Pauline Bremer, deux mois après

Jeunesse, talent, et ambition. Voilà trois termes qui pourraient caractériser Pauline Bremer, recrue estivale de l’Olympique Lyonnais. Arrivée en provenance de Potsdam avec de fermes intentions, l’internationale allemande compte bien trouver ses marques au sein d’une formation qui pourrait lui permettre d’aller très loin au niveau européen cette année. Entretien.

 

Elle n’a accordé que peu d’interviews aux médias français depuis son arrivée. Pauline Bremer, 19 ans depuis avril, est auteure d’un début de saison prometteur avec l’Olympique Lyonnais. Titulaire lors du choc face au PSG dimanche dernier à Gerland, c’est une joueuse tout sourire que nous avons rencontrée à l’Argenson la semaine dernière. Accueil chaleureux, cadre somptueux, c’est dans une ambiance conviviale que nous avons pu poser toutes nos questions à celle qui a paraphé un contrat de deux ans avec l’OL cet été, dans le restaurant de Gerland où joueurs et joueuses du club ont leurs habitudes. 

 

 

 

Comment se passe votre « nouvelle vie » en France ? 

P.B : « Ces premiers mois se passent très bien. J’aime cette équipe, et j’apprécie énormément la ville de Lyon. Lorsque je suis arrivée, j’ai tout de suite été impressionnée par la qualité des entraînements. Le niveau est vraiment élevé, cela permet de travailler dans de très bonnes conditions. Je suis heureuse d’avoir signé à l’Olympique Lyonnais, et surtout persuadée d’avoir fait le bon choix.

 

Les premiers jours ont-ils été compliqués, à l’heure d’arriver dans un nouveau pays ?

Il n’est jamais facile, pour une joueuse étrangère, de s’intégrer dans un collectif. Au début, j’ai eu un peu de mal en effet. Cependant, j’ai été très bien accueillie dans ce club, tout le monde est venu vers moi et tout a été mis en œuvre pour que j’arrive dans de bonnes conditions.

 

Quel regard portez-vous sur votre nouveau club ?

Je dirai tout d’abord que Lyon est un club très professionnel. Je recherchais activement une nouvelle équipe, qui pouvait me permettre d’évoluer. J’ai connu de belles années dans le championnat allemand. Il y a tout de même des différences avec Potsdam, mon ancien club. A Lyon, je trouve que l’aspect « famille » est privilégié. Tout le monde se connaît, et il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes. En Allemagne, j’évoluais au sein d’un club exclusivement féminin, ce qui est différent de Lyon, où l’équipe masculine est également très compétitive. Cela donne un ensemble plus professionnel.

 

Connaissiez-vous le championnat français avant d’arriver à l’OL ?

– Je m’y intéressais, en effet. Plusieurs joueuses de notre sélection nationale évoluent au Paris Saint-Germain, et elles avaient eu l’occasion de m’en parler. Cependant, j’ai préféré attendre mon arrivée, afin de me forger ma propre opinion sur le sujet. Par ailleurs, je connais très bien Ada Hegerberg (internationale norvégienne, à Lyon depuis 2014, ndlr). C’est une joueuse que j’apprécie beaucoup, et elle a facilité mon intégration. Elle parle couramment l’allemand, ce qui m’a permis de mieux communiquer avec l’effectif lors de mes débuts.

 

Qu’avez-vous découvert depuis votre arrivée ?

Comme je le disais, j’ai été impressionnée par les différentes structures mises en place au sein du club pour le développement de la section féminine. Ce sont des petits éléments qui font la différence entre deux équipes de haut niveau. Grâce à plusieurs exercices, je continue, chaque jour, à perfectionner ma technique, tout en me concentrant sur les projets de jeu du coach.

 

Quelles sont les principales différences entre les championnats allemands et français ?

En Allemagne, il n’y a pas de match facile, car le niveau est très serré entre les différentes formations, ce qui permet d’avoir davantage d’homogénéité dans le jeu. Il y a, certes, des équipes qui dominent le championnat, mais tout le monde peut battre le leader, par exemple. A l’inverse, en France, d’après ce que j’ai pu voir sur les premiers matches, les clubs ont des niveaux assez inégaux. Il n’y a que quelques équipes qui peuvent prétendre au titre de champion de France. Face aux promus, par exemple, nous arrivons à marquer un nombre incalculable de buts, élément que nous ne voyons quasiment jamais en Allemagne.

 

Le niveau proposé est-il en adéquation avec l’idée que vous vous en étiez faite ?

J’avais en effet entendu plusieurs choses sur ce championnat. Je savais que j’allais trouver des équipes très différentes. Cependant, j’ai été surprise par la qualité de certaines formations comme Montpellier et Juvisy qui ont, pourtant, des budgets moins importants que nous. Ces équipes arrivent à être en haut du tableau, et parviennent désormais à concurrencer le Paris Saint-Germain. J’ai eu l’occasion de voir des images du match PSG / Montpellier (troisième journée de D1, match nul zéro à zéro, ndlr), où le MHSC avait tenu Paris en échec sur sa pelouse. Nous voyons donc que le niveau est plus élevé dans chaque club d’une année à l’autre.

 

 

<< Surprise par la qualité de certaines formations >>

 

 

Comment s’est passée la reprise avec l’Olympique Lyonnais après la Coupe du Monde ?

– J’ai repris l’entraînement avec Lyon deux semaines après la Coupe du Monde. Cela n’a pas été facile au début, car il a fallu se remettre dans le bain, en montrant le meilleur de nous-mêmes. Nous sommes reparties avec beaucoup d’ambition, à l’image de ce qu’a pu déclarer Gérard Prêcheur en début de saison. Pour revenir sur la Coupe du Monde, j’ai vécu une très belle compétition. L’entame a été bonne, mais nous sommes toutes déçues de ne pas avoir pu atteindre la finale. Cela restera tout de même une bonne expérience pour moi, car j’ai pu m’apercevoir du niveau à avoir lorsque l’on évolue parmi les plus grandes nations mondiales. 

 

Quel regard portez-vous sur le niveau de votre équipe ?

– Je pense que l’équipe possède un très bon niveau. Nous avons des joueuses de grande qualité, qui sont, pour la plupart d’entre elles, internationales. Nous avons un groupe homogène, avec beaucoup de talent. Il y a également de jeunes joueuses qui apportent un vrai plus à l’effectif actuel. C’est notamment ce qui fait notre force.

 

Dans quel état d’esprit abordez-vous cette saison 2015-2016 ?

– Je suis venue pour gagner le championnat, et j’ai envie de donner le meilleur de moi-même à chaque match. J’ai la chance de pouvoir prendre part, cette année, à plusieurs compétitions. Pour tout vous dire, je me concentre davantage sur le collectif. Je sais que les performances personnelles sont importantes, j’ai des objectifs, mais je veux les réaliser en équipe, c’est très important pour moi.

 

La Ligue des Champions aura-t-elle une saveur particulière ?

– C’est une très belle compétition, qui réunit les meilleures équipes européennes. Je pense que cette coupe est devenue un rendez-vous incontournable. Le niveau est très élevé, et cela donne lieu à de fortes oppositions. La concurrence sera rude, et nous devrons être les meilleures si nous voulons aller loin. Je suis très heureuse d’avoir l’opportunité de disputer la Ligue des Champions cette saison. Par ailleurs, cela va me permettre d’améliorer ma technique, en me confrontant aux meilleures joueuses d’Europe, c’est une chose très intéressante pour moi.

 

Enfin, à 19 ans, avez-vous envie de rester longtemps à Lyon afin de poursuivre votre carrière ?

– Je suis encore jeune, et j’évolue dans le meilleur club français. En France, les opportunités sont intéressantes, et je me sens très bien à Lyon. J’ai envie de rester, et de vivre de bons moments avec mes coéquipières. Je donnerai tout pour me faire une place au sein de ce collectif lyonnais, en gagnant la confiance de mon entraîneur. Je suis prête à travailler dur pour y parvenir, et je sais que j’ai encore beaucoup de choses à apprendre dans le football. Je côtoie de très bonnes joueuses au quotidien, et je pense que c’est important pour ma progression. De plus, les Jeux Olympiques vont bientôt arriver, et c’est un de mes objectifs personnels avec l’équipe nationale d’Allemagne. Pour avoir une place, il faudra impérativement réaliser de bonnes performances avec Lyon ».

 

 

 

Propos recueillis et traduits par Benjamin Roux

 

 

Photos : OL / Jean-Michel Chatelot.

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