« Poule D », l’immersion dans le football féminin amateur

Passionnée depuis toute petite de football, Yamina Benahmed Daho ne tente l’aventure d’un club quà l’âge de 32 ans. Elle en fait un livre : « Poule D » où elle raconte sa découverte du football féminin amateur : ses galères, ses joies, les entrainements, et l’esprit d’équipe. Un récit au rebond et plein d’humour. Rencontre.

 

 

 

 

Qu’est-ce qui vous a frappé le plus lors de vos premiers pas sur le terrain ?

Y.B-D : « Je me suis rendue compte à quel point les gestes qui paraissent assez naturels à exécuter quand on les voit à la télévision sont en fait très compliqués quand on les réalise soi-même. Le ballon est un objet pas du tout facile à manier. Mais comme le club se montait, c’était extrêmement rassurant et tout le monde était quasiment au même point. Nulle ou très nulle comme moi (rires) !

Comment est venue l’idée de ce livre Poule D ?

– L’idée est venue simplement : quand j’ai commencé à vouloir à réaliser le rêve de fillette en région parisienne de jouer au foot. Dès les premiers entraînements, j’ai constaté qu’il y avait des situations à la fois très comiques et très romanesques. L’apprentissage en lui-même c’est déjà une trame narrative. A ce moment-là, je n’avais pas de projet d’écriture, je me suis dit que j’avais sur un plateau un récit qui vaudrait le coup. Je me suis engagée pendant toute la saison à écrire des textes en fragment sur les entraînements, les matches, et la saison.

Dans votre livre, vous passez régulièrement d’un univers à un autre : le club, votre métier de professeur d’école, les souvenirs de jeunesse. Pourquoi ?

– Je pensais moi qu’une histoire linéaire c’était un peu trop courant sur Internet, ou sur les blogs. Je pensais à un roman un peu polyphonique et j’avais envie de faire entendre plusieurs voix dans le football : amateur, le foot féminin pendant la guerre, ou l’OL féminin de nos jours. C’est pour cela que j’avais envie d’un roman qui alterne des périodes, des personnages et de faire voyager le lecteur. En plus, c’est une histoire du football en général. J’avais envie d’insérer des choses que l’on ne connait pas, animé par mon goût pour la recherche. Et puis pour casser l’idée qui consiste à dire que les femmes sont les égales des hommes depuis peu. C’est faux, elles jouaient pendant la première guerre mondiale.

 

 

« Bien meilleure pour regarder le foot que pour y jouer »

 

 

Vous évoquez souvent les difficultés que peut connaître un club amateur sur le plan des structures, du budget. Vous attendiez-vous à cela ?

– Sur le fonctionnement du club, je n’ai pas été vraiment surprise car c’est un peu le problème de toutes les organisations associatives qu’elles soient dans le sport ou pas. L’autonomie d’un club amateur on sait très bien qu’elle ne repose pas sur les compétences des dirigeants, cela repose sur l’envie des gens et le budget dont on dispose. Quand il y n’a pas d’argent, il n’y a pas de matériel, donc derrière pas d’entraînement, si on ne fait pas de bons entrainements, pas de bons matches… Je pense qu’il y a eu une surprise dans la façon dont les choses se terminent avec l’entraineur à la fin du livre…

Comment vit-on la situation quand on est joueuse et que l’on découvre un sport qui faisait rêver étant jeune ?

– Je trouvais que c’était bien que finalement cela ressemble un peu à de la débrouillardise. En même temps, cela demandait des enjeux moindres. Le football est un sport un peu universel. Si on acquiert deux, trois techniques, on est super contents. Déjà disposer d’un terrain deux fois par semaine, c’est déjà bien sur Paris. Mais on tombe un peu des nues, quand on découvre l’état du terrain, ses bosses et ses cailloux. Après quand je constatais que quand on arrivait les gamins de 12 ans jouaient, le temps était hyper minuté. Les créneaux étaient occupés 24/24, et on se dit que c’est déjà pas mal d’avoir un créneau. Tout le monde prend d’assaut toutes les structures.

Depuis votre expérience, votre passion pour le football a-t-elle été renforcée ou diminuée ?

– Ni l’un ni l’autre, mon amour pour le football est resté intact, c’est quasiment le même. Par contre, cela m’a conforté dans l’idée que j’étais bien meilleure à regarder la discipline qu’à y jouer. Je n’ai jamais rejoué depuis. La contrainte des horaires d’entrainement et de matches est extrêmement lourde surtout quand on a un métier à plein temps à côté.

 
Quel souvenir gardez-vous de cette expérience de club ?

– Je crois que je garde de cette expérience la joie enfin de connaître le sport collectif, que je n’avais jamais fait. De savoir ce que c’est d’entrer sur un terrain, porter des crazmpons,f aire une passe ruéssi meme si ca aboutit pas ç un but. C’est une expérience collective que j e garde. Pour ce qui est de mon pire souvenir : la technique est beaucoup plus dificile à acquérir que je ne le pensais. J’ai pris une grande leçon de réalisme.»

 

 

L’ouvrage « Poule D », édition L’arbalète Gallimard. Prix : 15.90 euros.

Propos recueillis par Anthony Rech

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