Présentation de la D1 (Episode 2) : Des ambitions et des questions

La D1 féminine reprend ses droits ce dimanche, pour une nouvelle saison qui s’annonce disputée et passionnante. Présentation en trois parties d’une compétition qui devrait encore ravir les fans pour les 9 mois à venir. Dans ce deuxième volet, Foot d’Elles vous présente quatre clubs qui pourraient bien venir jouer les trouble-fêtes dans le championnat : Bordeaux, Soyaux, Guingamp et le Paris FC.

 

 

Bordeaux, un recrutement qui en dit long

Le maintien inespéré acquis par les Girondines la saison dernière, lors de l’ultime journée, aura eu la vertu de faire bouger les lignes au club. Sans parler du partenariat mis en place cet été avec le club d’Olney Girls 99, basé à Washington DC. La « team US » pourrait lui offrir de belles perspectives dans le futur… Le staff aquitain s’est renforcé, par l’arrivée notamment d’un préparateur physique et l’ajout d’un deuxième kiné. Les travaux qui sont opérés sur les infrastructures de la section féminine (et se termineront en cours de saison) vont permettre aux Bordelaises de s’épanouir pour cette deuxième saison dans l’élite.

 

Un constat réjouissant pour l’entraîneur, Jerôme Dauba, qui admet que « le club nous donne les moyens de réussir ». Celui-ci préfère pourtant rester sur la réserve lorsque l’on évoque les ambitions du groupe, à qui il demande tout d’abord de sécuriser le maintien. Avant toute fois d’admettre : « Si on arrive à se maintenir assez tôt, après, peut-être qu’il y aura autre chose… ». Notamment une course effrénée à la première partie de tableau ? Reste que l’objectif est de pérenniser l’équipe en D1.

 

Et, pour ce faire, les Girondins se sont donné les moyens de leurs ambitions, en recrutant pas moins de 9 joueuses, dont la gardienne Erin Nayler, la Brésilienne Carole Rodrigues et l’ancienne défenseure d’Arsenal et de Chelsea, Niamh (prononcer Niv) Fahey. « Les étrangères amènent une culture de l’entraînement, elles ont des rituels différents des nôtres, donc ça permet de donner une nouvelle dynamique dans ces moments-là, explique Dauba. Et puis on est obligé de parler anglais, les joueuses aussi… Forcément ça crée du lien ! De leur côté, on leur apprend à parler français et, du coup, on est obligés de se mélanger. Ce sont des joueuses avec un super état d’esprit », se réjouit le tacticien qui a aussi fait venir de nombreuses joueuses d’expérience : « L’an dernier, nous avions le groupe le plus jeune et, à la trêve, nous avions déjà décidé de faire venir Delphine Chatelain et Gouthia Karchouni pour apporter plus de vécu à l’effectif, ce qui nous avait servi. Cet été, l’idée c’était de continuer à apporter de l’expérience pour les plus jeunes, donc on souhaitait recruter au moins une joueuse d’expérience par ligne ».

 

D’où la venue de Solène Barbance, Rose Lavaud ou de Chloé Bornes, en plus de celles des prometteuses Juliane Gathrat et Julie Thibault. Sans oublier les cadres de la saison dernière (Loumagne, Cambot, Istillart), l’effectif bordelais peut rêver à une meilleure saison dans l’élite. Sa phase de préparation réussie (4 victoires en 5 matches) – si l’on excepte une lourde défaite face à la Real Sociedad (1-5) – montre qu’il faudra sans doute compter sur cette équipe. Opposé au promu lillois en ouverture, Bordeaux compte bien frapper fort d’entrée.

 

Soyaux joue les fortes têtes

A quelques jours de la reprise de la D1, l’entraîneur Sojaldicien, Sébastien Joseph, se veut modeste, mais pas trop : « Notre objectif, cette saison, comme je l’appelle, c’est le maintien ambitieux ! » Une manière de dire que, sans être prétentieux, le coach charentais cherchera à sécuriser très rapidement son maintien dans l’élite, avant de viser haut. Voire très haut, si jamais les résultats deviennent inespérés. « De toute manière, si on est cartésien, dès qu’on ne joue pas la Ligue des champions on joue le maintien », rappelle dans un sourire l’ex-entraîneur ruthénois, qui a amené pas mal de changement à l’ASJ.

 

Au niveau du staff tout d’abord, où en plus des départs de Goursat et Paredes, la nouvelle équipe se structure autour de lui, on note ceux de l’ancienne portière Amandine Guérin et Tom Bouvier, qui travaillait déjà avec Joseph à Soyaux. Du côté de l’effectif également, de nombreuses « anciennes » sont partie, comme Hurault et Viana, en plus de l’envol de Julie Thibault en Aquitaine. Le tacticien français se dit toutefois confiant, car extrêmement satisfait de son recrutement : « On a eu cinq arrivées. On souhaitait, en priorité, renforcer le secteur de la défense centrale, que l’on savait dégarni. C’est pour ça qu’on a fait venir Cathy Couturier de Rodez, Elba Verges du RCD Espanyol et Aurélie Rougé d’Aurillac. Ce sont trois joueuses qui ont beaucoup de qualités et n’ont pas tout à fait les même profils. Donc, ça nous intéressait par rapport aux différents types d’adversaire que l’on va rencontrer ». L’arrivée de Léonie Fleury, qui devrait animer le couloir gauche, et celle de l’ancienne Parisienne et polyvalente Elise Courel (photo ci-contre) vont venir étoffer l’effectif dans l’entrejeu. « On dit toujours qu’on bon recrutement, c’est aussi de savoir garder ses cadres, chose qu’on a su faire », explique Jospeh. Romane Munich, Marie Aurelle [Awona] en défense, Ana Clérac, Laura Bourgouin ou encore Pamela Babinga seront bien présentes pour faire frissonner les supporters charentais.

 

Cela a déjà été le cas lors d’une bonne préparation où, en sept matches amicaux, Soyaux l’a emporté cinq fois. Dont une éclatante victoire à Yzeure (7-0), pour finir. « J’ai trouvé ce match vraiment abouti dans le contenu », raconte Joseph. Le coach dresse un bilan forcément positif : « On sait qu’on ne va pas tout révolutionner en un mois, mais ça prend forme. Globalement les principes de jeu commencent à rentrer, les déplacements commencent à venir ». Avant de rappeler qu’« on ne va pas évaluer tout notre travail sur le premier match en D1 ». Ce sera dimanche lors d’un périlleux déplacement dans la capitale, contre le PSG, qui ne devrait pas se montrer très partageur en ouverture du championnat. Cependant, après la réception de Lille le week-end suivant et un déplacement à Albi lors de la 3e journée, on pourra un peu plus situer à quelle altitude Soyaux risque de planer cette saison.

 

Le Paris FC a mué

Après un exercice compliqué et un classement final (5e) satisfaisant au bout d’une saison longue et douloureuse, une page s’est définitivement tournée pour Juvisy la saison dernière. Plus que les départs de l’entraîneur Emmanuel Beauchet et de Sandrine Dusang, dont c’était l’arrêt de la carrière, c’est la fin du FCF Juvisy connu tel qui s’est produit en mai dernier. Depuis, le club francilien a acté sa fusion avec le Paris FC et peut, de nouveau, nourrir de belles ambitions. L’équipe a prolongé de nombreuses joueuses essentielles au rouage essonnien (Declercq, Benameur, Bilbault, Vaysse…) et a surtout fait signer, pour deux ans de plus, sa capitaine et tête d’affiche, Gaëtane Thiney, dont ce sera la dixième saison au club.

 

« On a voulu organiser une conférence pour cette occasion, car cette prolongation symbolise la fusion entre le Paris FC et le FCF Juvisy Essonne », illustrait ainsi le président Pierre Ferracci au moment d’officialiser l’information. Sur le banc, c’est le Directeur Technique de la formation juvisienne et ancien entraîneur (de 2013 à 2015), Pascal Gouzennes, qui dirigera la troupe de Marie-Christine Terroni cette saison. Alors que la concurrence se renforce et que tous ses adversaires ont opéré un mercato de choix, le PFC a, lui aussi, réalisé quelques beaux coups. Il a notamment attiré Anissa Lahmari, mais surtout la désormais ex-retraité Ami Otaki, ancienne attaquante par Lyon et Guingamp. Elle avait pourtant décidé de couper avec le foot en 2015. Auteure de 3 buts en match de préparation, l’ex-internationale japonaise ne semble pas avoir perdu grand-chose de ses réflexes face au but.

 

Aux côtés des Makanza, Matéo, Butel et Greboval, elle a remporté trois de ses quatre matches de préparation. Seul le nul face à Guingamp empêche de donner une note parfaite à cette intersaison. Mais Otaki aura la lourde tâche de faire oublier le départ de Kadidiatou Diani chez le voisin parisien. 


Reste que, jusqu’à présent, le coach parisien se montrait satisfait de ses joueuses : « On peut tirer un bon bilan de ce que l’on a mis en place. Le groupe est très réceptif, il commence à retrouver des sensations collectives et ça va permettre, je pense, d’aller loin cette année », expliquait-il au média du club, lors du stage de son équipe à Saint-Lary-Soulan, en Occitanie. L’entrée en matière face à Fleury, qu’elles ont déjà battu en préparation, sera l’occasion idéale pour ses joueuses d’afficher leurs ambitions. Surtout qu’un gros test les attend par la suite à domicile, avec la réception de Marseille lors de la 2e journée. L’occasion de prendre leur revanche sur l’équipe qui l’avait sorti du « Big 4 » la saison passée.

 

Guingamp, fini la transition ?


Après un début de saison canon l’an dernier, l’En Avant Guingamp avait connu une fin d’exercice plus chaotique (2 victoires sur ses 7 derniers matches de D1), malgré un beau nul ramené du Camp des Loges, et qui avait coûté des points au PSG. « Ça a été une saison de transition », analysait après-coup Sarah M’Barek, l’entraîneure bretonne. Sauf que cette saison pourrait difficilement être plus joyeuse pour Guingamp. Les Costarmoricaines ont perdu, cet été, de nombreux cadres. Les deux fois, c’est à un concurrent direct de D1 que le club a dû céder Maryne Gignoux et Salma Amani, sa meilleure joueuse de la saison passée : Fleury. Cette dernière avait décidé de se lancer dans une nouvelle aventure, au grand dam de son entraîneure qui aurait bien aimé garder un élément de choix. Surtout que Nieto, Ringenbach et Quéro ont, elles aussi, quitté le navire.

 

Au rayon des arrivées, seule Solène Durand (de Montpellier), qui devrait devenir la nouvelle numéro 1 dans la cage guingampaise et la Camerounaise Falone Mefometou (en provenance d’Arras), ont posé leurs valises dans les Côtes-d’Armor. Pour autant, la tacticienne rouge et noir n’a rien perdu de son exigence et, on l’imagine, de ses ambitions : « On a montré que, physiquement, on était bien en jambes. Concernant le jeu, je ne suis pas encore tout à fait satisfaite, il faudra élever notre niveau pour être prêtes en championnat », expliquait Sarah M’Barek au journal Ouest-France, mi-août, après la large victoire de son équipe face à l’ESOF La Roche (4-1), en match de préparation. La défaite (2-3), concédée il y a quelques jours en amical face à Bordeaux vient confirmer ce sentiment qu’il faudra vite s’ajuster pour l’EAG. Surtout alors que le déplacement à Marseille dimanche et la réception de Lyon, lors de la deuxième journée, promet aux Bretonnes un début de championnat compliqué.

 

Sauf mention, tous propos recueillis par Vincent Roussel

Crédits photos : asjsoyauxcharente.com / MHSC.com / FCGB – D.Le Lann.

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