Montpellier, entre continuité et progression

La saison 2016-2017 de Division 1 reprend ses droits le 11 septembre. Avant le coup d’envoi, la rédaction vous propose son tour des clubs. Au terme d’un mercato discret mais où Montpellier a perdu certaines cadres, le 3e du dernier championnat se fixe des objectifs réalistes, tout en cherchant à progresser.

 

 

 

 

La saison qui s’annonce du côté de Montpellier pourrait fortement ressembler à la précédente. Et on ne s’en plaindrait pas dans le Languedoc-Roussillon. Une troisième place acquise tant bien que mal après avoir été second à la trêve, une finale de coupe de France perdue de peu… Si ce n’est le dénouement de la Coupe nationale, Jean-Louis Saez et ses dirigeants n’espèrent rien de mieux pour leur équipe cette année.

Le Top 4 comme objectif, forcément
Après le gros mercato lyonnais et parisien, impossible de penser aux deux premières places. «On vise le Top 4, mais le plus important, ça va être de continuer notre progression, et d’avoir plus de solidité avec un championnat qui est chaque année de plus en plus difficile. On sait que la tâche va être difficile, mais si elle est difficile pour nous elle sera aussi compliquée pour les autres équipes», explique Jean-Louis Saez, le coach montpelliérain qui va entamer sa troisième saison à la tête du club double champion de France. Les Pailladines surveilleront donc surtout leurs arrières, Juvisy en tête, en guettant aussi les nouveaux venus. Montpellier affrontera d’ailleurs un promu, Metz, dès la première journée. Avant un derby méditerranéen à l’extérieur face à Marseille, qui a attiré l’ancienne montpelliéraine Kelly Gadéa cet été, dès la 3e journée (week-end du 2 octobre).

Des promus qui vont jouer plus que le maintien, pour Jean-Louis Saez, et contre qui il ne faudra pas faire de faux-pas : «Je pense que la qualité des joueuses qui forment ces effectifs, et le fait qu’ils aient un support professionnel avec eux qui les poussent à avoir de bonnes séances d’entrainement, ça va leur permettre de bien bosser. Ils ont plus de similitudes avec les clubs qui se maintiennent depuis plusieurs années dans le foot féminin, a contrario des clubs amateurs qui n’ont pas les arguments, l’infrastructure, la logistique, pour donner aux joueuses les moyens de progresser. Je pense que ces équipes peuvent viser le milieu de tableau sans soucis». Le recrutement impressionnant de Marseille en est un exemple. En termes de recrutement, Montpellier n’a d’ailleurs pas beaucoup bougé cet été. Alors qu’il a perdu Andressa Alves (Barcelone), et Rumi Utsugi (Seattle), seules Clarisse le Bihan (Guingamp) et Marine Haupais (Rodez), ont rejoint les rangs du club sudiste. Pas une aberration pour le tacticien à l’accent chantant, qui espère encore l’arrivée d’une joueuse au milieu de terrain, dont le profil (milieu, gauchère), viendrait compenser le départ d’Utsugi.

A noter aussi le retour de Lindsey Thomas, après une saison en Suisse, et la promotion de Morgane Nicoli, jeune U19 montpelliéraine qui a convaincu le coach, et fera désormais partie de l’équipe première. «On a fait un recrutement interne et français, avec toujours un profil de joueuse en devenir et qui vont devoir prouver, dans un club qui joue le top 4 depuis 2-3 ans, qu’elles peuvent nous permettre de nous imposer, et de continuer notre progression. Je dirais que c’est un recrutement sage, à l’image de ce qu’on fait chaque année. Il s’agit d’y avoir une certaine continuité, explique Jean-Louis Saez. On sait que dans un championnat où on veut jouer quelque chose il ne faut pratiquement pas perdre de match», une chose à laquelle Montpellier a failli par trois fois la saison dernière.

 

 

 

Les joueuses à suivre

Après une belle saison avec Rodez, où elle a joué les premiers rôles en D1 en fin de saison, Marine Haupais a quitté le RAF vers Montpellier, où l’entraîneur l’attendait avec impatience. «Oui, je voulais qu’elle vienne, confirme Jean-Louis Saez. Sur le plan défensif on est stable mais on a perdu Kelly Gadéa qui est partie à l’OM, Marine Haupais a donc signé chez nous». «Forcément, c’est une grande perte» reconnaissait l’entraîneur ruthénois Sébastien Joseph au Centre Presse Aveyron lors du départ de sa capitaine de 24 ans. Cette saison s’annonce comme un vrai défi pour la native de Mont-Saint-Agnan, régulièrement appelée en équipe de France B. «Elle a une qualité de relance intéressante et un bon jeu de tête», explique l’entraîneur montpelliérain. Elle aura de la concurrence, et n’est pas assurée d’avoir le même temps de jeu que la saison derrière, Sembrant, Agard, et même la jeune U19 Morgane Nicoli se battant aussi pour le poste.

 

Après avoir fait ses premiers pas en D1 avec son club formateur lors de la saison 2013, Sakina Karchaoui s’est progressivement imposée à son poste, en témoigne les 26 rencontres qu’elle a disputées cette saison, dont 25 en tant que titulaire (2 buts inscrits). Elue révélation et meilleur espoir de D1 par Foot d’Elles en fin de saison, elle a tapé dans l’œil de Philippe Bergerôo qui l’a sélectionnée en équipe de France. D’abord réserviste pour les Jeux olympiques. Karchaoui a bénéficié du forfait de Laura Georges pour obtenir un ticket de dernière minute pour Rio. Une compétition où elle s’est installée en tant que titulaire sur le flanc gauche lors des deux dernières rencontres des Bleues. «Il y a un an vous m’auriez posé la même question, je ne pensais pas me retrouver à ce stade-là», déclarait-elle sur Foot d’Elles fin juillet, tout en remerciant son club : «Ils m’ont donné cette chance-là d’être titulaire et cela m’a permis de progresser». A cette «bosseuse», comme la qualifie son coach, de franchir un nouveau pallier cette saison, pour devenir l’une des cadres du groupe montpelliérain, à 20 ans seulement.

 

Arrivée du FC Metz à l’été 2015, Marie-Charlotte Léger a réussi une excellente saison l’année dernière, en inscrivant 19 buts au cours des 26 rencontres qu’elle a disputées toutes compétitions confondues. «Marie-Charlotte a de l’adresse devant le but, de la spontanéité. Je dirais qu’elle n’a peur de personne donc dans la percussion, les un contre un, elle est très forte. Elle a des bons appuis, elle est adroite devant le but et est attirée par le but, se réjouit son coach. Elle a certaines facilités, bien qu’elle ait encore besoin de progresser. Mais elle est à l’écoute et je ne doute pas qu’elle va continuer à s’améliorer. Après, quand on est jeune, ce qui compte c’est la régularité. Elle a fait une très bonne première partie de championnat puis une deuxième partie un peu plus compliquée, il faut maintenant qu’elle gagne en régularité». 

 

La première saison sous les couleurs pailladines de Clarisse le Bihan sera âprement scrutée. L’attaquante française a quitté cet été sa Bretagne natale et son club formateur, Guingamp, pour signer un contrat de trois ans avec Montpellier afin de «franchir des paliers», en admettant vouloir se montrer plus décisive dans la surface (1 but inscrit la saison dernière). Réserviste au Brésil, elle arrive dans son nouveau club avec l’envie de s’imposer rapidement comme une titulaire. «Elle va amener ses qualités de déplacement, sa qualité technique, c’est une fille qui est puissante qui a un bon jeu de tête et qui doit gagner en régularité, un peu à l’image de mon équipe !», analyse le coach du MHSC.

 

 

La Stat’ : 0
Lors des dix dernières années, Montpellier n’a jamais perdu lors de la première journée de championnat. Les joueuses montpelliéraines comptabilisent, sur ce laps de temps, des statistiques plutôt encourageantes, à l’heure de se déplacer à Metz, promu cette saison en D1, lors de l’ouverture du championnat de France : huit victoires pour deux nuls. Pour retrouver trace d’une défaite d’entrée du club de Louis Nicollin, il faut remonter à la saison 2001-2002, où les Pailladines s’étaient inclinées face à Soyaux, 2 buts à 1. Nul doute que ce groupe jeune (23,2 ans de moyenne d’âge), va tenter de poursuivre la bonne série entamée depuis 14 ans.

 

L’EQUIPE PROBABLE

 

 

 

 

Les suiveurs du club montpelliérain l’auront bien compris, Jean-Louis Saez n’est pas fan du principe d’équipe-type. Le tacticien aime instaurer un système de rotation qui permet de faire jouer toutes ses joueuses, et ainsi de concerner l’ensemble du groupe. «J’ai fait la préparation avec pas mal de U19, donc je ne peux pas dire encore avec certitudes qui jouera et qui ne jouera pas. Il se pourrait que je fasse reposer les joueuses qui reviennent des JO (Sembrant, Jakobsson, ndlr), si j’en ai l’occasion. Pour moi, il n’y a pas de titulaires, juste des joueuses qui cherchent à conserver leur place de titulaire, et éventuellement des remplaçantes qui cherchent à gagner une place dans le onze de départ», nous a-t-il confié. Le système privilégié par Saez devrait être un 4-4-2, qui pourrait se transformer en 4-2-3-1. Jakobsson et Léger pourront glisser éventuellement sur les côtés, tandis que Gauvin et Tonnazzi seront essentiellement utilisées en pointe. En défense, Marion Torrent pourrait être utilisée partout, au vue de sa polyvalence, et y compris au milieu. Morgane Nicoli, en phase de reprise suite à une grave blessure au genou, ne devrait reprendre l’entraînement avec le groupe qu’en octobre, et jouer au plus tard début 2017.

 

 

Crédit photo : Twitter MHSC

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