Nadeshiko League : À L’assaut de l’INAC Kobe !

Ce week-end au Japon, le championnat de football féminin nommé Nadeshiko League a démarré sa saison, avec une formule changée et des Lionnes de l’INAC Kobe, triples tenantes du titre, à l’effectif profondément modifié… et battues d’entrée !

 

 

 

 

 

C’est reparti pour une nouvelle saison chez les championnes du monde. La 1ère journée de la Nadeshiko League s’est déroulée ce week-end. Si l’on retrouve toujours dix équipes sur la ligne de départ, elles ne nourrissent pas toutes les mêmes espoirs, et essaieront de s’acclimater à une formule inédite au Pays du soleil levant.

 

Un championnat qui en cache trois !

 

À partir de cette édition, le championnat ne cessera pas au bout des 18 journées ayant opposé les 10 équipes de Nadeshiko League par matchs aller-retour. La JFA, inquiète de la perte de suspense trop rapide entraînée par l’outrageuse domination de l’INAC Kobe (voir plus bas) débouchant sur une baisse de fréquentation des stades (la moyenne de 1865 spectateurs en 2013 marque un recul de 28 % par rapport à 2012), a décidé de créer un deuxième minichampionnat, ou tournoi final, que disputeront les formations arrivées aux six premières places. Celles-ci se rencontreront à nouveau deux fois chacune, démarrant cette deuxième phase avec un capital points : 6 pour l’équipe ayant terminé à la première place du championnat régulier, 5 pour la 2e, etc., jusqu’à 1 pt pour la 6e… L’équipe classée 1ère au terme de cette deuxième partie de saison sera sacrée championne… De leur côté, celles ayant fini entre la 7e et la 10e position joueront elles aussi leur petit tournoi. La dernière descendra en Challenge League (D2), l’avant-dernière disputant deux matches de barrage face à une formation de cette division inférieure.

 

L’équipe à battre : INAC Kobe Leonessa

 

Depuis trois ans l’INAC rafle tout, comme la saison dernière avec son quadruplé historique. À son troisième titre consécutif (16 victoires, 2 défaites), se sont ajoutées la Nadeshiko League Cup (supprimée en 2014 en raison de la nouvelle formule de championnat) et une 4e Coupe de l’Impératrice de rang. Plus la mobcast Cup, laissée l’année précédente à Lyon…

 

Mais l’INAC pourrait bien perdre un peu de sa superbe. Après les départs en 2013 de Shinobu Ohno et Asuna Tanaka, ce ne sont pas moins de cinq titulaires qui manqueront à l’appel, au moins durant la première partie de saison. Au rayon départs définitifs : Yukari Kinga (Arsenal), l’Américaine Rebecca Moros (« Becky », Portland), et surtout la perle sud-coréenne Ji So-yun (Chelsea). Reviendront seulement fin août pour la 2e phase, l’autre Américaine Beverly Goebbel-Yanez (« Bev »), meilleure buteuse l’an passé, et la chouchoute du public nippon et capitaine de l’INAC, Nahomi Kawasumi, toutes deux prêtées à Seattle, en NWSL…

 

Certes, il reste du beau monde et des internationales : la légende vivante Homare Sawa (35 ans), la gardienne Ayumi Kaihori, Megumi Takase, Emi Nakajima. Et des jeunes n’attendent que d’exploser, telles Yôko Ogawa, Mai Kyôkawa, Shiori Miyake, Miki Ito… Mais pour leurs adversaires, c’est maintenant ou jamais pour se payer la peau des Lionnes… et ça a commencé avec une défaite d’entrée et à domicile face à Urawa (2-3) !

 

 

 

 

Les prétendantes : Nippon TV Beleza

 

Régnant presque sans partage sur le foot féminin nippon (12 titres, 10 Empress Cup, 5 Nadeshiko Cups) avant l’avènement de l’INAC, les filles du NTV (devenu Nippon TV cette saison) ne veulent plus se contenter de leur rôle de dauphines à répétition de Kobe. Meilleur club au niveau de la formation, Beleza ne cesse de promouvoir de très jeunes et brillantes filles, à l’image de l’attaquante Mina Tanaka (20 ans) dont 2014 pourrait être l’année. Encadrée par quelques joueuses d’expérience (la capitaine Azusa Iwashimizu, Mizuho Sakaguchi, Saori Ariyoshi), la ribambelle de jeunes pousses montées du NTV Menina (l’équipe de jeunes) bout d’impatience et d’exploits : Mayo Doko, Yuka Momiki, Yui Hasegawa (actuellement star de la CM U17) comptent faire parler la poudre… comme lors de cette première journée (5-1 devant Saitama).

 

 

L’outsider : Urawa Red Diamonds 

 

À l’instar du NTV, les Diamants Rouges de la ville de Saitama possèdent l’un des effectifs les plus juvéniles du championnat. Mais aussi l’un des plus talentueux. Deux fois championnes, la dernière avec une certaine Saki Kumagai (2009), Urawa a vraiment les moyens de jouer les trouble-fêtes, malgré un flagrant manque de cadres et donc d’expérience, que les surdouées Hanae Shibata, Hikaru Naomoto, Nozomi Fujita ou encore l’ex-Lyonnaise Ami Otaki tenteront de compenser. Et c’est bien parti avec une retentissante victoire sur le terrain de l’INAC (2-3), grâce notamment à deux buts fantastiques de la si talentueuse Naomoto (voir vidéo)…

 

https://www.youtube.com/watch?v=d6wKUE0WTWk

 

Les interrogations : Okayama Yunogo Belle, Iga FC Kunoichi,  Vegalta Sendai

 

Les BELLES, menées par la capitaine de la sélection nationale Aya Miyama, 3e en 2012 et 2013, avaient réussi à battre aussi bien l’INAC que le NTV l’an passé, mais avaient vu leur saison plombée par un début catastrophique, en partie rattrapé par une excellente dernière ligne droite. Hélas, décimée à l’intersaison par les départs, l’équipe commencera le championnat avec un effectif réduit à 17 unités. Le génie de Miyama et le talent de la gardienne Mino Fukumoto suffiront-ils à la maintenir à flot ?

 

IGA, 4e en 2013, espère profiter des soucis d’Okayama pour gratter une place et monter sur le podium. Sans vraie vedette et avec un effectif bien renouvelé, le pari n’est pas impossible, malgré un départ raté… Privé jusqu’en septembre de son emblématique internationale Aya Sameshima (ex-MHSC, prêtée à Houston), VEGALTA se présente un peu comme une énigme. Promue fin 2012 et terminant 5e l’an passé, l’équipe au jeu direct assez peu japonais voit, elle aussi, son effectif pas mal chamboulé. Difficile de prévoir si l’amalgame anciennes-nouvelles prendra…

 

Les inquiétudes : JEF United Ichihara Chiba, Albirex Niigata, FC Kibikokusaidaigaku Charme, AS Elfen Saitama

 

Pour ces quatre équipes, l’enjeu sera avant tout d’éviter le championnat de bas de tableau de deuxième partie de saison, pouvant conduire à la relégation ou aux barrages.

 

JEF Utd (7e en 2013) comptera sur sa gardienne géante Erina Yamane (1,87 m), vue à l’Algarve avec les Nadeshiko, mais ça risque de ne pas suffire… NIIGATA (8e) essaiera de surfer sur son excellent parcours en Empress Cup 2013, avec une finale perdue seulement aux tirs au but face à l’INAC. Et s’appuiera sur le talent de sa meneuse de jeu Megumi Kamionobe, hélas cantonnée en sélection nationale à un poste de doublure de latérale gauche…

 

« KIBI », seule équipe représentant une Université, n’a sauvé sa peau l’an passé qu’au bout de barrages, eux-mêmes décidés aux tirs au but. Avec un effectif changeant par définition (des étudiantes s’en vont, d’autres arrivent), le charme de l’élite pourrait être difficile à maintenir… Enfin, les promues d’ELFEN SAITAMA ont perdu l’immense (par le talent, pas la taille) Shinobu Ohno, partie à Arsenal, et comptent sans doute le plus gros quota de « vieilles » joueuses : Harakawa (34 ans), Hara (35 ans) et surtout la gardienne Yamago (39 ans). Nul doute que ces expériences accumulées seront très précieuses pour assurer le maintien…

 

 

Résultats de la 1ère journée :

 

Beleza – Saitama : 5-1 (Sakaguchi, Momiki 2x, Nakazato, Shimada/Suzuki)

 

INAC-Urawa Red Diamonds :  2-3 (Takase, Nakada/Kato, Naomoto 2x)

 

Okayama Yunogo Belle –  Kibi Charme : 2-1   (Miyama, ?/Nishikawa)

 

Vegalta Sendai – JEF : 1-0 (Kawamura)

 

IGA Kunoichi – Albirex Niigata : 0-3

 

 

Crédits photos: zimbio-com, Naomoto

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