Pour Metz, un fol espoir

Un temps perdu à la cause du maintien, mais revenu en hâte après avoir décroché ses deux premiers succès de la saison, Metz va jouer son va-tout en fin de saison afin- peut-être –de réaliser un improbable come-back.

 

 

 

 

 

 

26 mars dernier, au stade Jean-Pierre Delhomme. L’ambiance est belle dans les vestiaires messins, où règne pour la première fois de la saison l’atmosphère de la victoire. « J’ai été obligée de verser des larmes, tant l’attente et la pression étaient montées haut », se remémore Adeline Janela. Tant Metz était surtout descendu bas au classement, avec cette douzième et dernière place, pour trois points obtenus en 17 matches avant la rencontre. Des standards loin de ceux espérés par David Fanzel, comme il nous l’avait confié en début de saison. « On est tombé de haut oui, admet aujourd’hui l’entraîneur grenat. J’ai trouvé qu’on n’était pas loin, mais le manque de physique, de puissance, de taille nous a coûté. Quand on affronte Montpellier, on avait l’impression qu’on jouait contre des extraterrestres », explique-t-il en référence à la rouste infligée par les Montpelliéraines (0-5) dès la première journée de championnat.

 

Claques, vide offensif et malchance

Qui a été suivi de trois lourds revers consécutifs (6-0 face à Juvisy, 4-0 contre Rodez puis 3-0 à Paris), qui ont fait beaucoup de mal, surtout mentalement, aux Mosellanes : « Le changement de niveau nous a mis une claque, puisque la saison passée on gagnait beaucoup, tandis que cette saison on ne gagnait plus. Je pense qu’on a eu un peu du mal à s’en remettre », analyse Justine Lerond, la gardienne titulaire du FC Metz, qui vient de fêter ses 17 ans. « Je sais qu’à titre personnel ça a beaucoup joué mentalement cette saison. Après il faut dire qu’on avait beaucoup de malchance. Par exemple face à Albi au retour, on devait gagner 3-0 à la mi-temps, mais on n’arrivait pas à mettre une seule occasion. Au final, elles marquent et gagnent sur leur seule occasion en fin de match. On doit avoir un chat noir dans l’équipe ! », explique en souriant Melissa Godart, arrivée l’été passé en provenance de Soyaux. Si son entraîneur pense lui aussi que beaucoup de rencontres se sont jouées sur des détails, il tempère : « Quand vous êtes derniers du championnat, c’est aussi que vous le méritez ». Deuxième pire défense du championnat derrière Rodez (41 buts encaissés contre 49), Metz se morfond surtout en raison de son inefficacité offensive. Rotheram ayant été souvent blessée, Atluntulak, Wenger et Khelifi se sont relayées pour combler le vide sur le front de l’attaque, mais elles n’ont donné que trop peu de satisfaction (1 but chacune).

 

Avec Pekel, un changement radical

Si le groupe s’est progressivement adapté à l’élite, rendant des copies de plus en plus propres, il doit sa bonne dynamique à deux facteurs : d’une part, l’arrivée des premiers points, avec ce nul (1-1) grappillé à Soyaux début décembre. « Les victoires et les matches nul appellent d’autres résultats, illustre Janela. On s’est dit « pourquoi pas ? Ce n’est pas fini ». On est encore là et on le sera jusqu’à la dernière journée ». De l’autre, il y a l’arrivée à l’intersaison de Melike Pekel. La buteuse germano-turque, qui évoluait jusqu’alors en équipe 2 du Bayern Munich, va non seulement devenir meilleure marqueuse de l’équipe en quelques semaines (3 buts), mais aussi finir de redonner confiance à un groupe en peine : « Quand vous prenez une fille allemande, vous savez qu’il y a cette rigueur du résultat -une mentalité que beaucoup de filles de chez nous devraient avoir- et ça a apporté ce petit plus. Elle a ce côté guerrière, qui a fait que les filles l’ont suivie. C’est une recrue qui bonifie l’effectif », se réjouit Fanzel. Et qui lui permet d’enchaîner les résultats. Alors que Metz n’est plus resté muet devant les cages depuis 6 matches (série en cours) il a acquis une deuxième victoire face à Rodez (2-1), après le succès à Blanquefort, afin de croire de nouveau en ses chances de maintien. Largué jusqu’au début du mois, le club compte aujourd’hui 5 points de retard sur l’ASSE, qui compte un match en moins que lui.

 

«Montrer la meilleure image possible du FC Metz»

« On a repris confiance, concède Justine Lerond. Il faut rester réalistes car on sait que rien n’est gagné, loin de là. Il faudra obligatoirement battre Saint-Etienne si on veut se maintenir, mais aussi faire un résultat sur la pelouse de Guingamp », dit celle qui manquera la série décisive du club en cette fin de saison, pour cause de rendez-vous avec l’équipe de France U17. Après 3 semaines sans match, le club de l’Est rendra visite aux Vertes le 30 avril, avant un match décalé (pour cause de Ligue des champions) face à Paris le 3 mai, et ce déplacement tout aussi capital face aux Bretonnes, le 7 mai. Pas de quoi entamer la confiance de l’arrière gauche messine Adeline Janela : « On n’a plus rien à perdre. Quand je vois ce qu’on est capable de produire face à Rodez je me dis qu’on peut le faire », assure celle qui, qualitativement, estime que son groupe aurait sa place en milieu de tableau, « sans hésiter ». Et David Fanzel de conclure : « Comme je le dis aux filles : « lâchez-vous ! Profitez à fond de la D1 avec des supers matches à jouer (Montpellier et Lyon, lors de la dernière journée, NDLR) ». Pour beaucoup, on est condamnés depuis longtemps. Restons-le mais profitons-en. Il faut finir la saison au mieux et montrer la meilleure image possible du FC Metz ».

 

Crédits photos : Twitter Juvisy / FC Metz

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