarve où il n’y a parfois qu’une cinquantaine de spectateurs aux matches lors d’un tournoi dont même les locaux ignorent l’existence pour la plupart. Stades remplis, tournoi suivi médiatiquement, droits TV, ce tournoi devrait également être un bon coup financièrement, alors que l’équipe de France a bouclé son premier exercice à l’équilibre cette saison. Le tournoi s’inscrit donc dans la continuité d’une économie qui commence à marcher.

D’un point de vue de l’opposition, difficile de faire mieux avec les Etats-Unis, l’Angleterre et l’Allemagne, tous les trois demi-finalistes de la dernière Coupe du monde. Pour une première, en année olympique avec les tournois qualificatifs que cela implique, c’est un beau plateau. Un mini-tournoi au sommet, en somme, qui devrait servir de répétition aux Jeux pour les trois qualifiés que sont les Etats-Unis (qualifications en cours), l’Allemagne et la France. A priori, ce nouveau tournoi, qui confirme la place de l’équipe de France parmi le gotha mondial de la discipline, ne présente que des avantages pour l’équipe de France. Mais est-ce vraiment le cas ?

 

Un calendrier chargé

Jouer les meilleures équipes au monde devant des stades remplis, ça fait rêver… mais pour cela, il va falloir se rendre aux Etats-Unis entre un quart de finale de Coupe de France le week-end du 28 février* et la 17e journée de championnat le 13 mars. C’est donc un déplacement certainement fatigant dans une fenêtre très réduite qui attend les joueuses de l’équipe de France, auquel il faudra ajouter le trajet Floride-Tennessee-Floride puisque les Bleues iront affronter les Etats-Unis à Nashville lors de leur deuxième match. De ce point de vue-là, avec en plus les quarts de finale aller de la Ligue des Champions à disputer pour la majorité des Bleues le 23 mars, on peut regretter le tournoi de l’Algarve, proche géographiquement pour les équipes européennes, un de ses avantages en plus du temps souvent appréciable et de l’esprit bon enfant qui y règne.

A noter que cette courte fenêtre ne concernera que l’équipe de France, puisqu’en Allemagne, le championnat ne reprendra que le week-end suivant (le 20 mars), et que l’Angleterre et les Etats-Unis sont des championnats d’été. Cela signifie que ce tournoi sera une belle occasion pour ces deux équipes nationales et les joueuses qui les composent de préparer la saison à venir (les championnats débutent début avril). On peut donc imaginer, si l’existence de ce tournoi devait se confirmer et s’inscrire dans la durée, avec d’autres équipes comme le Japon (également un championnat d’été), que le calendrier des compétitions françaises puisse être aménagé quelque peu pour permettre à l’équipe de disputer ce tournoi dans de meilleures conditions.

 

Tournoi pour insomniaques

La SheBelieves Cup promet six rencontres de très haut niveau. Mais à l’exception de l’opposition entre les Etats-Unis et la France le dimanche 6 à Nashville, aucune rencontre ne terminera avant minuit (heure française). Et si la France est programmée à chaque fois en « première partie » de soirée, les matches auront lieu à 23h contre l’Allemagne, le jeudi 3, puis l’Angleterre, le mercredi 9, et à 21h le 6 contre les Etats-Unis. Les audiences des matches, diffusés sur D17, devraient logiquement en pâtir. Celles de Canal + Sport, qui diffusera les autres rencontres (à 1h45 les 3 et 9 et 23h45 le 6), encore plus. Avec trois équipes européennes, et si le fait que les matches soient joués en grande partie sur la côte est réduit le décalage horaire, il sera compliqué de suivre le tournoi comme il se doit, d’autant plus qu’il sera en concurrence avec le tournoi de l’Algarve, même si le plateau sera moins alléchant cette année, et surtout le tournoi qualificatif pour les Jeux Olympiques dans la zone Asie et celui qui se déroulera aux Pays-Bas pour le dernier billet de la zone UEFA. Pour faire simple, début mars sera sous le signe de l’insomnie (ou des vacances) pour les fans de football féminin.

 

Prometteur sur le papier, certainement intéressant d’un point de vue financier et médiatique, le nouveau tournoi amical international SheBelieves Cup, qui se déroulera aux Etats-Unis du 3 au 9 mars, pourrait cependant bénéficier d’un meilleur timing pour les équipes nationales telles que la France, pour laquelle le tournoi, qui devrait apporter son lot non négligeagble de déplacements fatigants, est coincé entre un match de Coupe de France et une rencontre de championnat.

 

Rappel du programme (heures françaises) :

 

 

*Le tirage des quarts de finale réalisé hier (mardi 16) a toutefois été très favorable pour les trois équipes pourvoyeuses de joueuses en équipe de France que sont Lyon, Paris et Montpellier, puisque les trois clubs recevront les trois « petits poucets » respectivement Dijon (D2), Metz (D2) et Saint-Maur (actuellement 11e de D1).

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