Le football est considéré comme le sport roi en France. Largement dominé par les hommes en nombre de licenciés, le foot voit de plus en plus de jeunes filles frapper à sa porte. Les freins et les stéréotypes sont-ils en passe d’être vaincus ? Pas tout à fait si l’on en croit nos rencontres de mamans et papas qui ont accepté (ou essayé) de mettre leurs filles au foot.
Une fille qui joue au football… Quelle drôle d’idée. Étonnez vous ou non, ce sont les mamans qui ont cette réaction la plupart du temps. Tandis que papa se montre ouvert pour la passion de la petite, maman a peur parfois… « Cela ne joue pas dans ma réflexion, mais dans celle de ma femme, les clichés sur la virilité ont pesé. Ma femme n’envisage pas le foot pour ma fille et a fini par la convaincre » nous a confié Alexandre, papa d’une fan de football que maman a réussi à priver de ballon. « Elle est très douée selon le témoignage de mon frère footballeur et ça se voit qu’elle est heureuse quand elle joue » détaille le père.
Pour en savoir plus, nous sommes allés rencontrer des parents au bord des pelouses. C’est sur les bancs du terrain de l’ES Seizièmes que nous avons trouvé Yann et Angie avec leur petite Madison. Tout juste âgée de 6 ans, la mini-footballeuse au maillot rose disputait son tout premier entraînement mercredi dernier sous l’œil attentif de ses parents, dont la mère a longtemps pratiqué le football à Houston aux Etats-Unis.
Un frein nommé maman
«
J’ai toujours voulu qu’elle ait l’opportunité de pratiquer le même sport que moi, nous a expliqué Angie.
Les gens qui me connaissent trouvent ça tout à fait normal, ils trouvent même ça bien ! Surtout que le football féminin français se développe assez bien depuis un moment. D’autres sont parfois surpris. Que ça existe d’abord, et puis le fait que le club soit tout près. On est dans le 16e arrondissement de Paris, on ne pense pas trouver cela ici, c’est accessible. » Pas d’objection de la part de Yann, le papa, naturellement habitué à la passion d’Angie. Les yeux fixés au loin sur les premiers dribbles de sa fille, et sur ses premières larmes essuyées par l’éducateur.
Quelques mètres plus loin, Olivier est là pour voir sa fille Justine, bientôt 17 ans. Et comme pour Alexandre plus haut, c’est la maman qui a agi comme un frein pour sa footeuse de fille. « Il y a eu des hésitations au départ, c’est vrai que c’était dur avec la mère. Il y avait des clichés, c’est un sport de garçons etc… Pourtant, je crois que ce sont les filles qui veulent jouer avant tout. »
Pas un sport, une passion
Autre point commun avec Alexandre, la fille d’Olivier a le foot en véritable passion. «
Cela fait 5 ou 6 ans qu’elle jouait avec ses copains. Maintenant on voit Lyon à la télé, le PSG devient pro… Et puis les clubs sont demandeurs. C’est bien mieux de jouer en club que dehors. »
« C’est un sport comme un autre, résume Olivier. Les gens réagissent souvent avec étonnement, mais c’est positif. Les autres parents posent des questions, on leur explique que c’est elle qui a choisi. Moi, je l’ai poussé, parce que c’est ce qu’elle voulait faire. Elle jouait tous les week-ends avec ses copains, donc l’inscrire en club, ça paraissait logique. » Pas encore pour tout le monde, mais on y vient.
Crédit photo : es16.fr
