Sara Chevaugeon (Lyon Basket Féminin) : « C’est notre métier »

Sara Chevaugeon, joueuse du Lyon basket féminin, vient d’obtenir, avec son équipe, une qualification pour les quarts de finale de la Coupe de France. La saison en cours, le championnat, les objectifs, la discipline dans sa globalité et son évolution, le sport féminin… La native de La Rochelle n’a éludé aucun sujet ! Interview.

 

« Nous vivons une saison assez compliquée ». Sara Chevaugeon a bien résumé la situation du Lyon Basket Féminin, qui occupe actuellement la douzième place du championnat. « Nous n’avons eu que peu de victoires depuis le début du championnat, et l’équipe est entrée dans un cercle de frustration ». Si elle s’avoue « plutôt déçue jusqu’à présent », la joueuse rhodanienne explique que « l’équipe est assez jeune », mais possède « d’indéniables qualités ainsi qu’un potentiel intéressant ». Pour elle, « ce n’est pas la place que le club devrait occuper ». Avant de poursuivre. « Je n’aurai pas la prétention d’affirmer que nous possédons les armes pour rivaliser avec des équipes du top 5, mais je pense néanmoins que le milieu de tableau nous est tout à fait accessible. Nous laissons échapper les matches de peu. Par exemple, la semaine dernière, nous avons perdu à Charleville Mézières de sept points, et hier, de six points (entretien réalisé lundi 26 janvier, ndlr). Cela se joue à très peu de choses, et je peux vous dire que c’est assez frustrant ». 

 

Sara Chevaugeon, qui vit actuellement sa troisième saison entre Rhône et Saône, nous en dit plus sur son quotidien. « Nous avons des entraînements toutes les semaines, quasiment tous les jours. Si nous disputons un match à domicile le samedi soir, nous sommes souvent en phase de récupération le lundi matin ». « J’en profite alors pour aller faire de la musculation », avoue-t-elle. Le club s’est doté d’un préparateur physique, mais la numéro 10 du LBF nous avouera que l’aspect musculation n’est que peu pris en compte dans la préparation physique, « il est alors utile de s’entraîner en plus à côté, cela permet d’arriver dans les meilleures conditions possibles le week-end, pour disputer nos matches ». « Les entraînements sont souvent annoncés la veille pour le lendemain », déclare la Rochelaise, 22 ans en février prochain. « Notre coach programme régulièrement les séances de la semaine à 20 heures, de façon à pouvoir s’entraîner à l’heure des matches du samedi ou du dimanche ». 

 

Des contrats professionnels mis en place

A Lyon, les joueuses sont toutes sous contrat professionnel. « C’est notre métier, notre activité principale, et nous vivons de cela ». L’équipe du 69, qui évolue depuis quatre saisons dans l’élite du basket féminin (l’équivalent de la Pro A chez les hommes, ndlr), affiche un certain nombre d’ambitions. Par la voix de sa jeune joueuse, le club veut absolument remonter au classement général. « Nous n’avons pas envie de terminer à la douzième place, c’est très clair, et nous allons tout donner lors des prochains matches pour gagner des places au classement ». L’objectif ? « Parvenir à atteindre le top 8 d’ici la fin du championnat ».

 

En effet, si le club lyonnais termine aux huit premières places, il disputera le Challenge Round. « Le maintien est obligatoire », pour Sara Chevaugeon. « Il n’y a rien d’affolant jusqu’à présent, étant donné que nous avons distancé les deux derniers clubs du classement, mais il faudra rester vigilantes ». Hier, le LBF s’est qualifié, dans la douleur, pour les quarts de finale de la Coupe de France, en venant à bout d’une valeureuse équipe de Calais (74-67). Comme dans toutes les disciplines sportives, avoir des résultats permet d’attirer du monde, médias comme supporters. « Depuis les Jeux olympiques, notre discipline est de plus en plus médiatisée. L’Equipe de France Féminine A avait alors terminé vice-championne olympique. Le sport féminin en général bouge plus, devient de plus en plus attractif ».

 

 

 

Un véritable engouement 

« Il y a un véritable engouement autour du basket féminin, on en parle plus. Même si cela reste encore aujourd’hui incomparable par rapport aux garçons, nul doute que notre discipline est en plein développement, et j’espère que les choses vont continuer ainsi. C’est très positif. Certains matches sont désormais télévisés sur Sport+ notamment, et cela ne fait qu’améliorer la notoriété du basket féminin ». S’avouant « ravie de voir que le sport féminin se développe énormément à l’heure actuelle », Sara Chevaugeon conclut. « Vous savez, les bons résultats attirent le grand public. C’est vraiment plaisant de pouvoir voir des matches de basket féminin en direct à la télévision, d’avoir la possibilité de trouver des reportages, des interviews … Cela fait avancer les choses ».

 

 

« Cela fait avancer les choses »

 

 

Propos recueillis par Benjamin Roux

 

 

Crédits photos : Lyon Basket Féminin / Eric Moulard – Jérôme Le Bris / Pascal Muradian.

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