Montpellier se remet à l’heure européenne

La Ligue des champions fait son retour dans le sud. Montpellier reçoit les Russes de Zvezda à la Mosson, pour le compte des 16es de finale. L’élan d’enthousiasme qui secoue le club, voire la ville, s’est également emparé d’un groupe qui n’avait plus connu pareils sommets depuis 2010. Sensations fortes assurées ce mercredi (20h45).

 

 

 

 

 

C’est un retour qui, au premier abord, peut paraître timide. Ça et là, dans les rues de la ville héraultaise, on aperçoit quelques affiches faisant vent de ce retour pourtant remarqué dans le cercle du football féminin. Mercredi, Montpellier va revoir la Ligue des champions, plus de 7 ans après le dernier match disputé par le club à domicile. « Il y a aussi des spots publicitaires à la radio », rectifie Marion Torrent, déjà présente lors du quart de finale malheureux face à Umea en 2010, qui avait vu les Montpelliéraine sortir, au terme d’un scénario rocambolesque, de la prestigieuse coupe d’Europe. « On ne pensait pas aller aussi loin, se remémore l’internationale tricolore. On était tombé contre le Standard de Liège [0-0 puis 3-0, NDLR], qui était une équipe moyenne, et puis le Bayern c’était un gros match ! Je me rappelle que le public était venu en nombre, et ça nous avait transcendé [0-0 à l’extérieur, puis 1-0 à domicile, après prolongations]».

 

« Un scénario horrible ! »

Pas encore majeure (presque 17 ans) à l’époque, Marion Torrent avait assisté, impuissante, au but de l’élimination signé… Sofia Jakobsson ! « C’était un scénario horrible ! », explique de son côté Hoda Lattaf, qui revenait à l’époque dans son « club de cœur », après trois saisons passées à Lyon. Le MHSC menait en effet 2-0 jusqu’à la 86e minute, avant d’être rattrapé par l’équipe suédoise. « Quand elle est arrivée chez nous après, j’ai charrié Sofia [Jakobsson]. Je lui ai dit que plus jamais elle ne remettrait un but pareil !», se marre aujourd’hui l’ex-attaquante de l’équipe de France.

Sauf que tout a changé depuis cette sortie de route. Au club, l’arrivée de Jean-Louis Saez en 2013 a relancé une dynamique de formation, mêlée au talent de joueuses étrangères, comme Anouk Dekker, Linda Sembrant, Janice Cayman, et désormais Katrine Veje, arrivée cet été. La progression du club en championnat s’est faite par étape, jusqu’à une deuxième place obtenue au forceps l’année passée : « On a quand même battu Paris à la maison, affirme Hoda Lattaf, toujours proche du groupe puisqu’elle travaille actuellement au service marketing du club pailladin. On a fait le travail, donc même si elles ont perdu des points par ailleurs [suite à une erreur administrative face à Albi, NDLR], on n’a pas volé notre deuxième place ! », rappelle la native de Bordeaux.

 

Des ailes cassées par l’OL ? 

Le retour de la plus prestigieuse des compétitions a obligé le club à adapter sa préparation, en affrontant dès le mois d’août deux écuries qui se disputeront aussi le titre cette année : l’Atlético Madrid, que la formation de Jean-Louis Saez avait terrassé 6-1, et le demi-finaliste de la dernière édition, Manchester City, battu 4 buts à 2. Avec 19 buts inscrits lors des 3 première journées de championnat, pour aucun encaissé, Montpellier semblait aborder la compétition en pleine confiance. Jusqu’à la claque infligée par Lyon à domicile ce week-end (0-5).

Pas inquiète, Marion Torrent décrypte : « Ce qui est décevant, c’est la manière ! On n’a pas su jouer, on a subi, c’est ça qui met un coup au moral. Maintenant il faut passer à autre chose, se dire qu’on a mis du temps à arriver en Ligue des champions, et ce n’est pas pour passer notre tour dès mercredi ! », annonce clairement la latérale droite. « Quand je vois les deux matches de cet été, et celui de ce week-end, Lyon est loin devant ces équipes », tempère également l’entraîneur sudiste.

 

 

Zvezda, l’inconnue russe

 

Le club russe de Zvezda apparaît en effet comme un adversaire beaucoup plus à la portée des partenaires de Sofia Jakobsson, qui devrait faire son retour, après 10 mois d’absence, dans les semaines à venir. Pour Saez, la consigne est simple : « Il va falloir être capable de jouer à notre niveau. Je ne sais pas trop comment aborder l’équipe adverse. Sur les images que j’ai c’est difficile d’analyser le championnat russe par rapport au championnat français ». « Il va falloir jouer simple, être efficaces et rassurantes, bouger, donner le ballon, analyse de son côté Torrent. Défensivement l’équipe doit être agressive (dans le bon sens du terme) dans les duels, montrer de la détermination et de la combativité, mouiller le maillot quoi ! ». Pourfendeuse d’un week-end mais ancienne du club (2003-2006), la Lyonnaise Camille Abily encourage ses rivales nationales : « C’est une équipe performante qui a fait un bon recrutement aussi. Elle est capable de produire de bonnes choses et je leur souhaite d’aller le plus loin possible parce que plus il y a d’équipes françaises dans la compétition mieux c’est ! ».

 

« Entraîner un maximum de monde derrière nous ! »

 

Le soutien du club se fait également sentir, et cela se traduit dans les faits. Exit le domaine de Grammont, cette rencontre se jouera sur le terrain habituellement réservé à l’équipe masculine, au stade de la Mosson. Sur ce grand terrain, où les (plus grands) espaces devraient profiter à Veje et Gauvin, entre autres, l’appréhension sera-t-elle encore plus grande ? « On ressent plus l’envie d’y être, contredit derechef la milieu Sandie Toletti. Nous on sait que c’est que du plus ! On ne va pas se mettre de pression, on va prendre du plaisir à chaque match de cette compétition ». Jean-Louis Saez, lui se fixe un objectif très clair : « Il faudra qu’on fasse une belle prestation pour essayer d’entraîner un maximum de monde derrière nous. Ça passe par un premier tour réussi ». Et, on l’espère pour le club de Louis Nicollin, que ce ne sera pas le seul.

 

 

Crédits photos : MHSC

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