Montpellier, la LDC à portée de main

Deuxième à quatre journées de la fin du championnat, Montpellier peut croire plus que jamais en ses chances d’Europe. Un objectif qui viendrait récompenser une saison éprouvante et des années de travail de la part du club sudiste.

 

 

 

 

 

La scène se déroule le dimanche 2 avril. Le temps des blagues est passé lorsque Laëtitia Philippe voit Guingamp remonter 1, puis 2, puis 3 buts au PSG pour tenir en échec le club de la capitale, sur son terrain. « J’étais chez moi, au repos après notre match contre Marseille (victoire 5-0, NDLR), et je suivais le match sur internet, se remémore la gardienne. On a une discussion de groupe et tout le monde a réagi assez positivement à la nouvelle ! », explique la native de Chambéry, qui voit son club profiter de la déconvenue parisienne pour s’installer à la deuxième place du classement, à 4 journée de la fin, à un point de celles qui sont désormais leurs poursuivantes (et qui a depuis été de nouveau débouté pour l’affaire de la feuille de match face à Albi, NDLR).

 

Un discours remuant

Une joie qui contraste avec l’abattement qui avait suivi l’annonce de la blessure de celle qui est toujours la meilleure buteuse sudiste à ce jour : Sofia Jakobsson. Victime d’une rupture des ligaments croisés le dernier jour de janvier, la Suédoise allait voir ses rêves d’Euro brisés, mais laissait surtout ses coéquipières orphelines jusqu’à la fin de la saison : « Elle était meilleure buteuse du championnat, je pense que c’était la meilleure joueuse, celle qui était le plus crainte, et qu’elle était en train de faire sa saison la plus accomplie. C’est arrivé au pire moment pour elle, le groupe a été affecté », rappelle Jean-Louis Saez, le coach. Un coup de massue qui fait trébucher son groupe, muet devant les cages- comme un symbole –à domicile face à Juvisy (0-0), quelques jours plus tard.

«Après ça, on pensait que c’était fini pour la 2e place», se rappelle Clarisse Le Bihan, qui a retrouvé le sourire : « Forcément on est toutes un peu excitées, on a fait une bonne saison, on n’a pas lâché des points qu’on aurait pas dû perdre, ce n’est pas immérité. On travaille dur et c’est cool d’être récompensées. Ca nous offre un beau challenge pour cette fin de saison », explique l’ancienne Guingampaise. Qui rappelle aussi que l’origine du rebond Montpelliérain est venu… de Sofia Jakobsson : « Après Juvisy, c’était pesant à l’entraînement, spécial. Le coach a pris la parole et a fait venir les deux filles qui s’étaient fait les croisés (Morgane Nicolli s’était blessée quelques jours avant Jakobsson, NDLR). Elles nous ont dit qu’elles voyaient qu’on était déstabilisées, que ça les touchait mais qu’elles voulaient qu’on continue à se battre pour la deuxième place afin de jouer la Ligue des champions quand elles reviendraient l’année prochaine. Ça nous a fait du bien, on a su réagir et oublier tout ça».

 

Les recrues, un vrai plus

Aussi privé de Laëtitia Tonazzi, touchée à la voûte plantaire depuis décembre et qui ne reviendra pas non plus cette saison, le MHSC a souffert. Mais, chaque fois malmené, il a su l’emporter face à Bordeaux (2-1), Guingamp (2-0) où Albi (1-0), malgré une défaite face à l’OL. « On a un groupe très jeune, et grâce au travail qu’on effectue depuis mon arrivée, les filles ont pris de la bouteille, à l’image de Sakina Karchaoui qui a gagné une place de titulaire à son âge (21 ans, NDLR)», éclaire Jean-Louis Saez, toujours dans l’optique de la continuité pour justifier la force mentale de son équipe dans ces moments compliqués.

Son salut, il le doit aussi à ses deux recrues hivernales, Stina Blackstenius et Janice Cayman. Des arrivées prévues depuis l’été mais qui tombaient à pic suite à la vague de blessure qui a touché le club de Louis Nicollin. L’apport de la Belge est considérable. Buteuse providentielle lors de son premier match, en 32e de finale de coupe de France contre Marseille (2-1), l’ancienne Juvisienne a plus que rempli sa mission plus l’instant : « C’est sûr qu’avoir des joueuses comme ça, ça tire tout le monde vers le haut, puisqu’elle ne lâche jamais rien », appuie Philippe.

 

« On a notre destin en main »

 

A l’heure d’affronter Saint-Etienne, Metz, Soyaux et Rodez jusqu’à la fin de saison, les Pailladines sont plus près que jamais de la deuxième place. Spécialement après la victoire écrasante face à l’OM, qu’a apprécié Jean Louis Saez, qui s’enthousiasme : « Si on joue aussi bien tous les dimanches que lors de ce match, je pense que c’est quasiment impossible de nous voir battus ». « On a notre destin en main, on sait que c’est possible, annonce Sandie Toletti. On joue contre des équipes qui ont besoin de points pour ne pas descendre. Ce sont des matches pièges, on sait que c’est difficile de jouer contre des équipes bien regroupées, à nous de bien jouer», tempère toutefois la milieu de terrain.

 

Surtout que le groupe aimerait faire plaisir à ses supporter, comme l’avance Philippe : « Oui c’est sûr, ça nous pousse. A Grammont, il y a de plus en plus de monde, avec un Kop qui met l’ambiance, qui récite les chansons du club… C’est vrai que lorsqu’on les voit se déplacer à l’extérieur, comme ce sera peut-être le cas à Saint Etienne, ça nous amène à en faire encore plus pour gagner ». Un élan de sympathie de l’Hérault pour le foot féminin, qui serait d’autant plus grand avec l’obtention du graal européen. « On est à l’aube de ce qu’on peut faire, il faut qu’on prenne conscience de notre potentiel », annonce Saez. Un avènement auquel prendrait part Sofia Jakobsson, évidement.

 

Crédits photos : MHSC

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